Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Fleurs de Paris

Fleurs de Paris

Titel: Fleurs de Paris Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
Vom Netzwerk:
été pansé, et
qu’étendu dans son lit, la vie lui revint à flots, il ouvrit les
yeux, jeta sur les personnes qui l’entouraient un regard de terreur
et murmura :
    – L’homme ! où est
l’homme !…
    – Quel homme ?
    – Le condamné !… il s’est évadé…
qu’on l’arrête !… murmura le marquis en retombant à la
syncope.
    – C’est le délire, fit le médecin, en
hochant la tête.
    *
* * * *
    – Eh bien ? demanda anxieusement
Ségalens à Max Pontaives lorsque celui-ci revint à l’hôtel de
Perles où il avait été aux nouvelles.
    – Soyez rassuré : on répond de sa
vie.
    – Ouf ! dit Ségalens en pâlissant de
joie dans la violente réaction qui s’opérait en lui.
    – Ainsi, fit Pontaives d’un ton
singulier, vous êtes heureux que Robert survive ?
    – Heureux ? Certes ! Je viens
de passer une heure abominable. Je n’aurais jamais cru qu’il fût
aussi terrible de se dire : j’ai tué un homme. Et
pourquoi ? Cet homme ne m’avait rien fait, à moi !…
L’histoire de Magali, si triste qu’elle soit, ne me regardait pas,
moi !… Allons, tout est bien qui finit bien.
    – Ainsi, reprit Pontaives sur le même
ton, vous croyez que c’est fini ?
    – Que voulez-vous dire ?
    – Je veux vous dire de prendre garde, et
que vous avez là maintenant un redoutable ennemi. Robert de Perles
est un haineux. Et il est terriblement armé pour la bataille
parisienne. Il ne pardonne pas. Vous lui avez enlevé Sapho…
    – Moi ?… Allons donc !…
    – Si cela n’est pas, tout le monde le
croit, et c’est la même chose.
    « Pour commencer, si vous avez besoin
d’argent, ne vous gênez pas. Je suis riche ; mon père a eu
l’heureuse idée de me laisser quelque chose comme quatre cent mille
francs de revenu. Et voyez la cocasserie, cet argent m’ennuie. Je
suis seul. Je suis orphelin comme vous. Je ne me sens de goût pour
aucune des innombrables pécores qui font les yeux doux à ma
fortune. Et puis, fonder un foyer, une famille, m’empêtrer d’une
femme, d’enfants… J’en ai le frisson rien que d’y songer.
    « Et c’est pourquoi je commence par
mettre ma bourse à votre disposition. Ensuite, laissez-moi vous
conseiller de quitter votre taudis ; logez-vous
convenablement ; ayez des meubles, une apparence de raison
sociale ; enfin, et ceci est plus grave : défiez-vous de
Sapho, défiez-vous du marquis de Perles.
    – C’est votre ami pourtant.
    – Je n’ai pas d’ami, dit Max Pontaives.
J’ai des connaissances. Si j’avais eu la moindre affection pour
Robert, aurais-je consenti à être votre témoin contre lui ?
Soyez sûr qu’il ne me pardonnera pas plus qu’à vous. Mais moi, j’ai
de quoi me défendre. Vous, au contraire, je vous vois bien faible
et bien désarmé…
    « Oui, oui… je sais ce que vous allez me
dire : tout à l’heure, vous avez prouvé que vous saviez tenir
une épée ; mais c’est l’enfance de l’art, cela ! À moins
de tuer net votre ennemi, ce qui me paraît une des solutions les
plus convenable, le duel ne signifie pas grand’chose. Le vrai duel,
pour vous, sera dans votre maison, dans la rue, ici, partout, et
surtout là où vous aurez besoin d’établir votre réputation et votre
gagne-pain.
    « Vous prétendez vivre de votre plume.
Bon métier, excellent métier. Mais prenez garde ! Le directeur
du théâtre où vous voulez être joué, du journal où vous voulez être
imprimé, l’éditeur à qui vous porterez vos manuscrits, tous ces
gens ne se donnent pas la peine – ils n’en ont pas le temps,
d’ailleurs – de peser ce que vous valez ou ne valez pas. Ce sont
vos amis, vos camarades, vos connaissances qui vont vous faire
votre réputation d’un mot, d’un haussement d’épaules, d’un sourire
saisis par l’éditeur ou le directeur de théâtre.
    – Bah ! fit Ségalens. Si je ne puis
vivre en vendant des lignes, je vivrai en vendant du calicot.
    – Et vous croyez que c’est facile de
vendre du calicot ? Ah ! comme vous venez de loin !…
Calicot, romans, cafés, drames, toutes ces marchandises n’ont
jamais qu’un public invariable, et le nombre des marchands a
augmenté dans une proportion terrible.
    – Vous m’effrayez ! s’écria Ségalens
en riant.
    – Pas autant que je le voudrais pour vous
convaincre, dit gravement Pontaives. Enfin, je serai là. Une petite
guerre d’Iroquois n’est pas pour me déplaire. Ségalens et Pontaives
for ever !
    Les

Weitere Kostenlose Bücher