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FBI

FBI

Titel: FBI Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: David Carr-Brown
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soir-là contre l’aéroport de Los Angeles, et O’Neil tient à être au cœur des festivités new-yorkaises avec ses hommes, autant pour témoigner de sa fermeté que pour être aux premières loges, au cas où il se passerait quelque chose. Mais nul attentat n’endeuille le changement de siècle.
    Fréquenter John O’Neil peut se révéler parfois folklorique. Les journalistes qui le retrouvaient chez Elaine’s, le restaurant le plus en vue de New York, se souviennent encore de soirées passées à refaire le monde devant de bonnes bouteilles. Certains de ses collègues ont l’impression de côtoyer un « parrain », en raison de ses vêtements, de ses manières et de ses origines : c’est un gamin d’Atlantic City, capitale du jeu et de la Mafia sur la côte Est. Il pouvait être horripilant, surtout à cause de sa manie d’arriver avec au moins une heure de retard aux réunions quotidiennes instaurées après les attaques contre les ambassades.
    On raconte que, profitant d’un de ces retards, Dan Coleman prend un jour la parole pour transmettre à ses collègues un peu de son savoir sur Ben Laden. Après tout, il est sans doute celui qui, au sein du FBI, connaît le mieux la question. John O’Neil arrive sur ces entrefaites et l’interrompt :
    « Vous ne savez pas de quoi vous parlez !
    – Comme vous voulez.
    – Je blaguais !
    – Vous avez raison, je ne suis qu’une merde. De toute façon, vous êtes le SAC : à partir de là, je n’ai plus à l’ouvrir. »
    Le lendemain, O’Neil présente ses excuses à Coleman. En partant, il lui dit :
    « On dirait que vous vous êtes coiffé avec une grenade dégoupillée…
    – Je suppose que je pourrais me servir d’un peu de l’huile que vous vous versez sur les cheveux ? »
    Et O’Neil de s’éloigner dans un éclat de rire.
    Depuis, il peut compter sur l’appui inconditionnel de Coleman. Et il en a furieusement besoin pour mener à bien ce qui apparaît aujourd’hui comme le combat le plus important de sa carrière, peut-être même de toute l’histoire de la lutte anti-terroriste au sein du FBI. Celui dont l’issue pourrait changer la face de la planète : l’enquête sur l’attaque de l’ USS Cole .
     
    Le 12 octobre 2000 à 12 h 35, le destroyer lance-missiles USS Cole , un des bâtiments les plus sophistiqués de la flotte américaine, est frappé de plein fouet par un bateau à moteur bourré d’explosifs. Le destroyer manque de couler ; 17 marins sont tués, 39 autres blessés. L’attaque de l’ USS Cole va conduire John O’Neil vers les vraies racines du mal, au Yémen, terre du pouvoir bédouin.
    À l’époque, un nouveau directeur vient d’arriver au bureau de New York : Barry Mawn.
    « Quand John O’Neil est entré dans mon bureau, je venais d’apprendre la nouvelle à la télévision. Il m’a demandé si j’avais entendu parler de l’attaque contre l’ USS Cole . J’ai acquiescé et il m’a dit : “Barry, c’est Al Qaida, je sais que c’est eux, et il faut que ce soit nous qui allions au Yémen !” »
    Cette fois, John O’Neil ne laisse pas passer l’occasion. C’est son affaire, pas question de laisser Washington s’en emparer ! Barry Mawn appuie son SAC et vient à bout des réticences du Quartier général. O’Neil va confier le dossier à l’un des hommes les plus brillants du FBI. Il le tient en très haute estime, c’est son homme de confiance, l’agent des missions les plus délicates : il s’appelle Ali Soufan.
    Ali Soufan est un jeune homme pressé de réussir dans son travail et passionné par tout ce qu’il fait. Il parle vite, avec dans la voix un léger accent libanais. Visage ouvert, yeux rieurs, ce touche-à-tout aurait pu être trader , avocat dans un grand cabinet d’affaires ou encore médecin humanitaire. Il est de confession musulmane, mais son islam lorgne vers le poète américano-libanais Khalil Gibran. Il a grandi dans un Liban déchiré par la guerre civile, en proie au chaos qu’y faisaient régner les milices et les groupes armés financés par de puissants et ambitieux voisins. À Beyrouth, son père publiait un journal économique. Parfois, il l’aidait en allant porter les articles à l’imprimerie. Depuis lors, il sait se débrouiller dans n’importe quelle situation.
    En 1987, la famille Soufan fuit la guerre civile et se réfugie aux États-Unis. Ali a tout juste dix-sept ans quand il pose le pied sur le sol américain. Pour la

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