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Furia Azteca

Furia Azteca

Titel: Furia Azteca Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Gary Jennings , Robert Gleason , Junius Podrug
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les gens aux mours très libres qu'étaient les Purépecha, un homme qui voyageait avec sa compagne de tous les jours dans un pays o˘ il n'aurait eu qu'à lever le petit doigt pour avoir tout ce qu'il désirait, était un spectacle confondant. Ils verraient donc en moi un demeuré sans aucune imagination ou un impuissant, bien incapable d'être un voleur, un espion ou qui que ce soit de dangereux. C'est pourquoi, en fin de compte, j'acceptai que Zyanya vienne avec moi et elle se mit sur-le-champ à préparer les paquets.
    Ahuizotl me fit avertir que les jumelles et leur garde-robe étaient prêtes.
    quelle ne fut pas mon épouvante lorsque je les vis complètement tondues, Ayyo ! leur tête ressemblait à leurs seins, en forme de cône et je craignis d'avoir fait une grave erreur en donnant ce conseil. Chez les Purépecha, une tête chauve était peut-être la suprême beauté, mais que dire d'une tête chauve et pointue ? De toute façon, il était trop tard pour changer d'avis, et chauves elles resteraient.
    Ensuite, à la dernière minute, on s'aperçut qu'aucune chaise à porteurs classique ne pouvait convenir à Droite et à Gauche et il fallut en fabriquer une spécialement, ce qui retarda notre départ de quelques jours.
    Ahuizotl avait
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    décidé de ne rien épargner pour cette expédition, aussi ce fut une véritable caravane qui se mit en route avec nous.
    Deux gardes du palais nous précédaient ; ils n'avaient pas d'armes, mais je savais qu'ils étaient tous deux experts dans les combats à main nue. Pour ma part, je n'avais rien d'autre que mon bouclier blasonné de Chevalier-Aigle et une lettre d'introduction signée d'Ahui-zotl. Je marchais à côté
    de la chaise à porteurs de Zyanya, jouant à la perfection mon rôle d'époux soumis et lui montrant tout ce qu'il y avait à voir en chemin. Derrière nous, venait la chaise des jumelles portée par huit hommes ainsi que des équipes de rechange qui se relayaient. Cette chaise était en fait une sorte de petite hutte posée sur des montants en bois avec un toit et des rideaux sur les côtés. L'arrière-garde de la caravane était composée de nombreux esclaves chargés de paquets, de paniers et de provisions.
    Au bout de trois ou quatre jours de marche, nous arriv‚mes dans le village de Zitacuaro près duquel un poste de garde signalait les limites du Michoac
    ‚n. Nous y fîmes halte tandis que les soldats purépecha examinaient respectueusement la lettre que je leur montrai, puis ils t‚tèrent les paquets sans les ouvrir. Ils eurent l'air stupéfait quand ils virent deux filles exactement semblables assises côte à côte, dans une position qui semblait particulièrement inconfortable. Cependant, ils ne posèrent aucune question et nous firent très poliment signe que nous pouvions traverser Zitacuaro.
    Par la suite, on ne nous arrêta pas une seule fois, mais j'avais donné
    ordre que les rideaux de la chaise à porteurs soient désormais toujours tirés. J'étais certain qu'un messager rapide avait déjà informé
    l'uandakuari de notre venue, mais je voulais que la nature du présent reste mystérieuse le plus longtemps possible, jusqu'au moment o˘ nous en ferions nous-mêmes la surprise. Zyanya me disait que j'étais cruel d'empêcher les jumelles de voir le nouveau pays o˘ elles allaient vivre. Aussi, à chaque fois que je lui montrais quelque chose d'intéressant, elle faisait arrêter la caravane et, s'il n'y avait personne sur la route, elle allait soulever le rideau pour qu'elles puissent, elles aussi, profiter du spectacle.
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    Si Zyanya n'avait pas été là, ce voyage m'aurait paru bien ennuyeux et j'étais heureux qu'elle ait réussi à me persuader de la laisser venir. Elle parvenait même, de temps en temps, à me faire oublier la mission périlleuse qui était le but de cette expédition. Elle voyait toujours quelque chose de nouveau, poussait des exclamations et écoutait mes explications avec une attention enfantine.
    La première chose qui la surprit ce fut, bien s˚r, le nombre de personnes au cr‚ne chauve et brillant. Je l'avais mise au courant de cette coutume, mais savoir n'est pas voir. Au début, elle dévisageait les jeunes gens en disant : " «a, c'est un garçon, ah ! non, c'est une fille... " Je dois dire que cette curiosité était réciproque. Les Purépecha avaient l'habitude de voir des gens chevelus - parmi les étrangers, les classes inférieures et quelques excentriques - mais jamais aucun d'eux

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