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Fiora et le roi de France

Fiora et le roi de France

Titel: Fiora et le roi de France Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
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question et...
    – ...
et voulez-vous me dire ce qui aurait pu empêcher della Rovere, une fois rendu
chez lui, de vous donner une escorte pour vous reconduire à son bon oncle ?
Avez-vous oublié le château Saint-Ange ?
    – Les
choses ont changé...
    – Je
crois bien qu’elles ont changé ! A présent, Rome est en guerre avec
Florence. Vous goûtez décidément le métier d’otage... Inutile de discuter
davantage sinon, Dieu sait quand nous partirons. Avalez quelque chose, et en
route !
    – Moi,
je suis prêt ! s’écria Florent en sautant sur ses pieds avec un regard de
défi à l’adresse de l’Écossais. Celui-ci poussa un soupir excédé et, appuyant
sur l’épaule du garçon un index musclé, le fit rasseoir sur son banc :
    – Toi,
tu restes ici !
    – Il
n’en est pas question ! protesta Fiora. Je lui ai demandé hier soir de m’accompagner.
    – Eh
bien, demandez-lui à présent de garder la maison, fit Mortimer sans se
démonter. Vous avez l’intention d’aller vite, me semble-t-il ?
    – Bien
sûr, mais...
    – Mais
je n’ai pas l’impression que ce garçon possède l’étoffe d’un centaure. Combien
de temps peux-tu soutenir le grand galop, garçon ?
    – Pendant
quelque temps, tout de même. Quand je suis venu de Paris, j’ai bien marché...
    – Venir
de Paris représente une soixantaine de lieues. Nous devons en abattre près de
deux cents. Donna Fiora, je le sais, peut soutenir le train que je lui
imposerai. Toi, j’en suis moins sûr et, s’il faut te remettre en selle quatre
fois par jour ou t’abandonner moulu dans une auberge, tu ne nous seras pas d’un
grand secours...
    – Je
vois ! fit Florent hargneux. Vous voulez la tuer ?
    – Non,
mais elle veut aller vite, elle ira vite. Et puis je lui serai plus utile,
crois-moi, car personne ne connaît les chemins de France mieux que moi. Enfin,
je suis sergent de la Garde écossaise...
    – On
le saura !
    – Oui,
mais ce que tu ne sais pas c’est que, si Avignon appartient au pape,
Villeneuve-Saint-André, situé juste de l’autre côté d’un grand pont, est au roi
de France depuis Philippe le Bel ! Je peux, au cas où le légat d’Avignon
nous chercherait noise, requérir les troupes du fort.
    Furieux
et désolé, Florent allait s’élancer vers la porte pour se jeter dans la
campagne et y remâcher son chagrin quand Mortimer le rattrapa et l’entraîna
près des chevaux qui attendaient tout harnachés :
    – Ecoute !
Il faut que tu restes ici ! Olivier le Daim a tellement envie de cette
maison qu’il peut s’en prendre à l’enfant. J’ai besoin de quelqu’un qui veille
sur lui...
    – Il
y a Etienne ! Il n’est pas manchot !
    – Non,
mais il ne court sûrement pas aussi vite que toi. En cas d’agitation suspecte, il
faudra quelqu’un pour galoper au Plessis. Tu iras voir Archie Ayrlie ! Il
sait qui tu es, tu peux aller faire sa connaissance tout à l’heure. Il te
prêtera main-forte sans hésiter. Deux hommes, d’ailleurs, surveilleront le
manoir sans en avoir l’air...
    – Pourquoi
ne l’avez-vous pas dit tout à l’heure ?
    – Devant
donna Fiora ? Pour l’affoler ? Il ne se passera peut-être rien, mais
moi je serai plus tranquille. As-tu compris ?
    Florent
fit signe que oui et prit son cheval par la bride pour le conduire à l’écurie.
A nouveau, Mortimer l’arrêta :
    – Monte
là-dessus et va voir Archie. Pour charmer tes loisirs, il t’apprendra à
monter... comme un Écossais. Comme je ne serai pas toujours là et donna Fiora
étant ce qu’elle est, cela pourrait se révéler utile par la suite !
    Cette
fois, Florent se mit à rire et, se hissant sur le cheval, il prit au petit trot
le chemin du château royal. Mortimer, les poings sur les hanches, le regardait
s’éloigner quand Fiora le rejoignit.
    – Où
va-t-il ? demanda-t-elle.
    – Apprendre
à monter à cheval ! Ce ne sera pas du luxe. Regardez-moi ça ! Un vrai
sac de farine !
     
    En
dépit de ce que Mortimer avait affirmé à Florent, jamais Fiora n’avait voyagé à
pareille allure sur une aussi longue distance et, plus d’une fois, il lui
fallut serrer les dents pour ne pas s’avouer vaincue et demander grâce. Quand
il croyait déceler sur le visage de la jeune femme une certaine lassitude,
Mortimer utilisait une façon bien à lui de ressusciter son courage :
    – Ce
que les chevaux qui vous portent peuvent faire, vous pouvez bien le faire aussi !
déclarait-il,

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