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Fleurs de Paris

Fleurs de Paris

Titel: Fleurs de Paris Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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lionne.
    – Nom de Dieu ! hurla une voix ivre
de joie sauvage…
    Et à cette voix, Jean Nib sentit ses cheveux
se hérisser, Rose-de-Corail sentit les forces furieuses de son être
se décupler… car cette voix, tous deux la reconnurent comme celui
qui venait de hurler avait reconnu leurs voix… C’était le hurlement
de l’homme suriné à la Pointe-aux-Lilas… c’était la voix de
Biribi !…
    – Me voici ! avait rugi la
lionne.
    D’un coup de couteau, d’un coup de griffe
puissante, elle abattit un homme… Dans le même instant, elle se
jeta à genoux pour couvrir de son corps le corps de Jean Nib, et,
comme de la griffe droite elle continuait à frapper de bas en haut,
au hasard, comme sa main gauche, affolée, frémissante, tâtait le
visage de son homme, comme elle sentit que Jean ne remuait plus,
elle s’affaissa, une déchirante clameur déchira la nuit, un sanglot
terrible secoua Rose-de-Corail, elle étreignit le corps immobile,
elle l’enlaça, elle rugit, elle râla :
    – Jean ? Es-tu mort ?…
Jean ! ne t’en va pas sans moi !… Mort ! mort !
mort !…
    Il y eut en elle un déchaînement de forces
dans la tempête de désespoir qui éclatait dans son cœur, dans sa
chair, dans son cerveau, et, rugissant ce cri sans expression
humaine… « Mort ! mort ! mort ! » elle se
releva tenant son homme dans ses bras !… Elle le
souleva ! Folle, terrible, hérissée, sanglante, elle tenta
cette chose effrayante de s’en aller avec le corps de Jean
Nib !… de l’emporter !… Où ? comment ? elle ne
savait !… Elle le tenta !…
    Dans la seconde même où elle se leva, une
poigne formidable s’abattit sur elle… un hoquet d’agonie expira sur
ses lèvres… Sous le coup qui lui fut porté à la nuque, elle
s’affaissa… et, au moment où elle crut qu’elle mourait, elle sentit
sur son visage le souffle terrible et âcre de Biribi…
    Un jet de lumière, alors, inonda la scène… La
Veuve venait d’allumer la lampe…
    Zizi, dans ce laps de temps fugitif,
comprenant à peine une trentaine de secondes, qui avait été le
dernier corps-à-corps depuis l’appel de Jean Nib, Zizi, rué en
avant, lui aussi, avait frappé au hasard… Au jet de lumière, il
bondit en arrière, sans une égratignure, et se campa devant Marie
Charmant pétrifiée d’horreur…
    Cela dura un éclair… un de la bande fut sur
lui, il y eut un zigzag livide de l’acier levé qui tomba, et Zizi
s’affaissa aux pieds de Marie Charmant…
    *
* * * *
    – Fouillez les combles ! hurla La
Veuve. Elle doit être là ! Elle est là !… Attention à
Charlot !…
    Les escarpes survivants, Biribi en tête, se
ruèrent à travers toutes les pièces des combles et, cette fois, ils
ne cherchaient plus à étouffer leurs pas…
    Deux minutes encore… et ils revinrent…
    – Quoi ?… gronda-t-elle.
    – Rien !…
    – Charlot ?… râla La Veuve.
    – Rien !…
    – Lise ? rugit La Veuve.
    – Rien !…
    – Malédiction !…
    Un silence d’épouvante, de rage, de haine,
pendant lequel on n’entendit que les respirations haletantes des
escarpes. La Veuve jeta autour d’elle des regards sanglants. Et,
tout à coup, son rire éclata, son rire effroyable par ou
s’évadaient des sentiments voisins de la démence.
    – Un !… Deux !… Trois !…
Quatre… Cinq macchabées !… Ça va bien !… Sans compter
Jean Nib !… Qu’est-ce qu’il faisait là, celui-là ?… C’est
bien son tour !… Ça fait six !…
    Elle riait. Biribi tenait son regard sauvage
rivé sur Jean Nib, son regard où éclatait la fureur d’une
intraduisible joie…
    Et Biribi grondait farouchement, sans écouter
La Veuve :
    – Le v’là payé, le coup d’surin de la
Pointe-aux-Lilas !…
    – Ça fait six ? comptait le rire
dément de La Veuve… Où est-elle ? reprit tout à coup la voix
devenue morne, lasse, rauque. Envolée ! Partie !… Qui l’a
prévenue ?… Qui a prévenu Charlot ?… Idiote !
Stupide !… J’aurais dû savoir que Charlot serait prévenu et
que Charlot m’enlèverait Lise !… Qui a prévenu !…
    Son regard où brûlait une flamme de meurtre,
où passaient des visions funèbres où la guillotine entrevue par son
imagination dressait ses bras rouges, son regard faisait le tour
des choses et des êtres qui étaient là… Ce regard s’arrêta sur
Zizi.
    – C’est lui ! dit-elle. C’est lui
qui a prévenu ?… Ça va bien, ça en fait un de

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