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Fiorinda la belle

Titel: Fiorinda la belle Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco , Aline Demars
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se donna pas la peine de dissimuler la joie que lui causaient ces paroles et, s’adressant à son fils :
    « Vicomte, dit-il, faites votre compliment à Mgr le duc de Guise qui, bientôt, sera reconnu pour légitime roi de France. Et remerciez-le de l’insigne honneur qu’il veut bien vous faire en vous accordant la main de M me  Claude de Guise, sa sœur. »
    Ces paroles tombèrent sur l’amoureux Ferrière comme un formidable coup de massue.
    Et le duc, qui avait hâte d’en finir avec une affaire de minime importance pour lui, s’empressa d’annoncer sa « surprise ».
    « En plus de ce qui est et demeure entendu entre nous, notez, je vous prie, que je donne au jeune ménage, en toute propriété, pour eux et leurs hoirs, ma terre de Nanteuil, qui compte cinquante et quatre fiefs et qui a titre de comté. Plus tard, nous verrons à faire mieux.
    – Et moi, déclara le cardinal, je donne pareillement ma terre de Chevreuse, qui a rang de duché.
    – Messeigneurs, fit le vidame radieux, vous êtes d’une générosité vraiment royale. »
    Ayant dit, le duc s’empressa de revenir à ses propres affaires, qui lui paraissaient autrement importantes. Des questions diverses furent débattues, des plans dressés, des résolutions prises. Tout cela, naturellement, tendait à la destruction de l’hérésie et au triomphe de la cause des Guises.
    On parla à peine du roi. Le duc comprenait confusément que, sur ce sujet scabreux, il eût été imprudent de demander le concours du vidame. On l’avait amené à considérer comme naturel ce qui, pour nommer les choses par leur nom, était un assassinat. Il eût été dangereux de lui demander de participer à cet assassinat.
    Le duc se contenta de dire incidemment :
    « Quant à François II et à ses héritiers directs, ainsi que vous avez pu vous en assurer par la lecture de la bulle que ce misérable aventurier a détruite, ils ont été condamnés par le souverain pontife qui, pour nous bons catholiques, est le représentant de Dieu. (Et il insistait sur ces mots qu’il savait de nature à impressionner son auditeur.) Ils sont morts. N’en parlons plus. »
    Ferrière, qui s’était de nouveau mis à l’écart, entendait tout cela avec un effarement grandissant. Il n’était pas au bout de ses surprises.
    Tout étant réglé, les Guises se levèrent pour se retirer.
    Au dernier moment, se souvenant tout à coup, le duc s’écria :
    « À propos, monsieur, ne manquez pas de m’aviser si vous découvrez le nom de l’homme qui, hier, s’est si malencontreusement avisé de favoriser la fuite du comte de Louvre et de ce Beaurevers. »
    Ces deux noms, jetés brusquement, retentirent dans l’esprit de Ferrière comme un coup de tonnerre. Il n’y avait pas à se méprendre sur les intentions du duc : elles étaient loin d’être bienveillantes. Ferrière entrevit soudain la possibilité de se soustraire à une union qui lui paraissait de plus en plus odieuse. Et il n’hésita pas :
    « Pardon, monseigneur, dit-il, intervenant tout à coup, vous parlez sans doute de l’algarade de la rue des Marais ?
    – En effet.
    – L’homme que vous cherchez, si je ne m’abuse, est celui qui a réussi à faire passer aux deux personnes que vous venez de nommer une corde qui leur a permis de se tirer de la dangereuse situation où ils se trouvaient ?
    – Celui-là même ! s’écria vivement le duc. Le connaîtriez-vous, d’aventure ?
    – Je le connais, déclara froidement Ferrière. C’est moi. »
    Et bien qu’il comprît que la situation était grave, il ne put réprimer un sourire en voyant l’ahurissement profond des personnages qui l’écoutaient.
    Le duc revint sur ses pas et considéra le vidame avec un air soucieux. Celui-ci retrouvait déjà son calme habituel. Seulement son visage conserva une expression de contrariété assez vive. Et, répondant à la muette interrogation du duc :
    « Si vous le voulez bien, monseigneur, nous allons tirer cette affaire au clair, sans plus tarder.
    – J’allais vous le demander. »
    Le vidame se tourna vers Ferrière qui attendait impassible et, d’un air sévère :
    « Comment, vicomte, vous fréquentez les hérétiques, vous leur venez en aide, vous leur donnez les moyens de se soustraire à la poursuite des archers qui les veulent appréhender au corps ? Voilà qui est étrange.
    – Je ne comprends rien à ce que vous me faites l’honneur de me dire, monsieur. Je suis venu

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