Furia Azteca
tous les deux un peu échauffés par l'enivrant ch‚pari. Je vais t‚cher de vous expliquer tout ceci.
Avant de partir, j'avais parlé à Zyanya de l'imagination et même de la perversion dont faisaient preuve les Purépecha dans leurs voluptueuses pratiques sexuelles et nous avions décidé de ne manifester ni surprise, ni dégo˚t quel que soit le genre d'hospitalité qu'on nous offrirait, mais simplement de la refuser le plus courtoisement possible. Mais, ce soir-là, le temps de réaliser ce qui se passait, c'était déjà trop tard et ensuite, nous f˚mes bien obligés de reconnaître que c'était délicieux.
Tout en nous guidant, Tzimtzicha se tourna vers moi et me demanda en imitant le sourire de maquerelle que j'avais moi-même eu quelques instants avant, si le chevalier et sa dame souhaitaient des chambres séparées ou des lits séparées.
" Certainement pas ", répliquai-je froidement, avant qu'il ne me propose des partenaires différents ou autre chose d'aussi choquant.
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" Une chambre conjugale, alors. Mais parfois, Seigneur, ajouta-t-il d'un air très naturel, il arrive aux couples les plus aimants d'être un peu fatigués. La cour de Tzintzuntzani serait déshonorée si ses hôtes se sentaient, hum, trop las, pour profiter l'un de l'autre, même pour une seule nuit. Aussi nous avons des services qu'on appelle at‚natan‚rani qui augmentent les dispositions des hommes et la réceptivité des femmes, à un degré tel que ni l'un, ni l'autre ne l'ont peut-être jamais connu. "
Ce mot, at‚natan‚rani, pour autant que je sois arrivé à l'analyser, veut simplement dire " se grouper ". Avant que j'aie pu lui demander en quoi le fait de se grouper pouvait avoir un effet quelconque, il nous avait montré
notre chambre et s'était retiré en fermant derrière lui la porte laquée.
Nous nous trouvions dans une pièce éclairée par une lampe, avec le lit le plus profond et le plus moelleux que j'aie jamais vu. Deux esclaves, un homme et une femme, nous attendaient. Je leur jetai un regard inquiet, mais ils nous demandèrent simplement si nous voulions prendre un bain. Le domestique m'aida à me laver, puis me frotta énergiquement avec une pierre ponce dans l'étuve, mais rien de plus. J'en conclus que les esclaves, le bain, l'étuve, tout cela constituait ce que le prince entendait par ces "
services qu'on appelle at‚natan‚rani ". Ce n'était donc qu'un agrément de gens civilisés sans rien d'obscène. Je me sentais rafraîchi, revigoré et tout à fait " disposé " comme l'avait dit le prince à " profiter " de ma femme.
Les deux esclaves se retirèrent en s'inclinant et nous nous retrouv‚mes tous les deux dans la chambre qui était maintenant plongée dans l'obscurité. On avait tiré les tentures des fenêtres et éteint les lampes à
huile. Il nous fallut un moment pour nous rejoindre dans cette grande chambre et encore un peu de temps pour trouver l'immense lit. La nuit était tiède et seule la courtepointe supérieure était retournée. Nous nous gliss
‚mes dessous, côte à côte, sur le dos pour go˚ter pleinement la nuageuse douceur o˘ nous étions plongés.
" Tu sais, Z‚a, murmura Zyanya, je me sens aussi grise qu'une abeille."
Soudain, elle sursauta. "Ayyo! tu es bien pressé ! je ne m'y attendais pas.
" Au même
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moment, j'avais failli pousser la même exclamation. J'allongeai le bras et j'atteignis une petite main qui me touchait. Sa main, pensai-je, et je m'écriai, stupéfait : " Zyanya " juste quand elle disait : " Z‚a, on dirait... c'est un enfant qui s'amuse avec... avec moi.
- J'en ai un, moi aussi, répliquai-je, n'osant plus bouger. Ils nous attendaient là-dessous. qu'est-ce qu'on fait ? "
Je m'attendais à ce qu'elle me réponde : " Frappe ! Crie ! " ou bien qu'elle le fasse elle-même, mais elle sursauta à nouveau et avec un gloussement d'abeille éméchée, elle répéta ma question : " qu'est-ce qu'on fait ? que fait le tien ? "
Je le lui dis.
" Le mien aussi.
- Ce n'est pas désagréable.
- En définitive, non.
- Ils doivent être dressés pour ça.
- Pas pour leur plaisir, en tout cas. Le mien est bien trop jeune.
- Non, c'est pour augmenter notre plaisir, comme a dit le prince.
- Si on les renvoie, ils risquent d'être punis. "
Ce dialogue peut vous paraître froid et raisonné, mais il ne l'était pas. Nos voix étaient altérées et hos paroles entrecoupées de mouvements et de soupirs involontaires
" Tu as une fille ou un
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