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Fiorinda la belle

Titel: Fiorinda la belle Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco , Aline Demars
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quatre et tuons. »
    À peine avait-il achevé qu’un coup de sifflet strident déchirait l’espace. Et le vidame, effaré et indigné, les vit se ruer en trombe, en hurlant.
    « Tue ! tue ! »
    Seulement Rospignac s’était attardé un instant très court pour lancer son coup de sifflet. Le cardinal s’était volontairement attardé un instant un peu plus long. Il en résulta que le duc et Nemours partirent seuls en même temps. Le duc, violent et emporté de tempérament, mis hors de lui par l’extraordinaire mésaventure qui lui arrivait, le duc, aux trois quarts enragé, incapable de réfléchir, ne mesura pas son élan et distança ses trois compagnons.
    Nous avons dit que Beaurevers se méfiait. L’attaque ne le surprit donc pas. Il cingla :
    « À la bonne heure, duc, au moins aujourd’hui vous faites vous-même votre besogne d’assassin !
    – Misérable espion ! hurla le duc fou de rage, tu mourras de la main du bourreau !
    – C’est donc que vous espérez me frapper vous-même ? » railla Beaurevers.
    Cependant le duc, en quelques bonds prodigieux, arrivait sur lui l’épée haute. Car les gestes s’accomplissaient avec une rapidité extraordinaire. Mais si rapides qu’ils fussent, cette pensée, plus rapide encore, traversait l’esprit exorbité de Beaurevers qui avait compris la signification du coup de sifflet de Rospignac :
    « J’aurai dû prévoir que Rospignac ferait garder la maison !… Ses acolytes vont me tomber dessus de tous les côtés. Et, à moins d’une manœuvre exceptionnelle, je vais être pris comme un renardeau inexpérimenté au terrier. »
    Quelle manœuvre exceptionnelle ? Il ne savait pas. Mais, dans le même moment, il remarqua que le duc distançait ses compagnons de deux ou trois pas. Et ce fut une révélation.
    Jusque-là il avait attendu le choc. Il s’ébranla à son tour. Il partit brusquement avec la force impétueuse d’un ouragan. Et ce fut la foudre qui tomba sur le duc.
    Un coup de fouet formidable releva violemment l’épée du duc au moment où il croyait engager le fer. Au même instant, une poigne, une tenaille d’acier, le saisissait à la gorge, le happait, l’attirait, le soulevait comme un fétu.
    À moitié étranglé, le duc fit entendre un sourd gémissement, lâcha son épée. Alors, plus rapide que la pensée, Beaurevers prit sa rapière entre les dents et, de sa main devenue libre, empoigna le duc à la ceinture. Un bond fantastique ramena Beaurevers emportant François de Guise en arrière.
    « Un pas de plus, un mouvement suspect, et j’enfonce, et j’envoie votre duc dans l’autre monde, voir s’il s’y trouve des couronnes à larronner. »
    Cela s’était accompli avec une rapidité qui tenait du prodige. Ils n’eurent pas le loisir de s’opposer à l’herculéenne manœuvre : ils ne la virent que lorsqu’elle était achevée. Écumant, grinçant, grondant d’intraduisibles injures et d’effroyables menaces, ils demeurèrent cloués sur place. Car ils comprirent que, s’ils faisaient un mouvement, l’enragé Beaurevers n’hésiterait pas à mettre sa menace à exécution et poignarderait le duc sous leurs yeux.
    Le vidame regardait comme un homme qui ne comprend pas. Il n’était pas encore revenu de la stupeur et de l’indignation que lui avait causées cette attaque traîtresse.
    Le duc, à demi privé de sentiment, se tenait immobile, rigide comme un cadavre.
    Beaurevers était maître de la situation. Et comprenant que le duc était incapable d’esquisser un mouvement dans l’état où il était, il relâcha son étreinte et lui permit de respirer. Mais la pointe de sa rapière ne cessa pas de peser sur sa gorge.
    À ce moment, Guillaume Pentecôte et ses hommes parurent sur le petit perron. Beaurevers les aperçut aussitôt. Et il songea :
    « Il était temps ! »
    Et tout haut, avec un sourire aigu, sur un ton inquiétant :
    « Rospignac, dit-il, je te conseille de ne pas laisser entrer ces drôles ici. »
    Et Rospignac, qui comprit la menace, voulut s’élancer, dans l’espoir de donner quelque ordre secret qui, peut-être, les tirerait de ce mauvais pas.
    Mais Beaurevers ne se laissait pas aussi facilement jouer. Il le cloua sur place en ordonnant de son air froid :
    « Inutile de bouger pour cela. Tes sacripants connaissent ta voix, je suppose. Parle-leur. »
    Et Rospignac, furieux, dut s’exécuter. Il commanda d’un ton rude :
    « N’entrez pas, drôles. Attendez

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