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Fleurs de Paris

Fleurs de Paris

Titel: Fleurs de Paris Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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ustensiles. Il y avait un peu
de charbon dans la cheminée.
    – Voilà, dit Pierre Gildas, je vous ai
loué ça ; c’est payé pour six mois ; j’ai dit que je
louais pour mon frère, qui s’appelle Florent… vous retiendrez ce
nom ? Maintenant, j’ai à vous parler… Mais c’est tellement
extraordinaire, ce que j’ai à dire, que je me demande si vous me
croirez, et que je ne sais comment vous expliquer. Je crois que je
peux toujours vous demander ceci : « Connaissez-vous
quelqu’un qui s’appelle Anguerrand ?… »
    – Le baron d’Anguerrand ? exclama
Jean Nib en pâlissant.
    – C’est cela ! baron
d’Anguerrand ! C’est bien le nom qui a été si souvent
prononcé… Le connaissez-vous ?…
    – Je le connais. Mais je donnerais bien
dix ans de ma vie pour ne l’avoir jamais connu. Je n’ai vu
d’ailleurs cet homme qu’une fois ou deux, mais les circonstances
sont gravées là… Plus moyen de les effacer, de les oublier… Mais
comment le connaissez-vous, vous ? Et pourquoi m’en
parlez-vous ?
    – Je ne le connais pas. Laissez-moi
encore vous demander une chose : ce baron d’Anguerrand est-il
votre parent ?…
    – Mon parent ?… Vous perdez la
boule ?… Comment le baron d’Anguerrand serait-il parent de
Jean Nib ?…
    – Encore une question… dit Pierre Gildas
bouleversé par l’émotion.
    Il s’approcha de Jean Nib, lui prit la main
et, après une minute d’hésitation, lui dit :
    – Je vous ai affirmé que je m’appelais
Robert Florent. J’ai menti : je m’appelle Pierre Gildas. Ça ne
vous dit rien ? Écoutez. Vous avez peut-être lu dans les
journaux qu’un assassinat a été commis à Neuilly…
    – Chez le marquis de Perles. J’ai même lu
que moi, Jean Nib, j’étais accusé de ce crime.
    Pierre Gildas frissonna. Il devint très pâle.
Un violent combat se livra en lui. Il eut une minute d’angoisse et
de terrible hésitation. Enfin d’une voix ferme, il
prononça :
    – L’assassin du marquis de Perles, c’est
moi… moi, Pierre Gildas. J’ai tué cet homme pour me venger.
Maintenant que je vous ai dit cela, voulez-vous répondre à ma
dernière question ? Voulez-vous me dire votre nom, à vous,
votre vrai nom ?…
    Jean Nib, en proie lui-même à une indicible
émotion, avait écouté avec un morne étonnement l’aveu qui venait de
lui être fait spontanément.
    – Mon nom ? dit-il, mon vrai
nom ? Vous le connaissez… Je m’appelle Jean Nib !…
    – Jean Nib !… Cela veut dire Jean
Rien…
    – Eh bien ! mon nom dit la vérité,
voilà tout ! Une rude vérité ! Rien !
    – Rien !… C’est-à-dire pas de nom de
famille ? Pas de parents ?…
    – Et le reste. Rien au monde. Voilà mon
cas, à moi, et voilà mon nom. Si j’en ai un autre, gronda Jean Nib,
cet autre, je ne le connais pas et ne le connaîtrai
jamais !…
    – C’est cela ! c’est bien
cela ! murmura Pierre Gildas dont l’agitation croissait
d’instant en instant.
    Jean Nib le considérait avec étonnement. Il
pressentait que Pierre Gildas avait quelque secret terrible à lui
confier. Les suppositions se succédaient dans son esprit, et celle
à laquelle il s’arrêta fut que l’assassin du marquis de Perles
avait peut-être un coup à lui proposer.
    Jean Nib s’était assis prés du feu et
songeait. Pierre Gildas allait et venait d’un pas fébrile dans la
chambre.
    Puis il vint s’asseoir près de Jean Nib, et
prononça :
    – Je vais tout vous dire… tout ce que
j’ai deviné… tout ce qui doit être la vérité…
    Les deux hommes se penchèrent vers le feu, et,
d’une voix très basse, Pierre Gildas commença :
    – Je vous ai dit que mon maître s’appelle
le comte de Pierfort, n’est-ce pas ? Je le croyais. Mais
maintenant, je crois qu’il s’appelle autrement… et si ce que je
crois avoir vu est vrai, c’est horrible… Dites-moi, l’avez-vous vu,
vous ?
    – Qui ça ? le comte de
Pierfort ?… Non, je n’ai vu que vous…
    – Ainsi, vous ne l’avez pas vu lorsqu’il
est entré dans la chambre où je vous avais mis ?
    – Non, et j’ignorais qu’il fût venu,
qu’il m’eût vu…
    – Eh bien, il est venu ! Il vous a
vu !… dit Pierre Gildas en frissonnant.
    – Qu’est-ce qu’il y a là de si
terrible ? fit Jean Nib.
    – Attendez !… Écoutez-moi
attentivement… Mais, avant tout, dites-moi, n’avez-vous aucun
souvenir de votre enfance ? du lieu où vous

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