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Fiorinda la belle

Titel: Fiorinda la belle Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco , Aline Demars
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mes ordres dans le jardin. »
    Et Guillaume Pentecôte et ses séides plongèrent aussitôt dans l’ombre.
    Beaurevers eut un mince sourire de satisfaction. Et, d’un air glacial :
    « Traitons, maintenant, dit-il. Mais je vous avertis : je ne me fis qu’à la parole de M. le vidame. »
    Le cardinal se tourna vers le vidame et l’implora du regard. Écartant la pénible impression produite sur lui par cette succession rapide d’événements fâcheux, celui-ci accéda à cette prière muette. Il se hâta de déclarer :
    « Faites vos conditions, monsieur. Au nom de ces messieurs et en mon nom personnel, je déclare qu’elles sont acceptées d’avance, sans discussion. Je vous en donne ma parole d’honneur.
    – Cela me suffit, dit Beaurevers de son même air glacial. Je vous rends votre duc sain et sauf. En échange, je sortirai librement d’ici. M. le vidame voudra bien me faire l’honneur de m’accompagner jusqu’à la porte du jardin.
    – C’est tout ? s’étonna le vidame.
    – C’est tout. Est-ce oui ? Est-ce non ?… Répondez, monsieur.
    – C’est oui, cent fois oui.
    – C’est bien, répliqua Beaurevers. Je m’exécute le premier. »
    Il lâcha le duc, rengaina tranquillement et s’écarta de la table, sans plus s’occuper du duc qui soufflait, se redressait péniblement, promenait un regard atone autour de lui, revenait lentement au sentiment des choses.
    Tranquillement, de son pas ordinaire plutôt lent, le vidame traversa le jardin en compagnie de Beaurevers impassible. Et, montrant le quai désert :
    « Vous voici libre, et j’ai tenu parole. Allez, jeune homme, et gardez-vous bien, car vous allez avoir affaire à des ennemis puissants qui ne vous ménageront pas. En ce qui me concerne, ne tombez jamais entre mes mains, car je vous préviens loyalement que vous n’en sortirez pas vivant.
    – Mille grâces, monsieur, fit Beaurevers en s’inclinant courtoisement, et de votre courtoisie et de votre loyauté. »
    Et, avec une certaine rudesse dans la voix :
    « Je regrette seulement, pour vous, que vous ne croyiez pas devoir user de la même loyauté envers votre prince, à qui cependant vous avez juré un loyal et fidèle service.
    – Ceci, jeune homme, fit sèchement le vidame, est affaire entre ma conscience et moi. Allez, maintenant.
    – Un instant encore, s’il vous plaît, monsieur le vidame. Avant que de franchir le seuil de cette porte. Il est des choses que je dois vous faire entendre. Je serai bref, d’ailleurs, ne voulant pas abuser de votre patience.
    – Monsieur, vous êtes encore chez moi, sous la foi de ma parole ; par conséquent, il me faut donc bien subir ce que je ne puis empêcher.
    – Par conviction religieuse, vous vous êtes mis au service des Guises. Moi, par pure amitié, je suis au service du roi… de ce roi qu’on a odieusement noirci à vos yeux, à seule fin de vous faire accepter une trahison que votre honnêteté naturelle eût repoussée avec indignation sans cela. Ce roi, je le défends de mon mieux. Et vous avez pu voir que je ne crains pas de m’exposer pour lui. J’ai mis dans ma tête de lui conserver son trône tant qu’il vivra. Cela sera ainsi. C’est vous dire que votre duc ne sera jamais roi de France… Il ne faudrait pas croire, monsieur, que j’agis ainsi sur l’ordre du roi. J’agis ainsi parce que cela me plaît ainsi. Et le roi ignore ce que je fais pour lui. Il me déplairait souverainement – parce que je tiens à votre estime – que vous puissiez croire que j’irai vous dénoncer. Je vous donne ma parole que le roi ne saura rien par moi. Vous ne me croyez pas ? Je vais vous en donner une preuve. »
    Il fouilla dans son pourpoint et en sortit la bulle. Il l’étala sous les yeux du vidame en disant :
    « Vous reconnaissez ce parchemin ?
    – Hélas ! oui… »
    Beaurevers se baissa et ramassa une pierre. Il mit cette pierre au milieu du papier et fit une boule du tout.
    Le vidame, très intrigué, le regardait faire sans mot dire.
    « Vous plaît-il d’approcher avec moi du bord de l’eau ? » demanda Beaurevers quand sa boule fut terminée.
    Et, sans attendre la réponse, il sortit. Plus intrigué encore, commençant à prévoir ce qui allait se produire, le vidame le suivit sur le quai.
    D’un bras vigoureux, Beaurevers lança la boule à toute volée. On entendit un « plouf », l’eau jaillit et la bulle, lestée par la pierre, disparut dans la rivière.
    « Voilà,

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