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Fleurs de Paris

Fleurs de Paris

Titel: Fleurs de Paris Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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ordres, ma chère camarade. Nous
prendrons un vulgaire taxi. Et si vous ne redoutez pas de vous
ennuyer en ma société, vous me permettrez de vous offrir à
déjeuner ; puis je vous déposerai où vous voudrez…
    – Ce sera charmant ! s’écria Magali
en battant des mains.
    – Veuillez donc vous apprêter pendant que
je donne quelques ordres ici. Dans cinq minutes, je suis à
vous.
    Pontaives monta au second étage et fit
entendre le signal qui avait été convenu avec Jean Nib, au cas où
il aurait besoin de communiquer avec lui. Quelques instants plus
tard, Jean Nib apparaissait.
    – Mon brave, dit Max Pontaives, voici
votre mission terminée, heureusement sans qu’aucune attaque se soit
produite.
    – Bon ! fit Jean Nib. Alors, y a
plus de danger ?
    – Plus de danger, ici, pour la raison
bien simple que les deux dames qui se trouvaient menacées s’en
vont. L’une est déjà partie. L’autre va partir dans un instant.
Demain matin, il n’y aura plus personne dans la villa, car je
compte licencier les domestiques… Il me reste à vous remercier…
    – Pas la peine, fit Jean Nib. Si ça n’est
pas rageant ! ajouta-t-il, comme ça, tout de suite, en plein
jour ? Oùs que je vais gîter les deux mômes ? Elles
étaient si bien, ici, et si tranquilles !…
    – Mais si, reprenait Pontaives, c’est la
peine de vous remercier ! Et comme les remerciements en
paroles sont une denrée vraiment trop facile et courante,
permettez-moi de vous offrir ceci.
    Et il tendit un billet de mille francs.
    – Un carré ! s’écria Jean Nib. Vous
êtes un type, vous ! mais vous pouvez rengainer ça. Tout ça,
voyez-vous, c’est une affaire entre moi et votre copain…
M. Ségalens.
    – Vous refusez ? dit Pontaives avec
stupeur.
    – Ça oui ! Mais puisque vous dites
que vous voulez me remercier, je vais vous en indiquer l’art et la
manière. Renvoyez vos larbins, si vous voulez. Au contraire, ça
n’en vaudra que mieux. Et laissez-moi ici quelques jours encore…
Mais… fit-il tout à coup, comme frappé d’une idée subite.
    – Quoi donc ?
    Jean Nib se redressa, serra les poings et jeta
un regard de côté sur Pontaives.
    – Peut-être bien, dit-il d’une voix
rauque, que ça va vous mettre en défiance, ce que je vous dis là…
On ne laisse pas un type comme moi seul dans une maison où il y a
de l’argenterie… C’est ça que vous pensez, hein ?… dites-le,
puisque vous le pensez !…
    – Mon cher monsieur, dit Pontaives en
remettant son billet de mille francs dans sa poche, mon ami
Ségalens m’a dit que s’il avait un trésor à mettre en sûreté, c’est
à vous qu’il le confierait… or, j’ai confiance, moi, en Ségalens,
comme en moi-même…
    – Il vous a dit ça,
M. Ségalens ?… gronda Jean Nib en tressaillant.
    – Et ne m’eut-il rien dit que je n’en
serais pas moins votre obligé. Demeurez donc ici tant que cela vous
conviendra, ou aussi longtemps que votre sécurité personnelle
l’exigera. Je vous ai dit que, demain matin, il n’y aurait plus
personne dans la villa. Je me suis trompé, dans une heure, le temps
de faire leurs paquets, les domestiques seront partis. Adieu donc,
et merci !…
    Sur ces mots, Max Pontaives se retira, tandis
que Jean Nib demeurait à la même place, tout pensif.
    Au bout de quelques minutes, il remonta dans
les combles et se posta derrière le rideau de la fenêtre, dans la
pièce qui servait de salle à manger pour lui, Rose-de-Corail et
Marie Charmant.
    Bientôt, il vit sortir Max Pontaives donnant
le bras à Magali.
    Une heure plus tard, comme l’avait dit le
maître de la maison, les deux femmes qui avaient fait le service
quittèrent à leur tour la villa, après avoir refermé les portes,
les fenêtres et la grille. Alors, Jean Nib se tourna vers
Rose-de-Corail, et dit :
    – Ça, c’est épatant, par
exemple !…
    – Quoi ?…
    – Bien !… Des idées qui me passent
par le ciboulot !…

Chapitre 56 L’ATTAQUE NOCTURNE
    Zizi n’avait d’autre pensée précise que de
jouer un mauvais tour à La Veuve et à celle qu’il appelait la
baronne de Va-te-faire-lanlaire… Comment ? Il ne savait pas
trop. Le plus pressé, pour lui, c’était de s’éloigner de ce galetas
où La Veuve pouvait revenir d’un moment à l’autre.
    Cependant Zizi, par des voies détournées,
gagna rapidement la rue de Clignancourt, et descendit au carrefour
du Delta.
    Il était midi lorsque Zizi, ayant allumé

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