Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Fleurs de Paris

Fleurs de Paris

Titel: Fleurs de Paris Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
Vom Netzwerk:
phénomènes
qui la déroutent.
    Il méditait, s’il devait achever Jean Nib d’un
coup de talon sur le crâne… ou le jeter tout vivant dans la fosse…
ou encore le garder pour quelque vengeance plus complète.
    Mais tout d’abord il rejeta cette dernière
idée qui, offrant une certaine complication, une sorte de
raffinement, ne pouvait lui convenir.
    L’idée de le jeter vivant dans la fosse le
séduisait parce qu’il se figurait que Jean Nib aurait là une
affreuse et longue agonie.
    Peut-être demeura-t-il assez longtemps plongé
dans ces réflexions, car lorsqu’il se releva, il vit que ses deux
aides avaient presque comblé la fosse. Il se retourna vers eux avec
un grondement furieux.
    – Nom de Dieu ! qui vous a dit de
boucher le trou ?
    – Puisque t’as dit que ce macchabée-là
vit encore…
    – Et après ! c’est-y une
raison ?… Tas de vaches ! quoi qu’on va en faire, à
c’t’heure ! On n’a pas le temps de déboucher le
trou !…
    Les deux escarpes, appuyés sur leurs bêches,
baissèrent la tête, se sentant fautifs ; l’un d’eux se gratta
l’oreille et l’autre s’essuya le front d’un revers de main.
    – Ah ben ! firent-ils, consternés,
n’en v’là une sacrée histoire ! Quoi qu’on va en
fiche ?…
    – Ben ! tu sais pas ? fit l’un
des fossoyeurs, celui qui, ayant commencé par se gratter l’oreille,
se raclait maintenant la tête à coups d’ongles.
    – De quoi ? grogna Biribi.
    – Ben… Foutons-le à l’eau, quoi qu’t’en
dis ?…
    – Ça, on peut, ricana l’énorme brute.
Oui, ça c’est une idée. La Seine est là. À quoi que j’pensais
donc ? Faut qu’y boive un bon coup, l’pauv’ couillon.
Justement, il aimait ça, d’s’enfiler de l’eau… Finissez d’remplir
l’trou, et faites bonne mesure…
    Les deux fossoyeurs se remirent à l’ouvrage.
Les pelletées de terre tombaient avec une hâte paisible. Les
pelletées de terre tombaient symétriquement, sans bruit. Biribi,
enjambant le corps de Jean Nib, se dirigea vers la grille, d’un
glissement furtif, côtoyant les massifs de fusains, de
rhododendrons et autres arbustes à feuilles persistantes. À la
grille, contre laquelle il colla son visage, il demeura cinq
minutes, attentif des yeux et des oreilles… Nulle ombre suspecte,
nul bruit…Il grommela :
    – Pourvu que La Veuve aye pas eu le culot
de remmener le sapin !…
    Alors, sa voix rauque, rude et rocailleuse
s’éleva dans la nuit, mais transformée en une voix de fausset, un
filet de voix mince qui modula un cri prolongé sur la première
syllabe et une sorte de coup de sifflet :
    – Pi… ouït !…
    Quelques minutes s’écoulèrent. Biribi
demeurait, le visage collé aux barreaux de la grille. Quelque chose
d’opaque, tout à coup, sans bruit, glissa devant lui, et s’arrêta…
C’était une voiture fermée, identiquement pareille aux vieux
fiacres à galerie de Paris ; les sabots du cheval et les roues
du fiacre étaient entourés de toile d’emballage.
    C’était la voiture qui devait emporter Lise et
Gérard…
    Elle allait emporter Rose-de-Corail et Marie
Charmant.
    – Y a que les voyageurs de changés, voilà
tout, ricana Biribi en s’éloignant rapidement vers la maison.
    Bientôt, il reparut portant Rose-de-Corail
dans ses bras. Le Rouquin portait Zizi. La rôdeuse et le voyou
étaient sans connaissance… Puis Biribi fit un second voyage et,
cette fois, il tenait Marie Charmant. La petite bouquetière n’était
pas évanouie ; elle n’était pas blessée mais ses yeux
gardaient l’inexprimable épouvante des visions de carnage ; sa
pensée flottait dans un brouillard d’horreur ; il lui eût été
impossible d’esquisser un geste de défense ou de proférer un cri…
Lorsque Biribi l’eut jetée dans la voiture entre Zizi et
Rose-de-Corail, il lui lia les mains et lui noua un mouchoir sur la
bouche.
    – Les deux autres, c’est pas la peine,
dit-il. Rouquin, tu vas monter dans la guimbarzigo. Quant à toi,
ajouta-t-il, parlant au cocher, oublie pas de rallumer les deux
falots. Faut pas de contravention, tu sais ! Ça ferait d’la
casse !
    Rapidement, Biribi défit les toiles
d’emballage qui enveloppaient les roues et les sabots du
cheval.
    Le faux fiacre s’ébranla. Cent pas plus loin,
celui qui conduisait alluma ses lanternes, et dès lors cette prison
roulante eut l’apparence et l’allure d’un honnête fiacre qui
regagne le dépôt.
    Biribi revint

Weitere Kostenlose Bücher