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FBI

FBI

Titel: FBI Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: David Carr-Brown
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parlent ! »
    Au même instant, à la prison de Sing-Sing, les six agents du FBI rangent leurs affaires. Dans la voiture, sur le chemin du retour, Al Belmont, pourtant d’ordinaire si prudent, se laisse aller à critiquer l’étroitesse d’esprit et la rigidité du Directeur. Pour la première fois, l’agent Villano se rend compte que J. Edgar Hoover, qu’il idolâtrait plus que tout au monde, n’était pas exempt de défauts.
    « À notre retour, nous n’étions plus les mêmes », écrira Villano dans ses mémoires.
    McCarthy et Hoover
     
    Le 9 février 1950, quinze jours après la condamnation d’Alger Hiss, au fin fond d’une Amérique frileuse et anticommuniste, à Wheeling, en Virginie-Occidentale, un obscur sénateur s’adresse au Club des femmes républicaines. Emporté par son élan, Joseph McCarthy déclare :
    « Je n’ai pas le temps de vous citer le nom de tous les membres du Département d’État qui sont membres du Parti communiste ou qui appartiennent à un réseau d’espionnage… »
    Sortant une feuille de papier, le sénateur s’emballe :
    « J’ai dans la main une liste de 205 noms. Cette liste est connue du secrétaire d’État, et pourtant ils continuent à travailler et à façonner la politique du Département d’État ! »
    Le discours de Joseph McCarthy fait la une des principaux quotidiens et enflamme Washington. J. Edgar Hoover en prend connaissance avec irritation. Comment se fait-il que McCarthy ne l’ait pas averti ? Pourtant, les deux hommes se connaissent de longue date. Ils se fréquentent et s’estiment. Il n’est pas rare de voir le sénateur dîner avec J. Edgar Hoover et Clyde Tolson dans un des meilleurs restaurants de la capitale. Hoover et Tolson dînent aussi régulièrement chez les McCarthy. Les trois hommes se retrouvent au champ de courses. En Californie, ils prennent leurs vacances au même moment, au même endroit, à l’hôtel Del Charro, propriété de deux milliardaires texans en odeur de mafia. Interrogé par un journaliste du San Diego Evening Tribune , Hoover chante les louanges de son « ami » McCarthy.
    De retour à Washington, Joseph McCarthy téléphone à son ami Hoover pour se féliciter d’avoir attiré l’attention des médias sur leur cause commune, la lutte anticommuniste. Le directeur du FBI lui demande des éclaircissements à propos de sa liste des 205 communistes du Département d’État. « Joseph McCarthy lui explique qu’il s’est laissé emporter, raconte Cartha DeLoach. Il n’avait pas de liste des espions communistes du Département d’État. La feuille de papier qu’il brandissait était une liste de blanchisserie ! »
    J. Edgar Hoover ne dit mot.
    Le sénateur demande son aide à Hoover afin d’étayer ses accusations. Le Directeur rédige un mémo à l’attention d’Al Belmont, qui le transmet à William Sullivan, lequel lui fait part de sa perplexité : « Le sénateur est un “irresponsable”, note Sullivan ; il serait dangereux, pour le Bureau, de se retrouver associé avec lui. » Belmont n’est pas de cet avis : selon lui, le sénateur peut être utile au Bureau. « Nous avons donné à McCarthy tout ce que nous avions, écrit Sullivan dans ses mémoires, mais nous n’avions que des bribes et nous n’avions pas de quoi prouver ses accusations. » Ce n’est certes pas faute d’avoir essayé : des agents du FBI passent des mois à éplucher les archives du Bureau, sans rien trouver.
    William Sullivan prépare le « matériel » qui sera remis au sénateur. Il s’agit de « notes blanches » rédigées à partir de dossiers confidentiels du FBI. Prudent, J. Edgar Hoover se garde bien de remettre des copies des archives du FBI.
    L’aide du FBI ne s’arrête pas là ; la division « Crime Records », chargée de la communication du Bureau, rédige certains des discours du sénateur. Son directeur, Louis B. Nichols, prend McCarthy en main ; il lui apprend à modérer son propos afin de gagner en efficacité, lui enseigne l’art de manipuler les médias en leur communiquant des informations juste avant leur deadline , empêchant ainsi toute vérification.
    La réélection de Joseph McCarthy en 1952 achève de lui conférer une stature nationale. Il prend la présidence d’une commission sénatoriale et d’un sous-comité permanent d’enquête. Le sénateur multiplie diatribes et accusations ad hominem contre le gouvernement fédéral des États-Unis. Nul

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