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Furia Azteca

Furia Azteca

Titel: Furia Azteca Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Gary Jennings , Robert Gleason , Junius Podrug
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servit d'interprète quand le vieillard et moi n'arrivions pas à nous comprendre. Pendant ce temps, Zyanya faisait manger les jumelles à la cuiller, car elles avaient tendance à tout prendre avec les doigts, ce qui dégo˚tait les personnes présentes.
    Il faut dire qu'en ce domaine, le vieux monarque n'avait rien à leur envier. Après qu'on nous eut apporté un plat de ce délicieux poisson blanc qu'on ne trouve que dans le lac Patzcuaro, il nous déclara avec son sourire édenté : " Mangez, profitez-en. Moi je ne peux avaler que du lait.
    - Du lait ? s'enquit poliment Zyanya. Du lait de biche, Seigneur ? "
    Mais ses sourcils ailés se haussèrent encore davantage quand une énorme femme au cr‚ne rasé entra et vint s'agenouiller devant l'uandakuari. Elle releva son corsage et lui présenta un sein plantureux. Pendant tout le repas, Yquingare suça les deux tétons l'un après l'autre et fort bruyamment, ne s'arrêtant que pour demander des renseignements sur l'origine et l'acquisition des jumelles.
    Zyanya s'efforçait de ne pas regarder dans sa direction, de même que le prince héritier et je les vis repousser la nourriture dans leur assiette en laque. Les
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    jumelles, comme toujours, mangeaient de grand appétit et moi aussi, parce qu'un détail me faisait oublier la vulgarité d'Yquingare.
    J'avais remarqué que les gardes avaient des lances dont la teinte cuivrée était d'une nuance étrangement foncée ; je m'aperçus ensuite que l'uandakuari et son fils portaient des petits poignards du même métal accrochés à la taille par une lanière. Le vieillard m'adressait des propos incohérents et confus et je me doutais qu'il allait finir par me demander si je pouvais lui trouver le même genre de couple, mais du sexe masculin.
    Soudain, Zya-nya, comme si elle ne pouvait en supporter davantage, l'interrompit en disant : " quel breuvage délicieux ! " Le prince héritier parut ravi de cette diversion et se pencha vers elle pour lui dire que c'était du ch‚pari, une boisson tirée du miel, très alcoolisée et qu'elle ferait mieux de ne pas trop en boire pour la première fois.
    " C'est extraordinaire ! s'exclama-t-elle en vidant sa coupe de bois laqué.
    Si le miel est si enivrant, comment se fait-il que les abeilles ne soient pas tout le temps so˚les ? " Elle hoqueta, puis se mit à réfléchir, au sujet des abeilles, sans doute, car lorsque Yquingare voulut reprendre son enquête embarrassée, elle le coupa à nouveau d'une voix forte : " Elles le sont peut-être, qui sait ? " Sur ce, elle se versa une autre coupe, ainsi qu'à moi, en en renversant un peu de côté. Le vieux poussa un soupir, téta une dernière fois le sein barbouillé et d'un claquement de doigt, fit signe que ce pénible repas était terminé. Aussi, nous b˚mes à la h‚te notre dernière coupe de ch‚pari.
    " Allons-y, bredouilla l'uandakuari.
    - Un instant, Seigneur, lui dis-je. Il faut que je donne des instructions au couple-femme.
    - Des instructions ? demanda-t-il d'un air soupçonneux.
    - Pour qu'elles soient obéissantes, précisai-je, minaudant comme une entremetteuse. Comme elles sont vierges, elles risquent d'être un peu farouches.
    - Ah ? " Sa figure s'épanouit. " Et elles sont vierges, en plus ? C'est bien, dites-leur d'être obéissantes. " Zyanya et Tzimtzicha me jetèrent un regard méprisant
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    tandis que je prenais les deux filles à part pour leur donner mes instructions, des instructions que je venais d'imaginer. Ce ne fut pas facile, parce qu'il fallait que je parle vite dans leur langue et qu'elles étaient particulièrement lentes. Toutefois, elles secouèrent la tête avec l'air d'avoir vaguement compris et c'est avec un sentiment de fatalisme que je les poussai vers l'uandakuari. Sans protester, elles montèrent l'escalier avec lui, comme un crabe qui soutiendrait un crapaud. Avant d'arriver sur le balcon, le crapaud se retourna et cria quelque chose à son fils d'une voix s"i enrouée que je ne compris pas un seul mot. Tzimtzicha fit à son père un signe de tête soumis et nous demanda si nous voulions nous retirer. Pour toute réponse, Zyanya hoqueta et j'acceptai l'offre. La journée avait été longue. Nous suivîmes le prince héritier dans l'escalier qui partait de l'autre côté de la salle du trône.
    Et voici comment, à Tzintzuntzani, pour la première fois dans notre vie commune, Zyanya et moi avons eu des hôtes dans notre lit. Mais n'oubliez pas, mes révérends, que nous étions

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