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FBI

FBI

Titel: FBI Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: David Carr-Brown
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Leur étape parisienne menace de tourner à la catastrophe : ils s’enivrent, se bagarrent, racontent à qui veut les entendre l’objet de leur mission, amènent des filles et font un tel boucan en braillant en anglais que leurs voisins de chambre, des officiers SS, déboulent au beau milieu de leurs agapes, convaincus d’arrêter de dangereux espions anglo-saxons. « Pastorius » démarre mal. Cela n’augure rien de bon pour la suite…
    Jack Danahy connaît bien le jeune garde-côte qui intercepte les quatre hommes à moitié nus sur la plage d’Amagansett. C’est Willie : il l’a rencontré il y a des années alors que, enfant, il passait toutes ses vacances avec ses parents à Long Island. Le jeune Willie n’est pas du genre à se laisser démonter. Aussi, quand le chef du commando, George Dasch, sort son revolver, le garde-côte ne perd pas son sang-froid : il lève doucement les mains en réfléchissant à la manière d’en sortir vivant.
    « Willie était un malin, explique Danahy. Il savait s’y prendre.
    « Il leur dit : “Vous pensez vraiment que vous allez vous en sortir ? D’ici peu, mon chef doit venir me chercher. J’ai pratiquement fini ma tournée. L’aube est déjà là. S’ils me trouvent mort, vous ne quitterez jamais cette île en vie. En revanche, si vous m’épargnez, je n’irai pas courir vous dénoncer. Cassez-vous ! Quittez cette plage au plus vite !”
    « Et ça marche ! George Dasch abaisse son arme, réfléchit et offre 260 dollars au garde-côte pour qu’il ferme les yeux. Le jeune Willie accepte.
    « Bien sûr, quand son chef survient, Willie l’informe. Les deux hommes se précipitent à la gare d’Amagansett. Le premier train du matin vient de partir avec à son bord les quatre saboteurs. Ils auraient pu les faire coffrer : ils n’avaient qu’à donner l’alerte et appeler New York. Mais ils s’en abstiennent. Ce n’est que de retour à la station de gardes-côtes de Montauk qu’ils préviennent les services secrets de la marine. Le FBI est alerté à son tour sur le coup de 10 heures du matin. Trop tard… Les quatre hommes sont déjà arrivés à New York. Ils se sont installés dans deux hôtels de Yorkville, quartier de Manhattan non loin de Central Park.
    « Dans le quartier, le Bureau dispose de plusieurs informateurs, des “134”, comme on dit dans notre jargon, dont une prostituée poursuivie pour une affaire de traite des Blanches. C’est elle qui donne l’alerte à l’arrivée de “drôles de gars qui dépensent leur fric sans compter”.
    « Le chef du groupe, George Dasch, s’interroge sur le bien-fondé de “Pastorius” : il n’a aucune envie de finir sur la chaise électrique. Il fait part de ses doutes et de ses craintes à son plus proche collaborateur, Ernst Burger, un Allemand naturalisé américain qui a déjà l’intention, pour sa part, de déserter avec les 84 000 dollars destinés à financer la mission. Les deux hommes décident de se rendre.
    « Le soir même, Dasch appelle le FBI à New York. Il se présente sous le nom de “Pastorius” et demande que J. Edgar Hoover le contacte à son hôtel. Il dit avoir des révélations à faire sur les saboteurs nazis. Son message est classé sans suite.
    « Dasch se rend alors à Washington pour rencontrer le directeur du FBI. Par une curieuse coïncidence, il descend à l’hôtel Mayflower, où Hoover et Tolson ont l’habitude de déjeuner. Il appelle le FBI et tombe cette fois sur le responsable de la section “Domestic Intelligence”, qui lui envoie le chef de la section “Sabotage”. Grâce à la description précise que le garde-côte a fournie au FBI, l’agent reconnaît d’emblée Dasch à sa mèche de cheveux blancs. »
    Le 19 juin, le président Roosevelt est informé du débarquement des saboteurs allemands sur les côtes américaines, en même temps que le FBI est lancé sur leur piste. Deux jours plus tard, les complices de Dasch sont sous les verrous. Une dizaine de jours après, la seconde équipe débarquée en Floride finit elle aussi derrière les barreaux.
    J. Edgar Hoover aspire à connaître une gloire sans tache. Pas question d’admettre les conditions réelles de l’arrestation des huit hommes. C’est le début de ce qu’un historien appellera « la plus grosse opération de maquillage du FBI jusqu’à l’affaire Kennedy ». Tout ce qui concerne l’affaire « Pastorius » devient secret d’État. J. Edgar Hoover

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