FBI
rivale. Le massacre choque l’opinion publique.
3- Cf. « Federal Kidnapping Act », 18 U.S.C. § 1 201, ou loi Lindbergh.
4- Voir à ce sujet l’analyse de Richard Gid Powers, « The FBI in American Culture », in The FBI, a Comprehensive Reference Guide , Phoenix, Oryx Press, 1999.
5- Nazi Spies in America , New York, Random House, 1938, 1939.
II
Victoire (1941-1960)
Dans lequel on voit J. Edgar passer à côté de l’attaque de Pearl Harbor – Il se venge avec la manipulation Pastorius – Les réseaux de J. Edgar en Amérique latine. – Où le lecteur découvre qu’un as de l’aviation française était un agent double. – FBI contre CIA aux États-Unis – J. Edgar Hoover et Harry Truman – Où l’on suit les agents du Cercle polaire aux rues de New York. – Quand le Bureau traque les Rouges – Les mystères de Venona – Pourquoi les époux Rosenberg ont-ils été exécutés ? – Joe McCarthy et J. Edgar Hoover – Copyright FBI.
Pearl Harbor
Au début de l’été 1941, un jeune play-boy yougoslave débarque à New York. Dans ses poches il a 40 000 dollars en liquide, somme énorme pour l’époque, et dans ses bagages les derniers gadgets mis au point par les services secrets allemands. Les services de renseignement de l’armée allemande, l’Abwehr, l’ont chargé de monter un réseau d’espionnage aux États-Unis. En réalité il est le meilleur agent double contrôlé par le comité Double Cross du contre-espionnage britannique, MI-5. Il s’appelle Dusko Popov.
À New York, Popov est pris en charge par l’Agent spécial Percy Foxworth, qui n’a pas d’instructions très précises le concernant. Les choses ne peuvent que mal se passer entre l’agent du FBI et l’agent double dont la nonchalance de dandy inspirera à Ian Fleming le personnage de James Bond. La pudeur de l’Agent spécial s’accommode mal des mœurs légères du play-boy dont le nom de code, Tricycle, est un clin d’œil à son goût pour le triolisme.
Dusko Popov attend l’autorisation du FBI pour implanter son faux réseau d’espions afin de commencer à envoyer de fausses informations aux Allemands. Avec l’argent de l’Abwehr, il s’installe dans un superbe penthouse à l’angle de Park Avenue et de la 66 e Rue, dans un des quartiers les plus élégants de Manhattan. Il renoue avec une ancienne maîtresse, l’actrice Simone Simon, qui triomphe dans La Féline , de Jacques Tourneur. Le soir, il hante le night-club le plus en vue de New York, le Storke Club, lieu de prédilection des acteurs, des parrains de la Mafia et de J. Edgar Hoover, qui ne cache pas son irritation à l’idée d’avoir un jour à croiser l’agent double. Le directeur du FBI en est d’autant plus contrarié que les très généreux pourboires de Popov lui ont ouvert les portes de la très exclusive « Cub Room », réservée à l’élite du Club. Mais l’attente pèse à Popov : il se plaint de la surveillance du FBI, il ne peut humer un bouquet de fleurs sans heurter du nez un micro.
Les responsables de l’Abwehr lui ont confié une mission « de la plus haute priorité » pour le compte des services secrets japonais. Ils lui ont remis un questionnaire relatif aux installations militaires américaines. En le lisant, le 16 août 1941, J.C. Masterman, chef du comité Double Cross britannique chargé de manipuler les agents doubles, réalise qu’un tiers des questions portent sur les bases militaires de Hawaii, surtout celle de Pearl Harbor. Masterman en déduit qu’en cas d’attaque japonaise sur les États-Unis, la première vague frappera Pearl Harbor.
Dans ses mémoires, Dusko Popov raconte que, quelques semaines après être arrivé aux États-Unis, il est convoqué chez son agent traitant, Percy Foxworth. J. Edgar Hoover l’attend, assis sur un coin de bureau :
« Assieds-toi, Popov, lui dit-il d’un air méprisant. Je dirige l’organisation la plus intègre au monde, et toi, tu débarques de nulle part. Six semaines plus tard, te voici installé dans un penthouse qui donne sur Park Avenue, tu cavales derrière des stars de cinéma, tu violes les lois, tu essaies de corrompre mes agents. Je te préviens : ça ne marchera pas, avec moi !
– Mon boulot n’est pas fait pour les enfants de chœur, réplique calmement Popov ; mais si j’ai causé des problèmes, je m’en excuse. »
Hoover se tourne vers Percy Foxworth et lâche :
« Il peut partir,
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