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Fiora et le Pape

Fiora et le Pape

Titel: Fiora et le Pape Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
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nuptiale promettait de tourner au règlement de comptes,
et le pape décida qu’il était temps d’intervenir. Sa voix de bronze tonna,
répercutée aux voûtes de la chapelle.
    – Paix,
vous tous ! Ceci est un lieu saint, non un marché. Notre frère d’Estouteville,
tenez-vous en repos ! Dès demain Nous en écrirons au Roi Très Chrétien
pour lui faire part de cette union qui réjouit Notre cœur paternel. Quant à
toi, Fiora Beltrami, as-tu oui ou non consenti à épouser Carlo ici présent ?
    – Oui,
mais à une condition.
    – Laquelle ?
    – Je
pense que Votre Sainteté ne l’ignore pas. Je veux que soit renvoyé au
Plessis-lès-Tours sur l’heure, et en sûreté, le jeune homme qui accompagne ce
soir Mgr d’Estouteville.
    Riario
éclata d’un gros rire qui fit trembler son double menton et tressauter son
ventre :
    – Que
de bruit pour un paysan ! Ma parole, la belle, vous couchiez avec ?
    C’était
plus que n’en pouvait endurer l’intéressé.
    – Paysan
toi-même ! gronda-t-il. Je suis officier de la Garde écossaise du très
haut et très puissant prince, Louis, onzième du nom, par la grâce de Dieu roi
de France et de Navarre. Et j’ai été envoyé ici par mon maître, las d’avoir vu
partir deux ambassades sans jamais les voir revenir. Tuez-moi si vous voulez,
comme vous avez tué les autres sans doute, mais je refuse que ma liberté soit
payée d’un tel prix ! J’ajoute néanmoins que, si je ne reviens pas, le roi
considérera qu’il s’agit d’un acte d’hostilité et ce n’est pas une ambassade qu’il
enverra, mais bien une armée.
    – Une
armée ? s’indigna Sixte IV. Il oserait Nous déclarer la guerre ?
    – Peut-être
pas vraiment, mais je sais qu’il songe à faire valoir ses droits héréditaires
sur le royaume de Naples détenu indûment par les Aragonais. Or, il se trouve
que Rome est sur le chemin de Naples...
    Ce fut
au tour de Francesco Pazzi de se lancer dans la bataille. Il n’avait pas changé
depuis que Fiora l’avait vu pour la dernière fois quand, au jour de la « giostra »,
il avait combattu Giuliano de Médicis pour les beaux yeux de Simonetta. Il
était toujours laid, courtaud, noir de poil et brun de peau. Sa voix était
toujours aussi rude et l’expression de son visage toujours aussi hargneuse :
    – Une
parole est une parole et Fiora a donné la sienne. J’exige qu’ici elle soit
tenue.
    – Et
moi, Douglas Mortimer, des Mortimer de Glen Livet, je soutiens qu’elle lui a
été arrachée par violence et que tu n’es qu’un menteur. A présent, si tu veux
que nous en discutions les armes à la main, je suis prêt à soutenir la cause de
donna Fiora jusqu’à ce que mort s’ensuive pour l’un de nous.
    – Un
duel à présent ! s’écria Estouteville. Rappelez-vous, Mortimer, que nous
sommes dans une chapelle !
    – Votre
Grandeur, je ne suis pas certain que cela compte beaucoup ici. N’ai-je pas
entendu dire que le duc de Milan a été, l’an passé, assassiné en sortant d’une
église ? Ce sont les mœurs du pays apparemment !
    – En
voilà assez ! hurla le pape dont le visage vira au rouge brique. Nous
entendons en finir tout de suite. Donna Fiora, d’ici une heure cet... officier
quittera Rome avec la lettre que Nous allons écrire pour le roi de France et
avec un sauf-conduit signé de Notre main. Etes-vous prête à remplir, dans ces
conditions, votre part du contrat ?
    Sans
répondre, Fiora alla jusqu’à l’Ecossais, se haussa sur la pointe des pieds et
posa un baiser sur sa joue.
    – Merci,
ami Mortimer, merci de ce que vous avez voulu faire. Ne vous souciez plus de
moi, je vous en prie.
    – Vous
me demandez l’impossible.
    – Mais
non. C’est sur mon fils que je vous prie de veiller jusqu’à ce que je puisse le
retrouver, ce qui va être désormais mon seul but.
    – Et
vous allez épouser ce...
    – Chut !
J’ai donné ma parole et je la tiendrai. Que Dieu vous garde !
    – Ne
dirai-je rien au roi Louis ?
    – Vous
lui direz que je le remercie, du fond du cœur, des peines qu’il a prises pour
moi, alors même que je venais de rejeter sa protection à cause de l’exécution
de mon époux. Je... je ne peux m’empêcher de lui garder de l’amitié...
    Sans
rien ajouter, elle se dirigea vers l’autel et prit place au côté de Carlo Pazzi
qui avait cessé de chantonner. Il avait tourné la tête vers elle et, entre les
paupières qu’il tenait à demi closes, elle

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