Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Fleurs de Paris

Fleurs de Paris

Titel: Fleurs de Paris Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
Vom Netzwerk:
richards. Je suis payée pour les connaître !… Que
faisait là, à pareille heure, l’homme qui a sauvé Jean Nib ?
Et qui est-il ?… Biribi, ajouta-t-elle, nous allons ensemble
avenue de Villiers. Frète un sapin du père Tricot, tu me conduiras…
Il faut que je sache…
    – Dans une heure je suis à vous, dit
Biribi. Le temps de casser une croûte, et de jeter un coup d’œil au
poulailler… Faut bien que je voie comment se portent les
poulettes…
    – Bon. Pendant ce temps, amène-moi Zizi.
Il doit en savoir long, ce gosse.
    Quelques minutes plus tard, Zizi, amené par
Biribi, comparaissait devant La Veuve. Zizi, qui perdait rarement
la tête, avait préparé toute une histoire pour expliquer sa
présence à la villa Pontaives. Le coup de couteau qu’il avait reçu
le faisait souffrir, mais n’avait rien de dangereux.
    – Est-ce que ça te fait bien mal, mon
petit Ernest ? demanda La Veuve.
    – M’en parlez pas, j’ai d’abord cru que
mon compte était bon… Faudrait que j’aille me faire soigner par la
mère Bamboche, qui s’y connaît. Aussi, La Veuve, je vais vous dire
arrevoir…
    Zizi fit un mouvement vers la porte.
    – Tu ne peux pas t’en aller comme ça, mon
pauvre Zizi. Je te soignerai, moi. Je ne veux pas te laisser partir
avant que tu sois guéri… Alors, depuis quand habites-tu
Neuilly ?
    – Moi ! mais j’perche pas à Neuilly,
vous l’savez bien, La Veuve…
    – Alors, qu’est-ce que tu faisais
là-bas ? Tu vois, mon enfant, combien tu as été
imprudent ! Quand deux bandes se battent, faut pas se mettre
en travers. Biribi et Jean Nib avaient un compte à régler, tu
comprends ?… Fallait pas te trouver là ; tu as failli
recevoir un mauvais coup…
    – C’est bien fait ! Ça m’apprendra.
Une autre fois, j’ouvrirai l’œil, et le bon ! D’ailleurs,
Neuilly, j’y remets plus les pattes, pour commencer ! La
première fois, j’m’y suis écorché pire qu’un lapin qu’on
dépiaute ; la deuxième, v’là que j’suis saigné comme un goret…
Non, en v’là z’assez ! Et puis, quand on m’y repincera à
marcher avec Jean Nib, y fera chaud ! j’ai pas d’veine avec
lui…
    La Veuve, voyant que Zizi venait de lui-même à
l’explication qu’elle désirait ardemment, écoutait avec une
profonde attention, sans que son visage décelât autre chose que
l’intérêt qu’elle portait à Zizi.
    – Oui, reprenait celui-ci, je crois qu’on
peut tout vous dire, pas vrai, La Veuve ? Y a du grabuge entre
vous et Jean Nib. Mais vous n’êtes pas capable de le vendre… Donc,
vous vous rappelez de la maison de Neuilly où nous avons été
ensemble, où Jean Nib a été arrêté ? Eh bien ! il paraît
que Jean Nib avait remarqué la maison voisine. Alors, v’là qu’y me
rencontre y a trois ou quatre jours et qu’y m’dît :
« Zizi, veux-tu m’aider à faire un riche coup que j’prépare
avec Rose-de-Corail ?… » Bien entendu, j’accepte. Il
m’indique la maison ; il me donne rendez-vous. À l’heure dite,
j’arrive. Je trouve Jean Nib et Rose-de-Corail. On se prépare à
faire des paquets. Et v’là que, tout à coup, nous entendons du
bruit. « C’est la rousse ! » que fait
Rose-de-Corail. Nous étions en haut, pour visiter la maison. Pas
moyen de filer. Cette fois, que j’me dis, j’suis frit ! Eh
bien, pas du tout ! C’était pas la rousse, c’était Biribi…
L’reste, vous l’savez…
    – Et la bouquetière, que faisait-elle
là ?…
    – Ah ! dites-le moi, et j’vous
l’dirai. J’y ai rien compris. Et puis, je ne pensais guère à
demander ceci ou cela. Fallait visiter dare-dare la cambuse et voir
c’qu’on pourrait emporter…
    Ce récit était plausible. La Veuve le crut ou
ne le crut pas. Mais elle comprit que Zizi ne sortirait pas de
cette explication, et qu’elle n’en apprendrait pas davantage.
    – C’est bon, dit-elle, tu peux t’en
aller.
    – Chez moi ?…
    – Chez toi, si tu veux. Tu te feras
soigner par la mère Bamboche.
    – Veine ! songea Zizi en se
dirigeant vers la porte. À la revoyure ! Et si vous avez
besoin d’moi, vous savez oùs que j’perche !…
    Mais à peine Zizi eut-il ouvert la porte
qu’une main vigoureuse s’abattit sur sa nuque, le poussant et, en
même temps, l’empêchant de crier. Deux minutes plus tard, Zizi se
voyait enfermer dans une pièce dont la fenêtre était garnie de
solides barreaux…
     
    – La Veuve est bien rosse !

Weitere Kostenlose Bücher