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Furia Azteca

Furia Azteca

Titel: Furia Azteca Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Gary Jennings , Robert Gleason , Junius Podrug
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l'une d'elles est la plus grande que j'aie jamais pu voir, dont le toit ne soit pas soutenu par une forêt de colonnes. Les murs, tant intérieurs qu'extérieurs, sont recouverts d'entrelacs et de mosaÔques de calcaire blanc au dessin compliqué. Je n'ai pas besoin de faire remarquer à
    Votre Excellence que les nombreux temples du Séjour Sacré sont la preuve que le Peuple Nuage, comme les Mexica et comme les Chrétiens, rendaient hommage à une multitude de dieux. Ils adoraient la déesse vierge de la lune Béu, le dieu jaguar Béezye, la déesse de l'aube Tangu Yu et bien d'autres.
    Mais, contrairement à nous, le Peuple Nuage croyait, comme vous autres, les Chrétiens, que les dieux et les déesses dépendaient tous d'un grand seigneur qui avait créé l'univers et qui ordonnait toutes choses. Comme vos anges et vos saints, ces dieux subalternes n'auraient pas pu exercer leurs fonctions et n'auraient même pas existé, sans la permission et la tutelle de ce dieu supérieur à tous les autres. Les Zapoteca l'appelaient Uizye Tao, c'est-à-dire, le Souffle Tout-Puissant.
    Ces grands temples austères n'étaient que les superstructures de Lyobaan.
    Ils étaient b‚tis sur des ouvertures dans le sol menant à des grottes, des galeries et des cavernes souterraines qui étaient le lieu d'ensevelissement favori des Zapoteca, depuis des temps immémoriaux. Les nobles, les grands prêtres et les grands guerriers y étaient enterrés en grande pompe dans des chambres richement décorées et meublées qui se trouvent juste sous les temples.
    Il y avait aussi une place pour les roturiers, dans des cryptes encore plus profondes. Rivière Rouge nous raconta que ces galeries n'avaient pas de fin, qu'elles étaient reliées entre elles et qu'elles couraient sur d'incalculables longues courses. Il nous dit que des festons de pierre ornaient les plafonds, que des piédestaux jaillissaient du sol et qu'on y voyait des draperies de pierre au dessin étrange et merveilleux, mais naturel ; aussi belles que des chutes d'eau pétrifiées et aussi terrifiantes que les Mexica imaginent les portes de Mictl‚n.
    " Ce ne sont pas seulement les morts qui vont au Séjour Sacré, me dit Rivière Rouge. Je vous l'ai déjà
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    dit, quand je sentirai que ma vie est devenue inutile, j'irai disparaître là-bas. "
    D'après lui, tout être humain, noble ou roturier, lorsqu'il était diminué
    par l'‚ge, persécuté par les souffrances et les chagrins ou tout simplement fatigué de la vie, pour une raison quelconque, pouvait faire une demande aux prêtres de Lyoban pour être enterré vivant dans le Séjour Sacré. On lui fournissait une torche de pin, mais aucune nourriture, et on le faisait entrer par l'une des ouvertures des grottes, puis on refermait la porte sur lui. Il errait dans le dédale des galeries jusqu'à ce que sa lumière s'éteigne ou que ses forces l'abandonnent, ou bien jusqu'au moment o˘ il arrivait dans une caverne qui lui convenait, ou dans un endroit o˘ son instinct lui disait qu'un de ses ancêtres s'était laissé mourir avant lui.
    Alors le nouveau venu se ressaisissait et attendait calmement que son esprit le quitte pour aller vers sa destination.
    La chose qui m'intriguait dans cette ville de Lyobaan, c'était que le plus sacré des temples sacrés était construit sur une plate-forme de pierre posée au ras du sol et non pas en haut d'une pyramide. J'en demandai la raison au vieillard.
    " Les Anciens faisaient des constructions solides pour qu'elles résistent au Zyuiiu ", me répondit-il en utilisant un mot que je ne connaissais pas.
    Mais nous en comprîmes vite le sens, Cozcatl et moi, car nous le ressentîmes soudain, comme si notre guide l'avait commandé spécialement pour notre gouverne.
    " Tlalolini ", murmura Cozcatl, avec une voix qui tremblait comme tout ce qui nous entourait.
    En nahuatl, on dit tlalolini, les Zapoteca l'appellent zyuiiu et vous, les Espagnols, tremblement de terre. A Xaltoc‚n, j'avais déjà senti la terre trembler, mais ce n'était qu'un léger mouvement de haut en bas et nous savions que c'était simplement notre île qui, à sa façon, essayait de s'installer plus confortablement sur le fond instable du lac. Ici, le tremblement était tout différent. C'était un roulis qui allait d'un côté à
    l'autre, comme si la montagne n'était qu'un petit bateau secoué par les flots. Comme cela m'était parfois arrivé sur des eaux 396
    agitées, je ressentis une impression de

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