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Furia Azteca

Furia Azteca

Titel: Furia Azteca Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Gary Jennings , Robert Gleason , Junius Podrug
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lac nous laver et revêtir notre plus belle parure.
    C'est donc le teint frais et la tête haute que nous fîmes notre arrivée dans l'avant-cour du palais, un jardin enclos et ombragé par de grands arbres. Je donnai l'ordre de déposer les chaises et je renvoyai les gardes et les porteurs qui furent conduits dans le quartier affecté aux domestiques. Seuls, Zyanya, les jumelles et moi travers‚mes le jardin jusqu'à l'énorme masse du palais* lui-même. Dans la confusion créée par la foule venue nous accueillir, l'étrange façon de marcher des deux filles passa inaperçue.
    Dans un ronronnement de paroles de bienvenue que je ne compris pas toutes, on nous fit franchir les grandes portes de cèdre du palais qui menaient sur une terrasse également parquetée de cèdre, puis nous pass‚mes par une autre porte pour arriver dans la salle d'audience de l'uandakuari. C'était une pièce immense. De chaque côté, un escalier menait à un balcon intérieur sur lequel donnaient les pièces de l'étage supérieur. L'uandakuari était assis sur une simple chaise basse, mais le long chemin qu'il fallait parcourir pour arriver à lui était manifestement prévu pour mettre le visiteur en position d'infériorité.
    La salle était bourrée d'hommes et de femmes élégamment vêtus qui se pressaient sur les côtés pour nous
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    L
    laisser passer. Lentement, nous avanç‚mes vers le trône et, gr‚ce à ma topaze, je pus bien voir l'uandakuari. Je ne l'avais aperçu qu'une fois auparavant, à l'occasion de la consécration de la grande pyramide, en un temps o˘ je voyais mal. Il était déjà vieux alors et depuis, il n'avait pas rajeuni. C'était un petit bonhomme tout ratatiné et peut-être était-ce sa calvitie qui avait inspiré la mode du pays, car il n'avait pas besoin de recourir aux services d'un rasoir d'obsidienne. Il n'avait pas plus de dents que de cheveux et presque pas de voix. Bien que je fusse content de me débarrasser enfin de mon encombrant présent, j'éprouvais un certain remords à remettre ces malheureuses dans les mains crochues de cette vieille souche racornie. Je lui donnai la lettre d'Ahuizotl et il la tendit à son tour à son fils aîné en lui ordonnant aigrement de la lire à haute voix. Je m'étais toujours représenté les princes comme des jeunes gens, mais celui-ci qui s'appelait Tzimtzicha, aurait eu les cheveux gris s'il les avait laissés pousser. Pourtant, son père lui sifflait des ordres comme s'il ne portait pas encore de pagne sous son manteau.
    " quoi ? Un présent ? " coassa le vieillard quand son fils eut terminé de lire la lettre en pore. Il fixa son regard larmoyant sur Zyanya qui était à
    côté de moi et dit en faisant claquer sa langue : " Ah oui, ça pourrait faire une nouveauté. qu'on lui rase tout, sauf sa mèche blanche. "
    …pouvantée, Zyanya recula d'un pas et je me h‚tai de préciser : " Voici le cadeau, Seigneur Yquingare ". Je poussai les jumelles devant le trône et je déchirai leur robe pourpre. La foule assemblée poussa un " Oh ! " de stupéfaction en me voyant mettre en pièces une étoffe aussi précieuse, puis on entendit un autre cri au moment o˘ le vêtement tomba à terre, dévoilant complètement les deux filles.
    " Par les couilles de plume de Kurikauri ! " souffla le vieillard en utilisant le nom pore de quetzalcoatl. Il continua à parler, mais son murmure se perdit dans les exclamations de surprise des courtisans et je vis seulement la salive qui lui coulait sur le menton. C'était un succès incontestable.
    Toutes les personnes présentes, y compris les vieilles 602
    épouses d'Yquingare encore en vie et ses courtisanes eurent le droit de venir examiner de près le couple-femme. Une fois que chacun eut satisfait sa curiosité malsaine, l'uandakuari donna en se raclant la gorge un ordre qui eut pour effet immédiat de vider la salle du trône, et nous rest‚mes seuls avec lui, le prince héritier et quelques gardes à l'allure patibulaire.
    " qu'on apporte à manger, maintenant ! dit-il en se frottant les mains. Il faut que je fasse bonne impression, hein ? "
    Le prince fit passer la consigne à un garde et un instant plus tard, des serviteurs vinrent disposer une nappe devant nous et nous nous assîmes tous les six après avoir revêtu les jumelles de leur robe déchirée. Je crus comprendre que le prince héritier n'était généralement pas admis à manger en même temps que son père, mais il parlait nahuatl couramment et nous

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