Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
FBI

FBI

Titel: FBI Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: David Carr-Brown
Vom Netzwerk:
bordels compris.
    Fin septembre 1960, dans une suite du luxueux hôtel Fontainebleau de Miami, haut lieu de la Mafia, Roselli présente ses « amis » à l’ancien agent du FBI et au responsable de la CIA chargé du suivi du dossier. C’est le bal des faux-culs. L’homme de la CIA prétend représenter des multinationales US spoliées par Castro ; de son côté, Roselli présente ses deux « amis » sous les pseudonymes de Sam Gold et Joe.
    Quelque temps plus tard, en lisant son journal du dimanche, Robert Maheu manque de s’étouffer. Sur une pleine page s’étalent les visages des parrains de la Mafia visés par le Top Hoodlum Program (THP) du FBI. Maheu reconnaît ceux de Sam Gold, de son vrai nom Sam Giancana, et de Joe, qui s’appelle en réalité Santo Trafficante.
    Des deux hommes, c’est Santo Trafficante qui a le plus perdu à Cuba. Son rêve de bâtir un empire du jeu s’est effondré quand la révolution castriste a saisi ses hôtels et ses casinos. Il a aussi perdu de son pouvoir. Le sénateur John F. Kennedy ne passera plus ses vacances dans son hôtel Comodoro. Trafficante ne pourra plus lui organiser des orgies avec de somptueuses putains cubaines, dans une suite spécialement équipée de miroirs sans tain. Il ne contemplera plus les ébats du bouillant sénateur, par ailleurs membre de la commission McClellan, comme son frère Bobby.
    La révolution a également failli lui prendre la vie : arrêté par la police de Castro le 8 juin 1959, Santo Trafficante est incarcéré en compagnie d’autres mafieux italo-américains qui n’ont pas eu le temps de quitter l’île. Une drôle de détention, puisqu’il a le droit d’assister au mariage de sa fille, célébré à l’ancien Hilton de La Havane. Santo Trafficante craint le pire quand tous les mafieux, sauf lui, viennent soudain à être expulsés de Cuba.
    Les amis de Santo Trafficante se mobilisent. Sam Giancana, Johnny Rosseli et Carlos Marcello se montrent les plus actifs. Ils chargent Lewis McWillie, joueur professionnel qui s’occupait d’un des casinos de la Mafia à La Havane, d’obtenir la libération de Trafficante. Lewis McWillie a besoin d’aide : il fait venir à plusieurs reprises le patron d’une boîte de nuit de Dallas qui travaille étroitement avec l’Entreprise, Jack Ruby, futur assassin de Lee Harvey Oswald. Entre autres activités, Ruby se livre alors au trafic d’armes entre la Floride et Cuba. Certains historiens affirment, documents à l’appui, qu’il était un des fournisseurs de Fidel Castro du temps où la CIA appuyait ce dernier16. Avant de partir pour Cuba, Jack Ruby a rencontré Carlos Marcello, le parrain de La Nouvelle-Orléans. Il effectue plusieurs voyages sur l’île ; son séjour est pris en charge par Santo Trafficante et il loge dans ses hôtels-casinos ou chez des amis à lui. Un journaliste britannique détenu avec Trafficante confirmera que le parrain « recevait régulièrement la visite d’un gangster appelé Ruby ».
    Santo Trafficante est enfin expulsé après avoir rencontré le nouveau ministre de la Défense, Raul Castro, frère de Fidel. On parle d’un pot-de-vin de 100 000 dollars17. Début 1960, il retourne à Tampa pour reprendre en main les affaires de sa famille mafieuse. On reparlera de lui.
    L’idée de travailler pour « G » (c’est ainsi qu’il nomme le gouvernement fédéral) ne doit pas trop enchanter Sam Giancana, alors en pleine partie de cache-cache avec le FBI. Mais lui aussi a beaucoup perdu à Cuba. Trop (des participations dans un casino et une entreprise de pêche à la crevette) pour ne pas avoir une revanche à prendre. En outre, ce n’est pas la première fois qu’il travaille avec la CIA. Sam Giancana s’est souvent vanté auprès de son frère d’avoir pris part à des opérations de l’Agence au Moyen-Orient, au Guatemala, en Asie18. La CIA rêve d’un assassinat comme la Mafia sait les organiser : une balle bien placée, et c’en est fini de Fidel ! Trop risqué, dit Giancana, réticent à l’idée de lancer ses tueurs dans une mission suicide. Le patron de l’Entreprise voit plutôt un meurtre dans le style des services secrets. Un poison ferait mieux l’affaire. La CIA se laisse convaincre et, en mars 1961, Giancana prend possession de petites pilules contenant une toxine mortelle, le botulinium. On trouve un candidat prêt à empoisonner l’alimentation de Fidel : un ancien haut fonctionnaire cubain. Mais, au

Weitere Kostenlose Bücher