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Fleurs de Paris

Fleurs de Paris

Titel: Fleurs de Paris Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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une
cigarette, grimpa dans un tramway qui se dirigeait vers la place de
l’Étoile.
    Cela le rapprochait de Neuilly, où il allait
sans avoir pris la résolution d’y aller.
    Zizi n’en continua pas moins à descendre vers
Neuilly, mais il prit la précaution de longer le bas-côté de
l’avenue. Près des fortifications, il y avait un cirque, un tir, un
manège de chevaux de bois, enfin toute une petite installation
foraine.
    Dans sa marche à Neuilly, Zizi se heurta donc
à cet embryon de fête foraine, et s’y accrocha comme une paille
entraînée par le ruisseau s’accroche à quelque pavé. Dire qu’il
oublia La Veuve, la baronne et leur terrible entretien, ce serait
exagéré. Cette pensée, au contraire, ne le quitta pas durant les
trois jours qu’il passa là, amarré à la fête, s’offrant
d’innombrables tournées de chevaux de bois, assistant à toutes les
représentations du cirque, se nourrissant de crêpes, de chaussons
aux pommes et de nougat, enfin vidant jusqu’à la lie la coupe des
plaisirs que peuvent offrir des baraques foraines. Le soir du
troisième jour, ayant constaté qu’il ne lui restait plus que sept
sous, Zizi se prit à faire de sérieuses réflexions.
    – D’abord, si je préviens les gens de
Neuilly des manigances de La Veuve, ça sera un sale tour que
j’aurai joué à ces deux chipies. Ça sera toujours ça de gagné.
Ensuite, c’est sûr que les types m’abouleront un bon pourboire.
    Sûr d’empocher cent francs, Zizi se mit à
bâtir des projets, s’arrêtant des demi-heures à des devantures où
il se choisissait toutes sortes de choses dont il se découvrait un
besoin urgent, si bien qu’il s’aperçut tout à coup que les magasins
fermaient, et qu’il était plus de dix heures. Alors, il se mit à
courir. En un quart d’heure, il gagna la maison signalée par la
baronne. Il n’y avait pas à s’y tromper : c’était la villa
voisine de celle où il avait été conduit par La Veuve pour aider
Jean Nib dans sa tentative de cambriolage.
    Zizi agita la sonnette, une fois, deux fois,
trois fois, de plus en plus fort. Mais rien ne répondit. Aucune
lumière ne se montra ; aucun de ces bruits intérieurs qui
prouvent qu’on s’apprête à répondre, sinon à ouvrir.
    – Zut ! fit le voyou en pâlissant. Y
a plus personne. Mes cent balles sont dans le lac… Les bourgeois
ont déménagé… ou bien… c’est-y… oh ! bon sang de sort !
c’est-y que La Veuve a déjà fait son coup ?
    Zizi sonna encore, mais cette fois sans
conviction ; et, convaincu que la maison était déserte, il
demeura tout étourdi, se reprochant amèrement de ne pas être venu
tout de suite…
    Pendant dix minutes, il resta planté devant la
grille, puis, bien certain de son malheur, il s’en alla lentement.
Il n’avait pas fait vingt pas qu’il se sentit tout à coup saisi par
deux bras robustes qui l’enlevèrent comme une plume. Il voulut se
débattre, mais il comprit aussitôt qu’il avait affaire à forte
partie ; il voulut crier, mais une main rude s’appliqua sur sa
bouche. Dès lors, Zizi se tint tranquille.
    Du reste, sa terreur, presque aussitôt se
changea en stupéfaction : l’homme qui venait de le saisir
l’emportait, et Zizi vit que la grille où il avait inutilement
sonné était entr’ouverte ; il vit que l’homme franchissait
cette grille et l’emportait justement vers la maison où il avait
voulu pénétrer !
    L’homme entra, portant toujours Zizi qu’il
avait jeté sur ses épaules comme un paquet. Il monta rapidement des
escaliers, pénétra enfin dans une pièce éclairée par une lampe et
déposa le voyou sur ses pieds en grondant :
    – Qu’est-ce que tu viens faire par ici,
toi ? Réponds, ou je te serre la vis !…
    – Jean Nib ! s’écria le voyou
stupéfait.
    – Zizi ! fit Jean Nib en le
reconnaissant.
    – Comme ça se trouve ! fit Zizi, qui
déjà reprenait tout son aplomb. N’en v’là une, de rencontre !
Si je m’attendais à celle-là ! Et à part ça, comment qu’ça va,
ma vieille branche ?
    – T’inquiète pas de ma santé, fit Jean
Nib, et tâche de répondre franchement, ou tu vas passer un mauvais
quart d’heure ! Qu’es-tu venu faire ici ? Pourquoi que tu
as sonné ?…
    – J’ai sonné ! C’est ce qui prouve
que j’venais pas dans d’mauvaises intentions, au contraire !
J’venais pour…
    Une idée terrible passa tout à coup par la
tête de Zizi : puisque Jean Nib était là,

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