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Furia Azteca

Furia Azteca

Titel: Furia Azteca Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Gary Jennings , Robert Gleason , Junius Podrug
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Gié
    Bêle vint se glisser dans ma chambre, plus radieuse que jamais dans sa félicité toute neuve et
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    cette nuit-là, la tendresse de notre union ne fut ni feinte, ni forcée et ce fut un acte d'amour réciproque et vrai.
    quand vint le moment de partir, le lendemain matin de bonne heure, elles me serrèrent toutes les trois dans leurs bras en me couvrant le visage de baisers mouillés de larmes et en me remerciant avec effusion. Je me retournai plusieurs fois jusqu'à ce que je ne puisse plus distinguer l'auberge dans l'entassement flou des maisons.
    Je ne savais pas quand je serais de retour, mais j'avais jeté des graines à
    cet endroit et aussi loin et aussi longtemps que je parte, je ne me sentirais plus jamais un étranger parmi le Peuple Nuage, pas davantage que la vrille d'une vigne la plus éloignée du pied ne peut dégager ses racines de la terre. Cela, je le savais, mais ce que je ne pouvais savoir, ni même imaginer, c'était quels fruits allaient produire ces graines - heureuse surprise ou tragédie déchirante, gains ou pertes, joie ou malheur. Il allait s'écouler beaucoup de temps avant que je puisse go˚ter à ces fruits et plus encore avant qu'ils ne soient tous m˚rs et il y en a même un dont je n'ai pas encore fini de go˚ter toute l'amertume.
    Comme vous le savez, mes révérends, tout le territoire de la Nouvelle-Espagne est baigné de chaque côté par un vaste océan. …tant donné que ces mers sont plus ou moins à l'est et à l'ouest de Tenochtitl‚n, les Mexica leur donnent généralement le nom de mer Orientale et mer Occidentale. Mais à partir de Tehuantepec, le continent s'incurve vers l'est, aussi dans ce pays, on les appelle, avec plus d'exactitude, l'océan Méridional et l'océan Septentrional, et la terre qui les sépare n'est qu'un isthme étroit et bas.
    Cela ne veut pas dire qu'on peut se mettre au milieu et cracher à volonté
    dans l'un ou dans l'autre. Cet isthme fait environ cinquante longues courses du nord au sud, c'est-à-dire qu'il faut dix journées de marche pour le parcourir, mais c'est un voyage facile car le terrain est presque toujours plat.
    Cependant, nous n'en effectu‚mes pas la traversée
    *.
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    d'une côte à l'autre. Nous nous dirige‚mes vers le sud en passant par les plates étendues si mal nommées Montagne du Tigre, Tehuantepec, et l'océan Méridional n'était jamais très loin de nous, bien qu'on ne p˚t jamais le voir de la piste. Les mouettes planaient au-dessus de nous bien plus souvent que les vautours. A part l'atroce canicule, notre marche était facile et même monotone car rien n'accrochait notre regard en dehors des grandes herbes jaunes et des petites broussailles grises. Le gibier était abondant - lapins, iguanes et tatous - et le climat nous permettait de camper dehors, aussi nous ne nous arrêt‚mes jamais dans les villages Mixe que nous traversions.
    J'avais mes raisons de vouloir arriver rapidement à destination, dans le pays des Maya o˘ je pourrais enfin échanger les marchandises que nous transportions contre des denrées de plus grande valeur, pour les rapporter à Tenochtitl‚n. Mes associés avaient eu vent de mes extravagances, mais je ne leur avais pas avoué tous les détails des négociations, ni le prix que j'avais payé. Jusqu'à présentée n'avais conclu qu'une seule bonne affaire, en vendant l'esclave quatre à sa famille, mais c'était déjà bien loin.
    Depuis, je n'avais effectué que deux transactions, toutes deux fort co˚teuses et dont les bénéfices n'étaient pas visibles à première vue.
    J'avais acheté la tapisserie de Chimali pour m'offrir le luxe de me venger en la détruisant ; et pour beaucoup plus cher encore, j'avais fait l'acquisition d'une auberge pour le seul plaisir d'en faire cadeau. Si je me montrais si discret avec mes associés, c'était parce que j'avais un peu honte de ne pas m'être montré un pochtecatl très avisé.
    Après plusieurs jours d'une marche aisée et rapide sur des plaines gris
    ‚tres, nous vîmes apparaître le reflet bleu p‚le des montagnes sur notre gauche et, peu à peu, elles se profilèrent en face de nous en prenant une teinte bleu-vert plus soutenue. Nous reprîmes notre escalade, mais cette fois, à travers d'épaisses forêts de pins, de cèdres et de genévriers. Nous commencions à rencontrer ces croix que plusieurs peuples du sud vénèrent.
    Oui, mes seigneurs, cette croix est presque identique à la vôtre ; comme elle, un peu plus haute

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