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Furia Azteca

Furia Azteca

Titel: Furia Azteca Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Gary Jennings , Robert Gleason , Junius Podrug
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paraître bien ridicule aux yeux des Tarahumara.
    Cependant, il était trop tard pour l'éteindre ; ils étaient déjà tous passés et je vis les lumières chancelantes s'évanouir vers le sud-ouest.
    Le ciel s'éclaircit vers l'est et Grand-Père Feu fit son apparition, puis, tout doucement - comme un grand-père qu'il était - il monta dans le firmament. D'après mes évaluations, les hommes de Guacho-chî auraient d˚
    repasser devant moi. Je me mis face au nord-est et comme il n'y avait plus de torches pour signaler leur venue, j'essayai de percevoir des bruits avant-coureurs. Mais je n'entendis rien et je ne vis rien.
    Je refis mes calculs mais je ne trouvai aucune erreur. Toujours rien en vue. Je t‚chai alors de me souvenir si Tes-disora ne m'avais pas dit que les coureurs prenaient un chemin différent au retour. Le soleil était presque au zénith quand j'entendis appeler :
    " Kuira-ba ! "
    C'était un Tarahumara avec des petites gourdes accrochées à la ceinture de son pagne et le visage peint de motifs jaunes, mais je ne le reconnus pas, aussi je pensai qu'il était l'un des sprinters de Guacho-chî. quand j'eus répondu à son salut, il s'avança vers moi avec un sourire amical, mais inquiet.
    " J'ai vu votre feu cette nuit et j'ai quitté mon poste pour venir vous voir. Dites-moi, l'ami, comment vos concitoyens ont-ils fait pour retenir nos coureurs dans votre village ? Est-ce que les femmes les attendaient, toutes nues et prêtes à s'offrir ?
    - C'est une charmante idée, lui répondis-je. Mais, à ma connaissance, il n'en est rien. J'étais justement en train de me demander si votre équipe pouvait retourner" par un autre chemin. "
    II allait me répondre quand il fut interrompu par un autre " Kuira-ba ! "
    et nous vîmes arriver Tes-disora et ses cinq compagnons. Ils titubaient de fatigue en se ren-687

    voyant mollement la balle de bois qui était maintenant grosse comme le poing.
    " Nous... dit Tes-disora à l'homme de Guacho-chf et en s'arrêtant pour reprendre son souffle. Nous n'avons pas encore croisé vos coureurs. qu'est-ce que ça veut dire?
    - Nous nous demandions justement ce qui avait bien pu se passer ", lui répondit l'autre.
    Tes-disora nous regardait, stupéfait et pantelant. Un de ses compagnons haleta avec un accent d'incrédulité :
    " Ils ne sont... pas encore... passés ici ? "
    Le reste des participants arrivait peu à peu. Tout le monde hochait la tête et se regardait sans comprendre.
    " Notre village ", dit une voix basse et angoissée.
    " Nos femmes ", ajouta une autre, plus forte et encore plus inquiète.
    Et l'étranger articula d'un ton tremblant :
    " Les meilleurs d'entre nous. "
    L'angoisse et la stupeur se lisaient dans tous les regards. Leurs yeux atterrés se tournèrent vers le nord-est et dans le bref instant de silence qu'il y eut avant qu'ils ne me quittent et se mettent à courir plus vite que jamais, j'entendis l'un d'eux prononcer ces mots : " Les Yaki ! "
    Je ne les ai pas suivis à Guagiiey-bo. Je n'y suis jamais retourné. J'étais un étranger et je n'avais pas ma place dans leur affliction. Je savais ce qu'ils allaient découvrir : les bandits yaki et les coureurs de Guacho-chi avaient d˚ arriver à peu près en même temps à Guagiiey-bo et ces derniers étaient trop épuisés pour opposer une résistance à ces sauvages. Les Yaki avaient certainement scalpé tous les hommes avant de les massacrer et je ne voulais même pas songer au sort qu'avaient d˚ subir le si-riame, la petite Vi-rikota et les autres femmes du village avant de mourir. Je suppose qu'ensuite les survivants s'étaient partagés pour repeupler leurs villages, mais je n'en aurai jamais la certitude.
    Je n'ai jamais non plus vu de Yaki, pourtant cela m'aurait fort intéressé -
    à condition qu'eux ne me voient pas - car ces êtres redoutables doivent être éton-688
    nants à observer. Dans toute mon existence, je n'ai rencontré qu'un seul homme qui les ait connus, l'Ancien de la Maison des Pochteca. Vous autres, Espagnols, vous ne vous êtes jamais trouvés en leur présence, car vous ne vous êtes pas encore aventurés si loin au nord et à l'ouest. Voyez-vous, je crois que je pourrais même avoir de la pitié pour un Espagnol qui tomberait entre leurs mains.
    Je regardai disparaître ces hommes dans la forêt et je leur adressai un adieu silencieux, puis, je m'accroupis pour préparer mon pinolli et je m
    ‚chai un peu de jipuri pour rester éveillé pendant le reste de la

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