Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen

Fiorinda la belle

Titel: Fiorinda la belle Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco , Aline Demars
Vom Netzwerk:
veille jalousement.
    Ce ne fut que lorsqu’il fut dans la rue Saint-Antoine, loin de la sinistre forteresse, qu’il respira à son aise. Et il s’écria joyeusement :
    « Maintenant, vicomte, vous pouvez m’embrasser sans crainte. »
    Mais Beaurevers l’arrêta en disant de son air froid :
    « Voici qu’il est bientôt cinq heures. C’est l’heure où les honnêtes gens soupent. Si vous voulez m’en croire, vous viendrez souper avec moi, chez moi, rue Froidmantel. Là, vous pourrez sans crainte poser toutes les questions qu’il vous plaira. Est-ce dit ?
    – C’est dit », accepta Ferrière sans se faire prier.
    Ils se prirent par le bras, cette fois comme de bons amis, et ils se rendirent à l’hôtel Nostradamus, en causant de choses indifférentes.
    Il était plus de six heures lorsqu’ils y arrivèrent. Beaurevers, qui voyait Ferrière, sombre, préoccupé, résolut de le garder à coucher près de lui. Il le laissa seul un instant pour aller donner des ordres.
    Ses ordres donnés, Beaurevers rejoignit Ferrière. Son absence avait duré quelques minutes à peine. Ces quelques minutes, Ferrière les avait trouvées longues comme des heures, tant il avait hâte d’être fixé. Cependant, malgré son inquiétude, malgré son impatience, ce fut encore Fiorinda qui passa la première, ce fut d’elle qu’il s’informa tout d’abord.
    Beaurevers le rassura. Tranquille, au moins de ce côté, Ferrière aborda sans plus tarder le sujet qui lui tenait au cœur.
    « Chevalier, dit-il, c’est bien sur un ordre de M me  Catherine que j’ai été remis en liberté ?
    – Oui », dit nettement Beaurevers sans la moindre hésitation.
    Ferrière respira. Il commençait à se sentir plus à son aise. Cependant, comme il n’osait pas trop croire à son bonheur, il insista :
    « Alors, c’est à M me  Catherine que je suis redevable de ce service ? C’est à elle que doit aller ma gratitude ?
    – Vous ne devez rien à M me  Catherine. Vous m’entendez ? Rien. Rien de rien.
    – Si l’ordre venait de M me  Catherine, comment pouvez-vous dire que je ne lui dois rien…
    – Au diable ! interrompit Beaurevers embarrassé. Eh bien, la vérité est que l’ordre de la reine disait… tout le contraire de ce que je lui ai fait dire… Mortdiable, tudiable, ventrediable, fallait-il vous laisser… moisir à la Bastille ?… Non, n’est-ce pas ?… Eh bien, je me suis arrangé comme j’ai pu… Voilà, êtes-vous fixé maintenant ? »
    « Hélas ! oui », soupira Ferrière en lui-même.
    Et tout haut, en lui serrant les mains affectueusement :
    « Ainsi, brave et généreux ami, c’est vous qui… c’est à vous que je suis redevable…
    – Ouais ! grommela Beaurevers agacé, savez-vous, mon cher, que vous avez l’air positivement navré d’apprendre que c’est à moi que vous êtes redevable comme vous dites, et non à M me  Catherine ! »
    La réflexion était juste. Le pauvre Ferrière, réellement navré, se disait en ce moment même :
    « Ce n’est pas Catherine, c’est Beaurevers qui m’a délivré !… Alors, si je ne veux pas attirer la foudre sur la tête de mon père, si je ne veux me parjurer, il faut que j’aille me mettre aux ordres de la reine et me faire réincarcérer dans telle geôle qu’il lui plaira de me désigner… Ainsi ferai-je, bien que la perspective ne soit pas précisément agréable… Mais, dussé-je y laisser mes os, il ne sera pas dit qu’un Ferrière a manqué à sa parole. »
    À ce moment on vint annoncer qu’ils étaient servis, et ils passèrent dans la salle à manger.
    MM. de Trinquemaille, de Strapafar, de Bouracan, de Corpodibale brillaient par leur absence. Ferrière eut la politesse de s’informer d’eux. Et Beaurevers lui répondit que « ces fieffés ivrognes devaient s’être attardés à boire dans quelque cabaret de bas étage, à moins que, ribauds et paillards comme ils étaient, ils ne se fussent oubliés dans les bras de quelque ribaude du Val d’Amour ou du Champ Flory ». Ce qui, peut-être, était un peu exagéré.
    Quoi qu’il en soit, et malgré les ennuis qui l’assiégeaient, Ferrière n’en fit pas moins honneur au souper de Beaurevers. Ce souper d’ailleurs avait été particulièrement soigné et le vicomte n’exagéra nullement en le proclamant délectable.

XVIII – UN POINT ET UNE VIRGULE
    Le lendemain matin, Ferrière entra dans la chambre de son ami. Comme il était désarmé,

Weitere Kostenlose Bücher