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Furia Azteca

Furia Azteca

Titel: Furia Azteca Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Gary Jennings , Robert Gleason , Junius Podrug
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bondissaient de branche en branche, aussi agiles que les faucons et les vautours, mais moins silencieux, car ils se chamaillaient en poussant de petits cris. Tout autour de nous, voletaient des perroquets éclatants, des colibris chatoyants, des abeilles noires, sans dard et des papillons aux couleurs incroyables.
    Midi était l'heure la plus resplendissante, car toutes les teintes s'enflammaient, et la nature ressemblait alors à un de ces coffres remplis de pierres et de métaux précieux que prisent tant les hommes et les dieux.
    Dans le ciel turquoise, le soleil flambait comme un bouclier d'or martelé.
    quand nous marchions dans la forêt, ses rayons miroitaient à travers le feuillage et, inconsciemment,
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    nous évitions de piétiner les précieux disques d'or éparpillés sous nos pas.
    Au crépuscule, les couleurs perdaient de leur éclat. Les rouges et les jaunes, eux-mêmes, s'estompaient en bleu, puis en pourpre et finalement en gris. En même temps, une brume transparente montait de chaque creux et de chaque anfractuosité. Alors, les chauves-souris et les oiseaux de nuit commençaient à sortir pour attraper d'invisibles insectes, en réussissant miraculeusement à ne jamais se heurter ni aux branches, ni à nous, ni entre eux. Même lorsque la nuit était totale, nous nous endormions en respirant le parfum entêtant de ces fleurs blanc argenté qui ne s'ouvrent que la nuit en exhalant de doux soupirs.
    Si la fin de notre journée de marche coÔncidait avec notre arrivée dans une communauté de Tya Nuii, nous passions la nuit sous un toit et entre quatre murs de bri-ques d'adobe ou de bois, dans les villages les plus peuplés, ou simplement de roseaux et de chaume dans les hameaux. En général, nous trouvions de quoi manger convenablement, parfois même de ces mets de choix qui étaient les spécialités de l'endroit et nous embauchions des femmes pour faire la cuisine et nous servir. Nous achetions de l'eau chaude pour le bain et quelquefois, nous louions une étuve familiale quand une telle installation existait. Généralement, dans les villages d'une certaine importance, Gourmand de Sang et moi, arrivions à nous procurer une fille chacun et même, quelquefois, une autre que les esclaves se partageaient.
    Bien des fois, cependant, le soir nous surprenait dans une région inhabitée. Nous avions tous pris l'habitude de dormir par terre et surmonté
    le malaise que nous ressentions à être entourés par l'obscurité. Toutefois, ces nuits étaient moins agréables. Notre repas du soir consistait alors en un plat de haricots avec de la bouillie de maÔs et de l'eau pour unique boisson. Mais c'était l'absence de bain qui nous gênait le plus, car il fallait se coucher avec toute la cro˚te de saleté de la journée et les démangeaisons des piq˚res et des morsures d'insectes. Cependant, certains soirs, nous avions la chance de camper près d'un ruisseau ou d'une mare o˘
    l'on pouvait se
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    tremper. Parfois, il y avait au menu de l'ours ou une autre bête sauvage, généralement apportée par Gourmand de Sang.
    Mais Cozcatl avait pris l'habitude de porter l'arc et les flèches du soldat et il s'amusait à tirer sur les arbres et les cactus, tout au long du chemin, aussi, il avait fini par devenir très adroit. Avec une fougue toute juvénile, il lançait ses flèches sur tout ce qui bougeait et tuait, en général, des animaux trop petits pour nourrir tout le monde, un faisan ou un écureuil, par exemple. Un jour, même, il fit s'enfuir notre petite troupe après avpir touché un putois rayé de blanc et de brun, avec toutes les conséquences que l'on peut imaginer. Mais une fo s qu'il marchait devant, il délogea un cerf de son gîte et le transperça d'une flèche. Il poursuivit l'animal blessé qui chancela et tomba mort. Il était déjà en train de le découper maladroitement avec un petit couteau de silex quand nous le rejoignîmes et Gourmand de Sang lui dit :
    " Ne te fatigue pas, petit. Laisse ça pour les coyotes et les vautours. Tu l'as touché au ventre et le contenu de ses boyaux s'est répandu dans son corps ; la viande sera immangeable. " Cozcatl sembla tout déçu, mais il écouta bien ce que lui disait le vieux guerrier : " quel que soit l'animal, vise toujours la tête ou la poitrine. La bête connaîtra une mort plus douce et sa chair sera bonne à manger. " Le petit retint la leçon et gr‚ce à lui, nous fîmes, un jour, un bon repas de gibier avec une biche qu'il avait

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