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Furia Azteca

Furia Azteca

Titel: Furia Azteca Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Gary Jennings , Robert Gleason , Junius Podrug
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que large, la
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    seule différence étant que le sommet et les bras en sont terminés par un renflement en forme de trèfle. Pour ces peuples, la signification religieuse de cette croix réside dans le fait qu'elle symbolise les quatre points et le centre de la boussole. Mais elle a également une utilité
    pratique : à chaque fois que nous trouvions une croix de bois plantée dans un endroit désert, nous savions qu'elle ne nous disait pas : " Recueillez-vous " mais " Réjouissez-vous " car elle nous indiquait la présence voisine d'une belle source d'eau claire et fraîche.
    Les montagnes se faisaient de plus en plus abruptes et dépouillées et elles devenaient aussi impressionnantes que celles de Huaxy‚cac. Par contre, nous étions maintenant de meilleurs grimpeurs et elles ne nous auraient pas trop intimidés si, en plus de la fraîcheur naturelle des hauteurs, il n'y avait pas eu un soudain et terrible coup de froid. Nous avions beau nous trouver dans les régions du sud, nous n'en étions pas moins au milieu de l'hiver et Tititl, le dieu des jours courts, était particulièrement méchant avec nous.
    Nous avancions à grand-peine, emmitouflés dans tous les vêtements que nous transportions et les pieds et les mollets emmaillotés dans des chiffons sur lesquels nous avions attaché nos sandales. Mais le vent d'obsidienne parvenait à nous transpercer tout de même et sur les hautes cimes, il rabattait sur nous des flocons de neige, pareils à des éclats d'étain. Nous étions alors heureux d'être entourés de pins. Nous prenions la résine et la faisions chauffer jusqu'à ce que les essences irritantes se soient volatilisées et qu'elle se soit transformée en oxitl noir et p‚teux, cette substance qui protège du froid et de l'humidité. Nous nous enduisions le corps de ce produit avant de nous emmitoufler à nouveau. A part des taches claires autour des yeux et de la bouche, nous étions aussi noirs qu'on représente le dieu aveugle Itzcoli˚qui.
    Nous étions dans le pays des Chiapa et quand nous traversions leurs villages disséminés dans la montagne, notre allure grotesque provoquait une certaine surprise, car les Chiapa ne se servent pas du noir oxitl, mais se recouvrent le corps de graisse de jaguar, de puma ou de tapir pour se garantir du froid. Cependant, ces gens
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    étaient presque aussi foncés que nous, pas noirs, bien s˚r, mais d'une couleur cacao très sombre que je n'avais encore jamais constatée chez aucun peuple. La tradition veut que leurs lointains ancêtres aient émigré d'un pays d'origine situé très loin au sud et leur teint confirme bien cette légende, car ils semblent avoir hérité de leurs aÔeux cette couleur que donne un soleil ardent.
    quant à nous, nous aurions donné beaucoup pour sentir sur nous un peu de ce soleil. Lorsque nous traversions des vallées ou des creux à l'abri du vent, nous n'avions à souffrir que de l'engourdissement provoqué par un froid glacial, mais quand nous franchissions un col, le vent mordant nous transperçait de ses flèches sifflantes dont pas une ne manquait son but.
    Lorsqu'il n'y avait pas de col, il nous fallait escalader la montagne ; alors, la neige et le grésil nous frappaient ou bien nous nous enfoncions et nous glissions dans la neige molle.
    Ce fut une épreuve pénible pour tout le monde, mais elle le fut encore bien davantage pour l'un de nous, l'esclave Dix, qui tomba malade.
    Jusque-là, pas la moindre plainte ne lui avait échappé et il n'était jamais resté à la traîne, aussi nous n'avions même pas soupçonné qu'il puisse être malade, lorsqu'un matin, il tomba à genoux comme s'il avait été poussé eji avant par sa lourde charge. Il essaya bravement de se relever, mais n'y parvint pas et il s'écroula de tout son long. Nous lui détach‚mes sa sangle frontale pour le débarrasser de son fardeau et nous nous rendîmes alors compte qu'il était si br˚lant de fièvre que la couche d'oxitl avait littéralement cuit et s'était transformée en une cro˚te dure qui recouvrait son corps tout entier. Coz-catl lui demanda s'il avait mal quelque part et Dix lui répondit dans son mauvais nahuatl qu'il avait l'impression qu'on lui avait fracassé la tête avec un macquauitl, qu'il avait le corps en feu et que toutes ses articulations le faisaient souffrir, mais qu'à part cela, il se sentait très bien.
    Je le questionnai à mon tour pour savoir s'il n'avait rien mangé de particulier ou s'il n'avait pas

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