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Fleurs de Paris

Fleurs de Paris

Titel: Fleurs de Paris Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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songea
le voyou en pâlissant. Qu’est-ce qu’elle veut faire de moi ?
Et qu’est-ce qu’elle a fait de Mlle Marie ? Et de
Rose-de-Corail ?…
    Un quart d’heure après cette scène, La Veuve
montait dans une des voitures du père Tricot. Biribi était sur le
siège, en cocher.
    Le fiacre s’arrêta net à cent pas de la maison
où Biribi avait vu entrer Jean Nib soutenu par l’inconnu. Biribi
désigna l’hôtel à La Veuve, puis reprit sa place sur le siège,
engoncé dans son col, et sommeillant comme un brave cocher à
l’heure qui attend son client.
    Les conceptions de La Veuve étaient simples, –
et par là même redoutables. Une autre eût espionné dans le
quartier, eût interrogé à droite et à gauche, et, au bout d’une
heure, eût été suspecte à cent personnes. La Veuve alla droit à
l’hôtel, et sonna, après avoir simplement pris la précaution de
rabattre son voile sur son visage. Un valet de chambre vint ouvrir
presque aussitôt. La Veuve dit paisiblement :
    – Je viens apporter à Mme Morin la
dentelle qu’elle a commandée chez ma patronne.
    – Mme Morin ? Vous faites
erreur, ma brave femme, dit le domestique. C’est ici l’hôtel du
comte et de la comtesse de Pierfort…
    – Ah ! c’est sans doute à côté.
Excuse…
    La Veuve se retira et le domestique referma la
porte.
    – Comte et comtesse de Pierfort, songea
La Veuve en rejoignant la voiture. Qu’est-ce que ça peut bien
être ?…
    Conduis-moi au commissariat, dit-elle à
Biribi.
    – Hein ! sursauta le bandit.
    – Allons, marche, et ne fais pas
l’imbécile !…
    Trois minutes plus tard, Biribi, non sans
pâlir, stoppait devant le commissariat du quartier. La Veuve
entrait sans la moindre émotion apparente, et, introduite dans le
cabinet du secrétariat :
    – Monsieur, dit-elle, je suis
Mme Morin. Je demeure avenue de Villiers, 120, au fond de la
cour. Je suis rentière. J’ai un frère qui a disparu depuis trois
jours (elle donna le signalement de Jean Nib) ;
malheureusement, mon frère est faible d’esprit. Souvent, il a des
idées noires et parle de se jeter à l’eau. Et, chose étrange, c’est
toujours du côté de Neuilly qu’il veut aller se noyer : une
folie qu’il a… Alors, l’autre soir, il est parti en disant qu’il
allait à Neuilly… J’ai peur ! oh ! j’ai peur de quelque
affreux accident… et je viens savoir…
    – Madame, dit le secrétaire, jusqu’à
cette heure, et depuis trois jours, on ne m’a signalé ici aucun
accident de ce genre.
    – Ah ! je respire !
    – Attendez, je vais téléphoner à mon
collègue de Neuilly.
    Dix minutes se passèrent, pendant lesquelles
le secrétaire se mit en communication avec le poste de Neuilly et
correspondit avec son collègue.
    – Rien, madame, fit-il en raccrochant les
récepteurs. Au commissariat de Neuilly, depuis trois jours, on n’a
reçu ni noyé, ni blessé… Peut-être votre frère est-il rentré
maintenant… S’il n’est pas rentré d’ici ce soir, veuillez m’en
informer, et nous ferons commencer des recherches…
    – Oh ! monsieur, que de
remerciements ! fit La Veuve en se retirant.
    – Bon ! pensa-t-elle, lorsqu’elle
eut repris place dans la voiture. C’est un certain comte de
Pierfort qui a sauvé Jean Nib. Or, ce comte de Pierfort n’a fait
aucune déclaration au commissariat. Pourquoi ?… Peu importe,
après tout. Ce qui est sûr c’est que Jean Nib est soigné chez le
comte de Pierfort. S’il l’eût fait conduire dans un hôpital, le
commissaire eût été avisé… Il en a bien pour une bonne
quinzaine…
    Pendant quatre jours consécutifs, à des heures
diverses, tantôt le matin, tantôt le soir, La Veuve revint avenue
de Villiers, se mettre en surveillance devant l’hôtel de
Pierfort.
    Mais elle ne vit rien, que les gens de la
maison qu’à aucun prix elle ne voulait interroger.
    Le cinquième jour, pourtant, elle s’y décida.
Ayant mis quelques billets bleus dans son sac pour calmer les
scrupules du domestique sur lequel elle avait jeté son dévolu, elle
se rendit devant l’hôtel à l’heure où elle avait remarqué que cet
homme sortait, c’est-à-dire vers dix heures du matin.
    Placée de manière à voir tout ce qui entrait
et sortait, La Veuve attendait depuis dix minutes, lorsque la porte
cochère s’ouvrit et une automobile fermée sortit… Dans
l’automobile, il y avait, assis côte à côte, un jeune homme et une
jeune femme.
    C’est sur la

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