Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Fiora et le Magnifique

Fiora et le Magnifique

Titel: Fiora et le Magnifique Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
Vom Netzwerk:
tendresse. Une profusion de bijoux
clinquants achevait le personnage et scintillait à chacun de ses mouvements.
    – Je
ne fais pas semblant de dormir, dit Fiora, mais je voudrais savoir où je suis.
    – Ça,
c’est pas difficile : t’es chez moi.
    – Où
cela, chez toi ? Et qui es-tu ?
    La
femme s’appuya aux colonnes du lit qui trembla sous le choc, procurant à Fiora
un nouvel élancement douloureux.
    – Où
c’est chez moi, t’as pas besoin de le savoir ! Quant à moi, on m’appelle
Pippa, la grande Pippa ou encore la Virago. Comme on fréquente pas le même
monde ça ne doit pas te dire grand-chose.
    – Non...
rien du tout. Mais comment suis-je venue ici ? Je me suis endormie hier
soir au couvent.
    – Pas
hier soir : avant-hier soir. J’ai cru que tu te réveillerais jamais... M’est
avis qu’ les nonnes ont eu la main trop lourde avec leur drogue...
    – Une...
drogue ? Mais pourquoi ?
    La
Pippa éclata d’un rire hennissant en montrant des dents qui devaient être
capables de moudre le blé :
    – Par
pure bonté. C’est des saintes femmes, tu sais ? Elles devaient penser qu’c’était
gâcher d’la belle marchandise que de te jeter à l’eau.
    – Tu
veux dire.., que ce sont elles qui m’ont apportée ici ?
    – Faut
rien exagérer ! Tu vois des bonnes sœurs venir ici ?
    Et de
hennir de plus belle !
    – Par
pitié, gémit Fiora, tais-toi ! J’ai affreusement mal à la tête... et mal
au cœur ! Il me semble que j’ai de la laine dans la bouche.
    Pippa
s’arrêta net, fronça les sourcils et vint poser sa patte sur le front de la
jeune femme :
    – C’est
bien c’que j’disais : elles ont eu la main trop lourde. On va arranger ça !
    Elle
revint peu après portant une grande tasse de terre cuite dans laquelle fumait
un liquide à l’odeur agréable. Elle la mit entre les mains de Fiora puis,
prenant celle-ci sous les épaules, elle la fit asseoir.
    – Tu
bois tout ! Je sais que c’est très chaud mais ça fait rien.
    Fiora
se brûla héroïquement. Amère en dépit du miel que l’on y avait ajoutée, la
tisane contenait une forte dose de citron, de la menthe et une autre substance
indéfinissable. Quand elle eut tout avalé, la jeune femme était rouge jusqu’à
la racine des cheveux et transpirait comme une gargoulette. Sans rien vouloir
entendre de ses protestations, Pippa la recoucha et empila sur elle tout ce qu’elle
put trouver de couvertures dans le coffre en bois.
    – Voilà !
fit-elle avec satisfaction. Dans une heure, je viendrai voir où t’en es. Et n’essaie
pas de bouger !
    Une
heure plus tard, le lit était trempé et Fiora n’avait pl us mal à
la tête ni mal au cœur. En revanche, elle mourait de faim et
quand la femme revint avec des draps secs, elle demanda s’il était possible de
lui donner quelque chose à manger. Pippa éclata de rire :
    – On
dirait que ça va mieux ? J’préfère ça. J’aime pas qu’on soit malade chez
moi. On t’apportera à manger tout à l’heure. Pour l’instant lève-toi. Faut
changer tout ça !
    Fiora
se leva et constata qu’elle portait toujours la chemise qu’on lui avait donnée
à Santa Lucia et que cette chemise était mouillée comme le reste.
    – Enlève
ça ! ordonna Pippa qui en un tournemain avait allumé le brasero, jeté
dessus quelques herbes odorantes et s’attaquait au lit. Le tout dans une
atmosphère de tremblement de terre.
    – Que
vais-je mettre ? demanda Fiora cherchant un quelconque vêtement autour d’elle.
    – Enlève
toujours ! On verra après ! Allons, vite ! Fiora ôta la chemise
et tendit la main vers l’une des couvertures que Pippa venait d’enlever pour s’en
vêtir mais la femme l’arrêta d’un brutal :
    – Reste
tranquille ! Faut tout de même que j’voie à quoi tu ressembles à poil. Une
belle gueule c’est bien mais faut qu’ le reste aille avec... Reste tranquille,
que j’te dis ! M’oblige pas à aller déjà chercher l’ fouet !
    – Le
fouet ? s’écria Fiora indignée. Je t’interdis bien de me toucher ! Tu
t’imagines que je me laisserais faire ? Je ne te connais pas et je veux
sortir d’ici !
    Sans
se soucier de sa tenue sommaire, elle s’élançait déjà vers la porte mais Pippa
la saisit au vol par un bras que Fiora crut pris dans un étau :
    – Tranquille,
hein ? gronda la femme. Ici, on fait c’que j’ dis et on n’en sort que pour
aller où j’ veux ! T’as

Weitere Kostenlose Bücher