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Fleurs de Paris

Fleurs de Paris

Titel: Fleurs de Paris Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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fais, c’est pour ton bonheur…
S’il y a des choses qui te paraissent mystérieuses, si tu entends
qu’on me donne un autre nom que celui que je porte, si je
t’apparais sous des traits que tu ne me connais pas, aie confiance,
quand même, toujours… me le promets-tu ?…
    – Hélas ! fit-elle, en soupirant,
ramenée à la réalité par ces paroles ; je sais, je vois, mon
Georges adoré, que tu es obligé de te cacher. Mais fusses-tu maudit
par le reste du monde, en moi tu ne trouveras que consolation et
dévouement. Confiance ! murmura-t-elle comme se parlant à
elle-même, toujours… Qui sait de quelles régénérations mon amour
est capable !
    Tremblante à la fois de bonheur et d’angoisse,
elle dit adieu à Magali et suivit Gérard d’Anguerrand.
    Max Pontaives les accompagna jusqu’à la
voiture et revint trouver Magali.
    – Mademoiselle, dit-il à Magali,
peut-être allez-vous vous ennuyer maintenant ; vous allez vous
trouver bien seule ici…
    – Je ne m’y ennuierai pas plus que par le
passé. Si je restais ici, je n’y serais pas plus seule que ces
jours derniers.
    – Est-ce que la personne qui sort d’ici
vous aurait tenue à l’écart ? fit Pontaives en fronçant les
sourcils.
    –Elle !… La chère demoiselle !…
oh ! non… elle a tout tenté, au contraire, pour se rapprocher
de moi… C’est moi qui la fuyais… Ne m’interrogez pas… je n’osais
pas, voilà tout… Vous savez, monsieur, le métier que je fais. Mais,
pour faire ce métier, tout sentiment n’est pas aboli dans mon cœur…
Peut-être suis-je bien novice encore… Peut-être, plus tard, dans
quelques années ou quelques mois, n’y ferai-je plus attention…
Mais, maintenant, il me semblerait que j’aurais commis une mauvaise
action en me rapprochant de cette belle et pure demoiselle… Non,
non, ajouta-t-elle nerveusement, pas de contact entre les honnêtes
gens… et nous ! Au surplus, tout cela est inutile, car mon
intention était de quitter aujourd’hui même cette maison…
    – Vous y êtes donc bien mal ? fit
Pontaives d’un ton de reproche ému.
    – J’y suis cent fois mieux que je n’en
vaux la peine. Épargnez-moi la nécessité de vous rabâcher les
phrases par lesquelles on se quitte… et de vous dire que je
craindrais d’abuser, ou autre chose pareille. Vous êtes un galant
homme, monsieur Pontaives, un homme de cœur. Jamais, vous entendez,
jamais je n’oublierai que vous vous êtes dispensé de m’adresser un
seul mot d’amour… alors que vous en auriez eu le droit. Vous m’avez
traitée en honnête fille, et cela, voyez-vous, ne sortira jamais de
ma mémoire…
    – Merci, mademoiselle, mais, vraiment,
vous me faites trop d’honneur pour bien peu de mérite, si mérite il
y a. Causons donc en camarades…
    – Oui, oui, en camarades !
    – Dites-moi franchement pourquoi vous
voulez partir d’ici, reprit-il en lui prenant la main.
    Magali retira cette main. Son sein s’oppressa.
Elle ouvrit la bouche comme si elle allait avouer quelque secret.
Mais elle secoua sa tête :
    – Non, non ! songea-t-elle, je ne
dois plus aimer !… Aimer ! je sais trop ce qu’il m’en a
coûté. Et puis, que suis-je à cette heure ?… Et si, au lieu
d’être Magali, j’étais simplement l’ouvrière Juliette,
m’aimerait-il, lui ?… Adieu, adieu à l’amour ! Je n’ai
plus le droit d’être à un seul, puisque je me suis donnée à tous…
Et puis… si je l’aimais… si je le lui disais… et qu’il apprenne de
qui je suis la fille !…
    – Eh bien ? reprit Pontaives. C’est
donc bien grave ?
    – Au contraire, fit-elle en frissonnant.
La cause qui m’obligeait à me cacher n’existe plus. Je rentre donc
simplement dans Paris. Seulement, ce ne sera pas dans mon
appartement de la rue du Helder…
    – Où vous serez, me permettrez-vous de
venir vous voir ?…
    – De grand cœur… à la condition que nous
demeurions camarades… Tenez, monsieur Pontaives, cela va peut-être
vous sembler étrange et fou, et bien orgueilleux de la part d’une
noceuse comme moi. Mais il me semble que si jamais l’idée vous
venait de voir en moi autre chose qu’une camarade, j’en aurais un
chagrin atroce… Promettez-moi donc, si vous venez chez moi,
d’oublier sur le seuil que vous entrez chez Magali…
    – Je vous le promets, dit Pontaives
faiblement.
    – Eh bien ! puisqu’il en est ainsi,
accompagnez-moi jusqu’à Paris, voulez-vous ?
    – À vos

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