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FBI

FBI

Titel: FBI Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: David Carr-Brown
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enquêteurs étaient surnommés les « agents indiens », au cœur d’un incroyable complot dont l’intrigue aux fortes odeurs de pétrole n’aurait pas déplu à Agatha Christie. Tressant le passé avec le présent, nous avons arpenté les réserves indiennes du nord des États-Unis avec des agents du FBI qui y jouent les assistantes sociales. Avec eux, nous sommes allés dans le Montana, sur les lieux de la bataille de Little Bighorn où, le 25 juin 1876, les 647 hommes du 7 e régiment de cavalerie de l’US Army, du lieutenant-colonel George A. Custer, se firent massacrer par une coalition de Cheyennes et de Sioux rassemblés par Sitting Bull et dirigés par Crazy Horse, le chef Sioux Gall et le chef cheyenne Lame White Man. Aujourd’hui, au lieu de ces fiers Indiens, nous avons trouvé les survivants du peuple Crow, végétant dans des villages de mobilhomes, en proie à l’alcoolisme, à la drogue et à la violence. C’est précisément pour ne pas connaître cette fin misérable que, dans les années 1970, une poignée d’Indiens Oglala, de la réserve indienne de Pine Ridge, a pris les armes, sous la direction de l’American Indian Mouvement (AIM). Seul face aux guerriers Oglala, pendant près de trois ans, le FBI a mené une véritable guerre dont les cicatrices ne sont toujours pas refermées. Sans doute est-ce là une des pages les plus controversées de l’histoire du Bureau. Joe Trimbach, l’ancien SAC (« Special Agent in Charge ») du Bureau de Minneapolis, n’oubliera jamais la sale guerre de Pine Ridge. Il ne pardonnera pas aux guerriers Indiens d’avoir tué deux de ses hommes dans une embuscade, et il garde intacte sa haine des sympathisants de l’AIM. Il collectionne les rapports, les photos, les films tournés sur la réserve, et parle d’incidents vieux de plus de trente ans comme s’ils dataient de la veille.
    Mais il est des opérations qu’il ne racontera jamais. Ce sont les opérations de contre-espionnage qu’il a supervisées en tant que SAC. Un mutisme que partagent presque tous les autres agents du FBI que nous avons interrogés. Car il existe deux FBI : il y a le Bureau qui s’occupe des affaires criminelles, et l’autre, plus sombre, plus mystérieux, qui traque espions et terroristes sur l’ensemble la planète. Le FBI prend grand soin de ses affaires, et celles de son deuxième Bureau sont soigneusement rangées : pas question d’y accéder. Si Jack touche-à-tout-Danahy – pour ne parler que de lui – n’hésite pas à raconter comment il a pris part à la principale opération contre les saboteurs nazis aux États-Unis pendant la guerre, il n’est pas question, en revanche, d’obtenir ses confidences sur « Tophat », l’agent soviétique qu’il manipulait dans les années 1960. Au travers de rares témoignages, de mémoires d’agents, de demi-confessions, c’est une guerre de l’ombre on ne peut plus violente que notre récit en esquisse.
    Pour le FBI, les « tueurs en série » sont le nec plus ultra de la lutte contre la criminalité. Le terme apparaît pour la première fois au milieu des années 1990. Il a été forgé par un responsable du FBI, Ronald Kessler, de la Behavorial Science Unit (BSU). Le FBI estime à près de 200 le nombre des tueurs en série qui sillonnent les États-Unis en toute liberté, tuant chaque année plusieurs milliers de personnes. Ils étaient six fois moins nombreux au début des années 1990, et quasi inexistants au XIX e  siècle.
    À la fin des années 1960, un ancien policier, devenu agent du FBI, est le premier à avoir mis au point une technique d’intervention rationnelle face à un phénomène qui ne l’est pas vraiment. Il s’appelle Howard Teten. Au FBI, c’est une légende. Nous n’avons pas été déçus de notre rencontre avec lui. À près de quatre vingt ans, Howard Teten a toujours bon pied, bon œil. Il vit dans une petite villa typiquement virginienne, au cœur d’une banlieue qui n’est pas sans évoquer la Wisteria Lane de la série télévisée Desperate Housewives . Tapi dans son bureau, au sous-sol de sa maison, il passe ses journées à monter des ordinateurs destinés aux élèves de ses cours du soir. Rien de banal chez cet homme, y compris l’enregistrement de ses propos, pour notre enquête. Victimes de pannes de caméra inexplicables et inexpliquées, nous avons dû nous y reprendre à plusieurs reprises pour filmer l’entretien. Mais on ne filme pas impunément un

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