FBI

partir pour New York où, deux jours auparavant, des terroristes islamistes ont fait exploser un camion chargé de 680 kilos d’explosif au nitrate dans un parking souterrain de la tour Nord du World Trade Center, faisant 6 morts et 1 042 blessés. McCrary est un des meilleurs profileurs de la BSU2. Il a dirigé pendant des années une unité d’intervention (SWAT) du FBI. Il est en train de regarder sur CNN les agents de l’ATF se faire massacrer quand son supérieur, John Douglas, l’appelle pour lui donner l’ordre de se rendre le plus vite possible au Centre de commandement des opérations du FBI (SIOC, Strategic Information Center). Le FBI vient d’hériter du dossier de la tuerie de Waco.
    Le FBI a compétence dans le cas où il y a mort d’agents fédéraux ; c’est donc lui qui est chargé de gérer la crise. À en juger par l’activité qui règne au SIOC dans les heures qui suivent le massacre de Waco, le Bureau a décidé de mettre les bouchées doubles. Les responsables s’affairent à coordonner l’intervention du FBI. Dans tout le pays, des équipes de négociateurs, de techniciens, des SWAT, des équipes d’intervention en cas de prise d’otages (HRT, Hostage Rescue Teams), des pilotes d’hélicoptère préparent leur paquetage et s’apprêtent à partir pour Waco.
    Sur place, le FBI a confié le commandement à Jeffrey Jamar, le SAC du bureau le plus proche, celui de San Antonio. Jamar se range d’emblée du côté des policiers favorables à une intervention immédiate et musclée. L’Agent spécial Pete Smerick, arrivé avant lui, n’est pas d’accord ; il estime que c’est la meilleure manière de provoquer un bain de sang, et le fait savoir par écrit au SIOC. Rapidement, les responsables du Bureau lui donnent l’ordre de cesser d’adresser ses objections par écrit, tous les rapports étant automatiquement archivés.
    Greg McCrary est chargé d’esquisser les profils de David Koresh et de ses fidèles en vue d’établir une stratégie d’intervention. Il va assister, aux premières loges, à toute la tragédie.
    Dans les jours qui suivent l’assaut, une activité frénétique règne autour de Mount Carmel. Trois SAC arrivent pour assister Jeffrey Jamar. Le QG opérationnel est installé dans un hangar situé à près d’un kilomètre de la ferme des Davidiens. Deux lignes téléphoniques relient directement les Davidiens aux négociateurs du FBI. Les négociations commencent. David Koresh accepte de laisser sortir dix enfants, dont un bébé de cinq mois. On parle de reddition.
    Soutenus par le SAC Jamar, les responsables du HRT voient les négociations d’un mauvais œil. Pour eux, David Koresh est un tueur de flics avec qui il n’est pas question de discuter. Ils déploient autour de Mount Carmel des véhicules blindés de type Bradley, à la grande fureur de Koresh. Les négociateurs parviennent à le calmer en l’autorisant à intervenir en direct sur les ondes d’une radio chrétienne locale. Koresh libère six autres enfants et envisage sérieusement de se rendre. Le FBI met tout en place pour intercepter le gourou et ses Davidiens, mais, au dernier moment, Koresh change d’avis.
    Un psychiatre dépêché sur les lieux recommande la plus grande prudence. Après avoir suivi les négociations, il estime qu’il y a risque de suicide collectif. À l’intérieur de Mount Carmel, Koresh fait distribuer des armes et des grenades. Les femmes, les enfants, les vieillards qui n’auront pas le courage d’affronter les forces de l’ordre doivent être tués avant l’assaut.
    La fièvre monte aussi à moins d’un kilomètre de Mount Carmel, du côté des responsables du FBI. Les deux Agents spéciaux Pete Smerick et Mark Young, chargés de coordonner l’action sur le terrain, s’opposent de plus en plus ouvertement au SAC Jamar et aux agents du HRT, à qui ils reprochent de vouloir l’affrontement à tout prix. Selon eux, il faut retirer les véhicules blindés de la vue des Davidiens pour faire baisser la tension ; sinon, « nous aurons encore plus de sang sur les mains ». Dans un rapport, ils écrivent : « Pendant des années, Koresh a lavé le cerveau de ses adeptes en parlant du combat entre son Église et l’Ennemi. Le 28 février, sa prophétie s’est réalisée. Koresh est toujours capable de convaincre ses adeptes que la fin est proche, que l’Ennemi va les encercler et les tuer. » Les deux Agents spéciaux affirment que, face à cette