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Fiorinda la belle

Titel: Fiorinda la belle Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco , Aline Demars
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fois.
    Catherine s’attendait à une explosion terrible. Elle se tenait prête à appeler.
    Cependant, à son grand ébahissement et à sa grande satisfaction aussi, Beaurevers ne fit pas la moindre observation. Il ne dit pas un mot, rien. Le plus tranquillement du monde, il replia le papier en quatre et le passa à sa ceinture.
    Ceci fait, il s’inclina devant Catherine qui se demandait si elle rêvait et prononça de sa voix calme :
    « J’ai l’honneur de présenter mes très humbles hommages à Votre Majesté. »
    Et il sortit.
    Catherine demeura un instant suffoquée. Puis elle se renversa sur le dossier de son fauteuil et partit d’un éclat de rire fou, irrésistible.
    « Et dire que ce matamore a failli me faire peur ! » s’écria-t-elle.
    Pendant que Catherine se félicitait d’avoir résisté aux exigences de Beaurevers, celui-ci se dirigeait de son pas vif et nerveux vers les appartements du roi. Il n’entra pas, s’arrêta dans l’antichambre où veillait Griffon. Au bout d’une minute, il en sortit. Il s’en alla tout droit à la Bastille.
    Une fois devant le gouverneur, Beaurevers prit à sa ceinture l’ordre de Catherine et le mit sous les yeux du gouverneur. Le même ordre ? Parfaitement. Beaurevers ne l’avait ni changé ni escamoté. C’était toujours le même ordre de garder M. de Ferrière à la Bastille comme convenu. Il n’y avait pas changé un mot .
    Cependant, en lisant cet ordre, le gouverneur ne cacha pas son étonnement et grommela :
    « C’était bien la peine de m’assommer de tant et de si minutieuses instructions au sujet de ce prisonnier pour m’ordonner de lui rendre sa liberté au bout de quelques jours. »
    Sous son air calme et froid, Beaurevers bouillait d’impatience. Il tremblait que quelque hasard malencontreux ne vînt le faire échouer au moment où il touchait au but. Il dit :
    « Le prisonnier doit être remis entre mes mains séance tenante. Je dois vous en donner décharge et à partir de ce moment j’en réponds sur ma tête. »
    Comme dit l’autre, il parlait pour dire quelque chose. Peut-être espérait-il simplement amener le gouverneur à agir un peu plus vite.
    Il arriva que le gouverneur découvrit à ses paroles un sens mystérieux auquel il n’avait certes pas songé, car il dit d’un air entendu et en baissant la voix :
    « Je vois ce qu’il en est, la reine craint que son prisonnier ne soit en sûreté ici et elle le fait transporter ailleurs. »
    Beaurevers saisit la balle au bond et voyant que le mystère réussissait, il prit aussi une mine de circonstance et ce fut dans un murmure qu’il dit :
    « Je ne devrais pas vous le dire, mais puisque vous avez deviné… Je vous serai, monsieur, personnellement obligé d’abréger les formalités… J’ai une longue route à faire et je voudrais bien être arrivé avant la nuit… Je ne vous cache pas que j’ai une crainte terrible de voir le prisonnier me fausser compagnie en route.
    – Je comprends cela, peste ! C’est que la reine y tient à ce prisonnier-là ! déclara naïvement le gouverneur. Et sinistre : Dites-lui bien cependant qu’elle aurait pu le laisser ici sans crainte aucune. On disparaît de la Bastille, sans laisser de trace, aussi bien que de n’importe quelle autre prison. Dieu merci, nous avons tout ce qu’il faut. Et en ce qui concerne ce prisonnier particulièrement, toutes les précautions avaient été prises selon les ordres reçus. Jamais on n’aurait pu savoir ce qu’il était devenu. »
    En entendant ces paroles qui le fixaient sur le sort réservé à Ferrière, Beaurevers frémit intérieurement. Et il se dit :
    « Diable, ce pauvre ami, je crois qu’il était temps que je vienne l’arracher aux griffes de Catherine. »
    Beaurevers avait eu le don de plaire au gouverneur de la Bastille. Il activa les formalités.
    Il ne fallait guère plus d’une demi-heure pour extraire Ferrière de son cachot et l’amener dans la salle où Beaurevers l’attendait en se rongeant les poings d’impatience.
    Naturellement, en voyant le chevalier, le premier mouvement de Ferrière avait été de s’élancer vers lui. Mais Beaurevers l’avait cloué sur place en lui jetant un coup d’œil d’une éloquence irrésistible.
    Bref, un peu plus d’une heure après son entrée à la Bastille, Beaurevers en sortit. Il tenait Ferrière par le bras non pas comme un ami sur lequel on s’appuie, mais bien comme un prisonnier sur lequel on

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