FBI

sortir ceux de ses fidèles qui souhaitent se rendre. Après des heures de discussion, les négociateurs obtiennent un accord de principe portant sur sept personnes. Mais, le soir même, sur ordre du SAC, des haut-parleurs diffusent à fond des chansons rock, dont These Boots are made for walking , qui passent en boucle. Ce soir-là, aucun Davidien ne trouve le sommeil. Certains réclament en hurlant l’arrêt de la musique. À la fin, n’y tenant plus, Koresh décide que, désormais, plus personne ne sortira de Mount Carmel.
    Le lendemain après-midi, au cours d’une réunion, le SAC Jamar justifie sa décision : « J’ai fait ça parce que sept personnes seulement sont sorties. Ce n’est pas assez ! Si David Koresh veut qu’on coupe la musique, il n’a qu’à laisser sortir davantage de monde. Dorénavant, c’est comme ça !
    – Ce n’est pas ainsi qu’il faut procéder, objecte Gary Noesner, responsable des négociations. Il faut récompenser l’attitude que l’on veut que les Davidiens adoptent. La nuit dernière, vous les avez punis pour avoir fait ce qu’on attendait d’eux…
    – Je n’attends pas que sept personnes sortent, je veux tout le monde dehors ! » riposte le SAC.
    Richard Rogers, un des responsables du HRT, prend alors la parole :
    « On peut faire sortir tout le monde en trente minutes. Mes hommes sont entraînés, compétents, prêts à intervenir. »
    Le SAC approuve et accuse les négociateurs de ne pas faire du bon boulot.
    Le 25 mars, Jeffrey Jamar convoque les négociateurs pour leur signifier qu’il change de stratégie. Les négociateurs reçoivent de nouvelles instructions : plus question d’accéder aux demandes de David Koresh. Ils doivent en outre exiger la « libération » de vingt personnes pour le soir même. À contrecœur, ils communiquent les exigences du SAC aux Davidiens. Face à l’absence de réaction, Jamar donne l’ordre au HRT de dégager les environs de Mount Carmel en commençant par ôter tous les véhicules des Davidiens disposés autour de la ferme. Les blindés se dirigent vers la ferme et se mettent à dégager les véhicules. Koresh téléphone au FBI quand ils poussent sa voiture, une Camarro noire. « Arrêtez immédiatement ce que vous êtes en train de faire, hurle-t-il ; sinon, ce jour sera le pire de toute l’histoire du FBI ! » Le SAC ne cède pas et les tanks déblaient la voiture de Koresh.
    Au matin du 19 avril, dès potron-minet, les hommes du shérif frappent aux portes des fermes situées aux alentours de Mount Carmel pour prier leurs occupants de ne pas bouger, quoi qu’il arrive. Aux environs de 5 heures du matin, Byron Sage, un des négociateurs du FBI, téléphone aux Davidiens pour leur demander de se rendre. Les assiégés refusent. À 6 heures, Sage les rappelle pour les avertir : le FBI va diffuser des gaz non mortels afin de les déloger. « Ce n’est pas une attaque, aucun agent ne pénétrera dans la ferme, n’ouvrez pas le feu. Si vous le faites, nous riposterons. » Les Davidiens jettent leurs téléphones par les fenêtres. Le message de Sage est repris par haut-parleurs, tandis que des véhicules blindés d’assaut (CEV, Combat Engineering Vehicles ) foncent vers la ferme. Ils sont équipés à l’avant de deux longs boutoirs qui défoncent les murs et commencent à diffuser le gaz. Derrière, un char Abrams et neuf voitures blindées Bradley sont prêts à entrer en action. Les Davidiens ouvrent le feu. Au départ, le SAC avait prévu de diffuser le gaz à doses régulières – pendant plusieurs jours, si nécessaire. Jeffrey Jamar n’avait pas anticipé la réaction des Davidiens.
    Les hôpitaux du coin sont sur le pied de guerre, des ambulances prêtes à intervenir, tandis que les haut-parleurs continuent de diffuser le message enregistré par Byron Sage. Un vent sec vient de se lever, au grand déplaisir des agents du FBI.
    À midi, les CEV ont injecté du gaz à six reprises. Les haut-parleurs diffusent un nouveau message de Sage : « David, toi seul peux arrêter tout cela. Tu as des enfants avec toi, ils sont précieux, nous ne voulons pas blesser ces enfants, ni aucun de tes fidèles. S’il te plaît, David, mets fin à tout cela ! » Pas de réaction.
    Peu après, un tireur d’élite aperçoit dans sa lunette de visée un homme portant un masque à gaz qui allume quelque chose à l’intérieur de la ferme. À 12 h 10, une épaisse fumée se dégage du premier