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Fleurs de Paris

Fleurs de Paris

Titel: Fleurs de Paris Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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aux fossoyeurs et trouva la
besogne terminée, la terre tassée et ratissée.
    Alors, la porte de la maison fut soigneusement
refermée. Le corps de Jean Nib fut porté hors de la grille ;
la grille elle-même fut remise en son état normal ; et si Max
Pontaives était par hasard revenu le lendemain dans la villa, il
lui eût été impossible de soupçonner que son jardin était un
cimetière, et que sa villa avait été, la nuit, un champ de
bataille.
    Ici et là, rien ne manquait, tout était en
ordre.
    À ce moment, il était environ quatre heures du
matin.
    Biribi saisit Jean Nib par les épaules, les
deux autres par les jambes. Ils se mirent en route. Lorsqu’ils
furent arrivés sur le bord de la Seine, ils le déposèrent.
    – Il est crevé, va, t’inquiète pas, fit
l’un des bandits.
    Ils entrèrent dans un bateau amarré, là, parmi
quelques autres canots.
    La Seine était déserte. Au loin seulement, les
fanaux d’une péniche endormie, accostée au quai, reflétaient dans
l’eau noire des lueurs vertes qui dansaient.
    – Une !… Deux !…
Trois !…
    Il y eut un bruit de papier déchiré et d’écume
qui mousse : le corps balancé venait d’être lancé. Il coula à
pic. Une minute, Biribi, penché à l’arrière de la barque, regarda
couler l’eau qui s’était refermée, indifférente et paisible, puis
il gronda :
    – Bon voyage !…

Chapitre 57 LE PÈRE DE ZIZI
    Nous prierons maintenant le lecteur de
rétrograder avec nous de quelques jours, et de revenir à cette nuit
même où eut lieu, dans le pavillon de la rue d’Orsel, la scène que
nous avons dite, entre Gérard d’Anguerrand et Adeline, scène à la
suite de laquelle Gérard s’en alla, laissant Adeline.
    On se souvient que ce fut dans cette soirée
que Gérard surprit, rue Letort, un entretien qui eut lieu entre la
Merluche et Zizi, ce qui lui permit de découvrir le nouveau repaire
de La Veuve, et, par suite, de retrouver Lise.
    Nous sommes donc au surlendemain de
l’assassinat du marquis de Perles par Pierre Gildas.
    La scène que nous allons retracer se passe
boulevard Rochechouart.
    Il fait nuit. Il est très tard. Peut-être deux
ou trois heures du matin. Le boulevard est désert.
    Sur un banc, un homme est assis.
    Devant le banc passe et repasse une pierreuse,
les mains dans les poches de son tablier, les cheveux en
accroche-cœur sur les tempes. À chaque fois, elle fait un signe de
tête, une invitation rapide…
    Mais l’homme n’a pas l’air de la voir.
    Peut-être ne la voit-il pas…
    Devant le banc s’ouvre la petite rue Dancourt,
qui grimpe raide et aboutit à la place étroite sur laquelle s’élève
le minuscule théâtre de Montmartre. Derrière le banc, s’ouvre la
rue Bochard-de-Saron, qui longe le collège Rollin et aboutit à
l’avenue Trudaine.
    C’est de ce côté-là qu’est tourné l’homme.
    Or, la rue Dancourt, avons-nous dit, débouche
sur la place du théâtre.
    Or, sur la place du théâtre, dans un
renfoncement, se trouve un poste de police.
    Or, au milieu de la rue Bochard-de-Saron,
brille l’œil rouge d’un autre poste de police.
    L’homme se trouve ainsi placé entre deux
postes : qu’il marche droit devant lui une centaine de pas,
ou, derrière lui, qu’il parcoure environ la même distance, il
aboutira à la police.
    Cet homme, c’est l’assassin du marquis de
Perles, c’est le père de Magali et de Zizi, c’est Pierre
Gildas.
    Il avait quitté Neuilly et était rentré dans
Paris avec le sentiment du soulagement, une bonne besogne
accomplie. Il avait passé le reste de la nuit dans un hôtel du
quartier, et avait profondément dormi.
    L’acte qu’il venait d’accomplir lui
apparaissait naturel : c’était simplement l’exécution d’une
résolution prise, la fin d’une angoisse dans sa vie.
    *
* * * *
    Pierre Gildas, sous le nom de Robert Florent
vient d’entrer au service du comte de Pierfort.
    Le comte de Pierfort écrivait. Dans les lignes
qu’il traçait, il eût été impossible de reconnaître l’écriture de
Gérard.
    Voici ce qu’il écrivait :
    « Cher monsieur,
    « Mon bon parent Gérard d’Anguerrand,
dont le dévouement pour ainsi dire fraternel vient de me rendre
d’immenses services, m’a dit quelle obligation j’ai contractée
envers vous, et avec quelle charmante bonne grâce vous vous êtes
fait le chevalier de la comtesse de Pierfort.
    « Je ne veux pas tarder un instant à vous
en exprimer ma gratitude émue, car il est

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