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Furia Azteca

Furia Azteca

Titel: Furia Azteca Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Gary Jennings , Robert Gleason , Junius Podrug
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correctement abattue.
    A chaque étape, dans un village ou en pleine nature, je laissais à Gourmand de Sang, à Cozcatl et aux esclaves, le soin de préparer notre campement.
    Mon premier travail était de sortir mes couleurs et mon papier et de faire le compte rendu de notre journée avec une carte de notre itinéraire, aussi précise possible, comprenant les principaux points de repère, la nature du terrain... J'y ajoutais une description des paysages les plus extraordinaires et des événements les plus remarquables. Si je n'avais pas le temps de finir avant que l'obscurité ne soit complètement installée, je terminais le lendemain matin pendant que les autres pliaient nos affaires.
    J'écri-
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    vais toujours mon récit le plus tôt possible, alors que je me souvenais de chaque détail. C'est peut-être parce que j'ai constamment exercé ma mémoire, dans mes jeunes années, que maintenant, dans mes vieux jours, je me rappelle encore si nettement tant de choses, y compris certains souvenirs que j'aurais bien aimé voir s'estomper et disparaître.
    Pendant ce voyage et ceux qui suivirent, je complétai ma connaissance des mots. Je m'efforçais d'apprendre le langage des pays que nous traversions.
    Comme je l'ai signalé, le nahuatl était parlé partout sur les voies de commerce et même dans le plus petit village, les pochteca mexica
    ^trouvaient toujours une personne qui le connaissait bien. La plupart des marchands itinérants s'arrangeaient avec cet interprète et menaient toutes leurs transactions par son entremise. Au cours de leur carrière, les commerçants étaient amenés à discuter avec des interlocuteurs qui parlaient tous les dialectes des pays hors de la Triple Alliance et bien peu d'entre eux, déjà accaparés par les soucis de leurs affaires, se souciaient d'apprendre une langue étrangère.
    Ce n'était pas mon cas. Je pense que j'ai des dispositions pour apprendre les langues ; peut-être à force d'étudier les mots ou peut-être pour avoir été confronté de bonne heure aux divers dialectes et accents nahuatl parlés à Xaltoc‚n, à Texcoco, à Tenochtitl‚n et même, très brièvement, à Texcala.
    Nos douze esclaves parlaient chacun leur langue natale, en plus des bribes de nahuatl qu'ils avaient appris pendant leur captivité. C'est avec eux que je commençai mon apprentissage, en leur désignant ce qui se trouvait sur notre chemin.
    Je ne prétends pas avoir appris à parler couramment toutes les langues des pays que nous avons traversés pendant cette première expédition. Cela ne se fit qu'après plusieurs voyages. Toutefois, j'étais arrivé à acquérir une connaissance suffisante du parler des Tya Nuti, des Zapoteca, des Chiapa et des Maya pour me faire comprendre partout. Cette faculté de communiquer me permit aussi d'apprendre les coutumes et les habitudes locales auxquelles je me conformais toujours, ce qui me fit accepter par tout le monde. Sans parler du fait
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    qu'elle rendait mon voyage plus agréable, cette acceptation mutuelle me permit de faire de meilleures affaires que si j'avais été l'habituel marchand " sourd-muet ", argumentant par l'intermédiaire d'un interprète.
    Un jour, par exemple, que nous venions de franchir la crête d'une petite montagne, quatre, le plus lourdaud de tous nos esclaves, se mit à
    manifester une vivacité inaccoutumée et même une sorte d'excitation joyeuse. Je lui en demandai la raison avec les quelques mots que j'avais appris de son langage et il me dit que son village natal était tout proche.
    Il l'avait quitté quelques années auparavant pour aller chercher fortune ailleurs, mais des bandits l'avaient capturé et vendu à un noble Chalca, puis il avait été revendu plusieurs fois de suite. Finalement il s'était trouvé faire partie d'un tribut offert à la Triple Alliance et il avait échoué sur le marché o˘ Gourmand de Sang l'avait acheté.
    J'aurais fini par apprendre son histoire, même sans rien connaître de sa langue, car à notre arrivée à Yno-chixtl‚n, nous vîmes le père, la mère et deux frères de quatre sortir en toute h‚te pour accueillir avec des larmes et des rires l'enfant errant disparu depuis si longtemps. Avec le tecuhtli du village - ou plutôt, le chagoola, comme on appelle les petits chefs dans ces régions - ils me supplièrent de le leur revendre. Je leur dis que je comprenais leurs sentiments en leur faisant remarquer que quatre était le plus fort de tous nos porteurs et le seul

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