Furia Azteca
La réparation était encore plus hideuse que les trous qu'on voyait juste gavant. Le médecin enduisit, à la h‚te, le nez avec une p‚te de miel salé
et vint examiner mon prisonnier. " Défais les liens de ses jambes ", ordonna-t-il à l'un
-de ses assistants, puis il dit à un autre : " Va prendre "ne pelletée de charbons ardents dans le feu. " Le sang Tfccommença à s'échapper doucement des moignons de Scorpion en Armes, puis de plus en plus fort, et il coulait
|> à flots quand l'assistant revint, portant un récipient à fond plat, rempli de braises chauffées à blanc, sur les-[ quelles dansaient de petites flammes.
" Seigneur médecin, dit Cozcatl, qui voulait se rendre LUtile. Voici les pieds. "
Le médecin poussa un grognement exaspéré. I* " Enlève-moi ça. Crois-tu qu'on puisse recoller des |1 pieds, comme on recoud des bouts de nez ? "
Scorpion en Armes n'avait pas encore poussé un seul 299
cri ou le moindre gémissement et il resta de marbre quand le médecin, attrapant un moignon dans chaque main, les plongea tous deux dans les braises ardentes. Cozcatl se détourna pour ne pas voir. Le sang grésilla et se répandit en un ruage nauséabond. La chair se craquela avec une fun ée bleue qui sentait un peu moins mauvais. Scorpion en Armes suivait ces opérations avec un < aime aussi grand que le médecin qui était en train de sortir des braises les jambes dont les extrémités étaient maintenant carbonisées. La cautérisation avait refermé les vaisseaux sectionnés et le saignement s'était arrêté. Le médecin appliqua sur les moignons une généreuse couche d'un baume cicatrisant composé de cire d'abeille, de jaune d'ouf d'oiseau, de jus d'écorce d'aulne et de racines de barbasco. quand il eut terminé, il se releva en déclarant : " Cet homme est hors de danger, mais il lui faudra plusieurs jours pour se remettre de tout le sang qu'il a perdu.
- qu'on lui prépare la litière d'un gentilhomme, dit Nezahualpilli. Le valeureux Scorpion en Armes prendra la tête de la file des prisonniers. "
II se tourna ensuite vers Xococ et, lui jetant un regard froid, il lui dit :
" Les Acolhua ont perdu beaucoup d'hommes pendant cette journée et beaucoup d'autres mourront avant de rentrer chez eux. L'ennemi en a perdu autant et les captifs survivants sont presque aussi nombreux que les guerriers qui nous restent. Un millier environ. J'espère qu'Ahuitzotl, votre Orateur Vénéré, sera content du travail que nous avons fait pour lui et pour son dieu. S'ils nous avaient envoyé des armées dignes de ce nom, lui et Chimalpopoca de Tlacopan, nous aurions pu anéantir tout le territoire de Texcala. Au fait, ajouta-t-il avec un haussement d'épaules, combien de prisonniers les Mexica ont-ils faits aujourd'hui ? "
Le chevalier Xococ se tortilla, toussa, puis désignant Scorpion en Armes, il marmonna : " II n'y en a pas d'autres, Seigneur. Les Tecpaneca ont peut-
être attrapé quelques fuyards. Je ne le sais pas encore. Mais parmi tes Mexica - il se tourna vers moi - seul ce yaoquiz-que...
- Ce n'est plus un yaoquizque, tu le sais bien, répli-300
qua sèchement Nezahualpilli. Cette capture en fait un iyac de droit. Ce seul prisonnier - tu l'as entendu décla-
. rer qu'il avait abattu quatre chevaliers acolhua aujourd'hui - qui ne s'est jamais donné la peine de compter
-ses victimes au-dessous du grade de chevalier, je peux te l'assurer, a certainement des centaines de morts Aco-thua, Mexica et Tecpaneca à son actif.
- Perdu dans le Brouillard est vraiment un héros, 'murmura Gourmand de Sang très impressionné. <. - Non, dis-je, c'est plutôt un coup de chance qu'un coup d'épée et je n'y serais jamais arrivé sans Cozcatl qui...
- Le résultat est là ", coupa Nezahualpilli et il poursuivit, en s'adressant à Xococ : " Votre Orateur Vénéré voudra peut-être récompenser ce jeune homme par quelque chose d'autre que le rang de iyac. C'est lui seul qui sauvé la réputation de courage et d'initiative des Mexica. Je te conseille de le présenter personnellement -, Ahuizotl avec une lettre que je vais écrire de ma main.
- A vos ordres, Seigneur, répondit Xococ, en j "smbrassant la terre pour de bon. Nous sommes fiers de ; jeune Perdu dans le Brouillard.
- Alors, appelez-le autrement. Et maintenant, assez î traîné ! Fais mettre tes hommes en rang, Xococ. C'est et toi qui ferez les Ligoteurs et les Engloutisseurs. Rompez ! "
Cet ordre fit sur Xococ l'effet d'une gifle en pleine
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