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Fourier

Fourier

Titel: Fourier Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jonathan Beecher
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  séance à un groupe de culture
sous tente
    à 10   à la messe
    à 10 1/2 au groupe de la faisanderie
    à 11 1/2 à la bibliothèque
    à 1   LE DINÉ
    à 2 1/2 au groupe des
serres fraîches
    à 4   au groupe des plantes
exotiques
    à 5   au groupe des viviers
    à 6   le Goûté à la campagne
    à 6 1/2 au groupe des mérinos
    à 8   à la bourse
    à 9   LE SOUPER, 5e repas
    à 9 1/2 cour des arts, concert, bal,
spectacle, réceptions
    à 10 1/2 le coucher

    Si le sommeil tient peu de place dans l’emploi du temps de
Mondor, c’est qu’il n’est plus à ce stade indispensable : les progrès de
l’alimentation et de l’hygiène, la variété des occupations auront éliminé toute
trace de fatigue due au travail.
    Un tel luxe de détails, une organisation aussi rigoureuse de la
journée de travail harmonienne semblent en exclure d’office toute forme de
spontanéité. Dans les descriptions de Fourier, les séries sont toujours
complètes, tout travail qui demande à être accompli trouve sur l’heure un
ouvrier disponible et qualifié, et Mondor n’a jamais plus de quelques minutes
de retard pour ses sessions postprandiales de culture sous serre. Cela n’a pas
échappé à certains commentateurs qui se demandent jusqu’à quel point un Phalanstérien
peut effectivement jouir de sa liberté. Peut-on réellement envisager de
coordonner, sans aucune forme de discipline ou de régimentation, mille six
cents personnes, dont chacune peut appartenir à une cinquantaine de groupes
différents ? Fourier ne se verrait-il pas contraint de confier le partage du
travail à une « gigantesque organisation administrative » qui pourrait se
montrer plus répressive encore que les autorités civiles et politiques de la
Civilisation 15 ? Le décalage
semble indéniable entre la libération totale de tous les instincts que prône
Fourier, et l’inflexibilité des emplois du temps, des hiérarchies qu’il met en
place. Notons toutefois que l’élément arbitraire, voire coercitif, de la
théorie de Fourier, si tant est qu’il y en ait un, serait plutôt à chercher
dans les définitions de base que dans les structures institutionnelles
proprement dites. Il ne fait pour lui aucun doute qu’une fois libres de suivre
leur cours, les passions des 1 620 Phalanstériens ne s’harmonisent naturellement.
Point n’est besoin, comme chez Henri Saint-Simon, d’une « puissance spirituelle
» pour répartir le travail ou tenir lieu de guide moral. Rien, chez Fourier, ne
ressemble de près ou de loin à la psychologie industrielle autoritaire et
hiérarchisante qu’ont pu élaborer les émules de Saint-Simon au sortir de la
Restauration.
    Comment Fourier se propose-t-il donc de résoudre les problèmes
d’organisation inhérents à son système ? Comment, surtout, compte-t-il faire
coïncider travail requis et main-d’œuvre appropriée ? Qui sera chargé d’établir
un programme propre à satisfaire l’immense diversité des vocations et les
désirs changeants de mille six cents personnes ? Les solutions que propose
Fourier en matière de formation et de répartition des tâches sont respectivement
l’éducation des vocations et l’organisation sérielle. La question plus épineuse
de la planification et de la coordination, elle, réclame un dispositif tout à
fait unique en son genre : tous les soirs, après leur journée de travail, les
Phalanstériens se réuniront en une séance de Bourse pour établir le programme
des jours suivants et se livrer à l’occasion aux plaisirs de la Cabaliste :
    La Bourse d’une Phalange est bien plus animée et plus
intriguée que celles de Londres ou Amsterdam, chaque individu étant obligé d’y
négocier une foule de rendez-vous pour les lendemain et surlendemain, soit en
affaires, soit en plaisirs : on y concerte même les réunions gastronomiques et
galantes, mais avant tout, les séances agricoles et manufacturières. Chacun a
pour le moins vingt séances à négocier, vu qu’on traite pour le lendemain, et
l’on ébauche pour les jours suivants.
    Voici comment chacun des mille six cents Phalanstériens arrête
ses plans pour une vingtaine de sessions de travail et de récréation en l’espace
d’une demi-heure de Bourse :
    On négocie par signaux et sans bruit. Chaque négociateur
déploie les écussons des groupes ou phalanges pour qui il traite, et certains
signes convenus indiquent à quel degré en est le traité, si l’on a demi, ou
tiers, ou quart

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