Furia Azteca
longtemps tu n'as pas vu Tenochtitlan ?
- Oui, répondis-je. «a fait quatorze ans.
- Tu vas trouver du changement. Elle est plus ftoiagnifique que jamais.
On va la découvrir en haut de la chaîne montée. " quand nous y f˚mes arrivés, il fit Un large geste en me disant : " Regarde ! " J'aperçus la rande cité dans le lointain, elle était d'un blanc étince-RtWt, comme dans mon souvenir, mais je ne distinguais aucun détail. " La grande pyramide, dit Gourmand de
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Sang, avec déférence. Tu dois être fier que ton courage contribue à sa consécration. "
quand nous f˚mes arrivés au bout du promontoire, nous travers‚mes la ville de Mexicaltzingo et, de là, une digue soutenue par des vo˚tes nous amena jusqu'à Tenochtitl‚n. Le passage était assez large pour que vingt hommes puissent y marcher de front. Mais nous fîmes aligner les prisonniers par quatre, encadrés par les gardes, non pas dans le but d'allonger notre défilé sur une longueur plus impressionnante, mais parce que des deux côtés le pont avait été envahi par la foule venue pour nous accueillir. Les gens nous acclamèrent par ulule-ments et nous couvrirent de fleurs, comme si la victoire était due à notre seul fait.
A mi-chemin de la ville, la chaussée s'élargissait en une vaste esplanade o˘ était édifié le fort d'Acachi-nango, placé là pour défendre l'entrée de la ville de ce côté. Bien qu'il f˚t construit entièrement sur pilotis, ce fort était aussi grand que les deux villes que nous venions de traverser sur la terre ferme. Sa garnison se joignit aux acclamations de la foule avec force roulements de tambours, coups de trompette, cris de guerre et chocs des épées contre les boucliers. Cependant, je considérai ces hommes avec un certain dédain, pour n'avoir pas participé à la bataille.
quand les hommes de tête arrivèrent sur la grande place centrale de Tenochtitl‚n, la queue de notre défilé de prisonniers était encore à
Mexicaltzingo. Sur la place du cour du Monde Unique, les Mexica quittèrent la colonne pour la laisser au soin des Tecpaneca. Ceux-ci firent tourner les prisonniers sur la gauche, puis ils les firent avancer le long de l'avenue et de la digue qui menait à Tlacop‚n. Ils parquèrent les captifs quelque part sur la terre ferme, hors de la ville, en attendant le jour fixé pour la consécration de la pyramide.
La pyramide. Je me retournai pour la contempler et ma stupéfaction fut aussi grande que si j'avais été enfant. Au cours de ma vie, j'ai eu l'occasion de voir de plus grands icpac tlamanacalli, mais je n'en ai jamais vu d'aussi neufs et d'aussi éclatants. C'était l'édifice le plus élevé de Tenochtitl‚n et il dominait entièrement la ville.
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C'était un monument impressionnant quand on l'admirait de l'autre côté de l'eau, car les deux temples jumeaux qui le couronnaient se dressaient magnifiques et arrogants à son sommet, et dépassaient nettement tout ce qu'on pouvait voir entre la ville et les montagnes de la terre ferme. Mais je n'eus guère de temps pour regarder la pyramide, ni aucun des autres édifices construits depuis le temps o˘ j'avais vu la ville pour la première fois. En effet, je vis arriver un jeune page du palais, se
--frayant un chemin parmi la foule, et demandant avec insistance o˘ était le chevalier Xococ.
" C'est moi, dit Xococ, gonflé d'importance.
- L'Orateur Vénéré Ahuizotl ordonne que vous veniez le voir immédiatement, Seigneur, dit le page et que vous ameniez l'iyac Tlilectic-Mixtli avec vous.
- Ah ! répondit Xococ, vexé. Très bien. O˘ es-tu, Perdu dans le Brouillard ? je veux dire iyac Mixtli. Viens
-par ici. " Je pensais à part moi que nous ferions bien de nous laver, d'aller au bain de vapeur et de trouver des rvêtements propres avant de nous présenter devant le Uey Ôilatoani, mais je le suivis sans répliquer.
Tandis que le page nous guidait dans la foule, Xococ me faisait part ses instructions : " Présente humblement et poliment tes respects, puis excuse-toi et retire-toi pour que je
*-puisse faire à l'Orateur Vénéré le récit de la victoire. " Au nombre des nouvelles constructions de la place, il
. y avait la " muraille de serpents ", le coatepantli, qui entourait l'esplanade. C'était un mur en pierres, enduit "-d'une couche de pl‚tre lissé, qui faisait deux fois la hauteur d'un homme et dont le faîte était ondulé comme un Serpent. Tant à l'intérieur qu'à l'extérieur, le mur était
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