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FBI

FBI

Titel: FBI Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: David Carr-Brown
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dernier moment, celui-ci prend peur et renonce. Tout est dès lors à recommencer.
    Pendant ce temps, à Chicago, le FBI recherche toujours Sam Giancana. Robert Maheu se garde bien de prévenir ses anciens collègues qu’il travaille désormais avec une de leurs cibles de prédilection. Mais les jeux de l’amour et du hasard vont brutalement remettre le Bureau en piste.
    Sam Giancana est amoureux fou de Phyllis McGuire, une des chanteuses du trio des McGuire Sisters. Il soupçonne la jeune et jolie Phyllis de le tromper avec l’acteur Dan Rowan, en compagnie de qui elle se produit à Las Vegas. Pour le calmer, Maheu embauche deux détectives privés afin de surveiller les tourtereaux. La suite tient du vaudeville. Les détectives descendent dans le même hôtel que McGuire et Rowan. Première action, première erreur : ils placent sur écoute le téléphone de la chambre des deux amants. « Généralement, les gens ne passent pas de coups de fil pendant qu’ils font l’amour », commentera par la suite Robert Maheu. Les deux détectives sont des fans de Phyllis McGuire. Ils vont écouter son tour de chant sans ranger leur matériel d’écoute. La femme de ménage tombe dessus. La direction de l’hôtel est alertée, le shérif arrive, puis le FBI. À leur retour dans leurs chambres, les deux détectives privés sont arrêtés. Dans les heures qui suivent, des agents du FBI débarquent chez Robert Maheu pour une sérieuse explication. Il faut l’intervention d’un personnage haut placé à Washington, sans doute activé par le directeur de la CIA, pour que tout soit étouffé. Reste à prévenir Bobby Kennedy que la CIA emploie deux des parrains du Top Hoodlum Program pour assassiner Fidel Castro.
    Or Bobby Kennedy est depuis quelque temps de fort méchante humeur. Une opération militaire de la CIA pour renverser Fidel Castro vient d’échouer lamentablement. Le 17 avril 1961, 1 400 anticastristes émigrés, entraînés par la CIA, débarquent au fond de la baie des Cochons, à quelque 200 kilomètres au sud-est de La Havane. Le débarquement tourne au fiasco. L’aviation cubaine a bombardé les huit cargos destinés à consolider la tête de pont : le Houston s’est échoué, le Rio Escondido a été coulé avec des munitions et des provisions pour dix jours à son bord ; le reste de la flottille a trouvé son salut dans la fuite. Au sol, les troupes anticastristes, après avoir livré un combat acharné, ont fini par se rendre aux 200 000 miliciens qui les encerclent.
    Le 7 mai 1961, les responsables de la CIA informent donc Bobby Kennedy que leur Agence a chargé Robert Maheu de recruter Sam Giancana et Santo Trafficante en vue d’assassiner Castro. Un des envoyés de la CIA affirme que, pour comprendre ce que veut dire être contrarié, il faut avoir vu les yeux de Bobby Kennedy prendre la couleur de l’acier, sa mâchoire se durcir, et avoir entendu sa voix se faire grave et précise19. Bobby Kennedy ne peut pas mettre fin à l’opération, mais il a son idée sur la manière dont il peut la torpiller. Voilà pourquoi, le 9 mai 1961, il rencontre celui qui est déjà son adversaire le plus farouche, J. Edgar Hoover.
    « Bobby Kennedy a informé Monsieur Hoover que le gouvernement allait se servir de Sam Giancana pour tuer Fidel Castro, explique Cartha DeLoach. Hoover était furieux ! » La rencontre entre les deux hommes est tendue. Le Procureur général dit avoir été « considérablement perturbé » à l’annonce de la nouvelle. Il pense qu’employer un homme qui a le passé de Sam Giancana est « horrible ». Hoover approuve, puis fait part au Procureur d’une rumeur qui court tout Washington : si Giancana n’est pas en prison, c’est en raison de son amitié avec Frank Sinatra, lequel est proche de la famille Kennedy. Bobby Kennedy est au courant de cette rumeur ; la présence de Giancana dans le complot ne peut que l’inquiéter. Les deux hommes se quittent en convenant que rien ne doit faire obstacle aux poursuites visant Sam Giancana.
    Depuis lors, les agents du FBI collent donc aux basques de Giancana : « On l’a littéralement verrouillé, se souvient le responsable de l’opération du FBI, William F. Roemer. Toutes les douze heures, une équipe de neuf hommes se relayaient pour le suivre. Vingt-quatre heures sur vingt-quatre, sept jours sur sept. S’il allait dîner, on y allait aussi. S’il se levait pour aller aux toilettes, je me levais et

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