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FBI

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Titel: FBI Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: David Carr-Brown
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transcriptions par la voie hiérarchique. Au lieu de quoi, il s’est assis pour écouter les bandes et, ce faisant, il s’est compromis. Au bout de quelques secondes, Kennedy a dû comprendre qu’elles provenaient d’écoutes illégales… » Un des enregistrements a été réalisé lors de la mort atroce d’un des membres de l’Entreprise, torturé pendant trois jours alors qu’il était pendu par les tendons à des crocs de boucher. Les autres enregistrements sont d’une qualité très médiocre. Bobby réclame qu’on hausse le son. Il n’entend rien. Puis, s’adressant au SAC, il demande s’il n’est pas possible d’obtenir des écoutes de meilleure qualité. Historien de l’Entreprise, Gus Russo affirme que la première voix entendue par Bobby Kennedy lors de cette audition très particulière était celle d’un des intermédiaires qui avaient permis à Joseph Kennedy de rencontrer Sam Giancana lors de la campagne présidentielle de 1960 !
    Chef d’orchestre de cette opération, J. Edgar Hoover a obtenu ce qu’il voulait en obligeant Bobby Kennedy à écouter des enregistrements illégaux. Qui écoute, consent. « Hoover n’était pas homme à laisser passer une telle occasion. Chacun des agents présents a déposé sous serment que Kennedy avait écouté les enregistrements sans s’interroger sur leur légalité. Ces dépositions se trouvent sans doute encore dans les archives », conclut William C. Sullivan.
    Les agents du FBI se sont bien gardés de faire écouter à Bobby Kennedy les enregistrements le concernant. Or il y en avait un certain nombre. Chez Celano et à l’Armory Lounge, ça regimbe ferme quand les mafieux s’aperçoivent que Bobby Kennedy n’a nullement l’intention de baisser la garde face au crime organisé. Dans un rapport, DeLoach note : « Giancana se plaint amèrement des enquêtes sur ses activités. Il dit avoir fait un don au président Kennedy et ne pas en avoir pour son argent. » Sam Giancana décide de se plaindre auprès de celui qui l’a entraîné dans cette galère : Joseph Kennedy. Il ne le fait pas directement, mais se sert de la première personne que lui a envoyée Joseph Kennedy en 1960, Frank Sinatra.
    Dans ses mémoires, William F. Roemer écrit : « Après l’élection de Kennedy et la nomination de Bobby comme Procureur général, Giancana a compris que Sinatra ne pouvait pas contrôler les Kennedy. Sinatra avait promis que les Kennedy stopperaient les enquêtes sur le boss de la famille de Chicago, mais sa promesse a fait long feu. Et Giancana de dire : “C’est comme l’Allemagne nazie, et moi je suis le plus grand Juif du pays14 !” »
    La Mafia a-t-elle fait chanter « Gay Edgar Hoover » ?
     
    En ce temps-là, Washington bruissait de rumeurs sur les inclinations sexuelles de « J. Edna », nouveau surnom du Directeur. Tout le monde s’y mettait. Jusqu’à Bobby Kennedy qui s’exclama, au lendemain de l’hospitalisation de Clyde Tolson : « Putain, il a subi une hystérectomie, ou quoi ? »
    Quand les rumeurs sur son homosexualité commencent à se répandre, J. Edgar Hoover réagit avec brutalité. Il ordonne à tous les agents de lui rapporter sans délai le moindre cancan. Pour avoir signalé avec retard les ragots colportés par un homme d’affaires, les responsables du FBI à New York ont reçu une lettre de réprimande archivée dans leurs dossiers personnels, avec la mention : « Aucune récidive ne sera tolérée. » Pourtant, le retard n’était pas bien grand, et explicable par la trêve des confiseurs : daté du 17 décembre 1943, le rapport incriminé n’a été transmis à Hoover que le 14 janvier 1944. « Une faute grave ! » tonne le Directeur qui, après avoir puni les responsables new-yorkais, a chargé l’un de ses assistants, Louis Nichols, d’aller intimider l’homme d’affaires à l’origine du ragot.
    À Cleveland, des agents signalent les propos déplacés d’une joueuse de bridge au cours d’une partie, à son club ; à Washington, les ragots d’une esthéticienne à l’un de ses clients finissent sur le bureau de J. Edgar. Convoquée par le FBI, la bridgeuse (tante d’un agent du FBI, circonstance aggravante) signe une lettre d’excuses et fait amende honorable auprès de toutes les personnes présentes à la partie de bridge. Deux hauts responsables du FBI (un assistant de Hoover et un contrôleur) font taire l’esthéticienne de Washington. Un homme

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