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Fleurs de Paris

Fleurs de Paris

Titel: Fleurs de Paris Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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Pierre
Gildas.
    – Bon ! pourquoi faire ? vous
dérangez pas, allez…
    – Il le faut !…
    Gildas prononça ces mots d’une voix si étrange
que Jean Nib tressaillit et songea :
    – Il s’est passé quelque chose pendant
que je battais la campagne. Eh bien ! filons, reprit-il.
    – Non, non, pas maintenant, fit Pierre
Gildas en prêtant l’oreille aux bruits qui montaient de l’hôtel.
Écoutez, asseyez-vous là, dans ce fauteuil. Fermez la porte à clef.
Quand je reviendrai, je frapperai trois fois. N’ouvrez à
personne…
    Jean Nib fit signe qu’il avait compris, et
Pierre Gildas s’éloigna.
    Deux heures après, il revint, entra après
avoir fait le signal convenu, et plaça sur la table du pain, une
moitié de poulet froid et une bouteille de vin.
    – Il faut manger et boire, dit-il, car
vous aurez peut-être besoin de forces…
    Jean Nib silencieusement, se mit à manger.
Lorsqu’il eut achevé, lorsqu’il eut bu un verre de vin, il demeura
silencieux comme Pierre Gildas, écoutant, lui aussi… Et, vers onze
heures, lorsque tout parut endormi dans l’hôtel, ce fut lui qui
murmura :
    – Je crois qu’on peut y aller,
maintenant !…
    – Vous avez donc compris ? balbutia
Gildas.
    – Parbleu ! j’ai compris qu’il se
passe quelque chose, et qu’on ne doit pas me voir sortir d’ici. Je
suis habitué à ça, moi…
    Il prit les devants, se mit à descendre en
s’effaçant si bien, en faisant si peu de bruit, que Pierre Gildas
ne le retrouva que devant la porte, dont déjà Jean Nib tâtait les
verrous.
    – Inutile ! souffla Gildas. J’ai les
clefs…
    Un instant plus tard, ils étaient dehors, sur
le large trottoir de l’avenue déserte. Jean Nib sonda l’avenue dans
tous les sens, poussa un large soupir, et, se tournant vers
Gildas :
    – Adieu, dit-il brusquement. Si jamais je
puis vous rendre la pareille…
    Gildas secoua la tête, et dit :
    – Je ne vous quitte pas ici. J’ai à vous
parler. Venez.
    – Qu’avez-vous donc à me demander ?
fit Pierre Gildas.
    – Écoutez… vous m’avez sauvé la vie,
c’est bien… Sans vous, je buvais à la grande tasse mon dernier
bouillon, c’est encore bien… Mais mieux vaudrait pour moi être
resté là-bas, au fond de la Seine… si…
    – Parlez sans crainte, dit Gildas avec
une sorte d’étrange ardeur mêlée d’étonnement et presque de
terreur. Je vous jure que vous pouvez vous confier à moi…
    – Eh bien, voilà ! Lorsqu’ils m’ont
arrangé comme vous avez vu avant de me jeter à l’eau… ça s’est
passé dans une maison… Voyons, vous, étiez-vous près de la
maison ? ou bien n’êtes-vous arrivé que lorsque je battais de
l’aile ?
    – J’étais près de la villa Pontaives, dit
gravement Gildas. J’ai tout vu tout ce qui s’est passé sur la
route, du moins…
    – Alors, reprit Jean Nib en frémissant,
dites-moi… oh ! dites-moi cela, voyez-vous, et c’est comme si
vous m’auriez sauvé dix fois la vie… Écoutez, c’est bien dans la
villa Pontaives que ça s’est passé… j’étais là avec deux femmes… et
l’une d’elles, voyez-vous…
    La voix de Jean Nib devint si faible, si
tremblante, qu’on eût dit un gémissement.
    – J’y suis ! s’écria Gildas. Vous
voulez savoir ce que sont devenues les femmes ?
    – Oui, oui ! gronda Jean Nib. Vous
les avez vues ? Oh ! vous l’avez vue ?…
    – Oui ! je les ai vues ! Si
c’est ça qui vous tourmente, rassurez-vous elles ne sont pas
mortes…
    Jean Nib poussa un soupir qui ressemblait à un
sanglot.
    – Qu’en ont-ils fait ? demanda-t-il
sourdement.
    – Ils les ont jetées dans une voiture
avec un troisième qui avait l’air d’un gamin… Puis, la voiture
s’est éloignée et j’ai entendu qu’on disait au cocher :
« Conduis-les au poulailler ! »
    – Au poulailler ?… Qu’est-ce que
c’est ? réfléchit Jean Nib. Qu’est-ce que Biribi appelle le
poulailler ?… J’ai ce mot-là pour m’y retrouver… Quand je
devrais interroger toute la pègre, quand je devrais…
    – Nous sommes arrivés, dit Pierre
Gildas.
    Jean Nib, à la suite de Pierre Gildas, entra
dans une maison d’assez pauvre apparence, et monta au quatrième
étage, qui était le dernier de la maison. Là, ils entrèrent dans un
petit logement composé de deux pièces assez étroites. L’une de ces
deux pièces était sommairement meublée d’un lit de fer, d’une
table, de deux chaises et de quelques

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