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Furia Azteca

Furia Azteca

Titel: Furia Azteca Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Gary Jennings , Robert Gleason , Junius Podrug
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que pouvait receler ce pays. Je ne sais pas ce qu'est un Flamand, mais celui-ci parlait espagnol et bien que ses paroles ne fussent pas traduites, j'en compris le sens général.
    Il déclara que les objets en or et en argent étaient d'un grand prix, de même que les topazes, les perles et les turquoises et, davantage encore, les émeraudes - encore qu'il regrett‚t qu'elles soient taillées en forme de fleur ou d'animal plutôt qu'avec des facettes. Il pensait que les manteaux et les coiffures de plumes pouvaient avoir une certaine valeur en tant que curiosités et pièces de musée. Par contre, il écarta dédaigneusement les jades bien que Ce-Malinali ait tenté de lui expliquer que leur aspect religieux en faisait des cadeaux très estimables.
    Le joaillier ne tint pas compte de sa remarque et dit à Cortés :
    " Ce n'est pas du jade de Cathay, ni même du faux jade d'une qualité
    passable. Ce ne sont que des cailloux de serpentine verte, Capitaine, qui n'ont guère plus de valeur que nos billes de verre. "
    Je ne savais pas alors ce qu'était le verre-et j'ignore toujours ce qu'est Cathay. Par contre, je savais parfaitement que ces jades n'avaient qu'une valeur rituelle. Maintenant ils ne sont plus que des jouets pour les enfants, mais en ce temps-là, ils signifiaient quelque chose pour nous et j'étais furieux de voir de quelle façon les Blancs recevaient nos présents, en donnant un prix à tout, comme si nous avions été des marchands essayant de leur refiler une marchandise douteuse.
    Ce qui me désolait encore davantage, c'était de constater que les Espagnols n'appréciaient aucunement ces cadeaux en tant qu'ouvre d'art, mais uniquement
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    d'après le poids du métal. Ils ôtèrent les pierres de leur monture d'or ou d'argent et les mirent dans des sacs. Ensuite, ils écrasèrent le métal finement ouvragé dans de grandes coupes de pierre et allumèrent un feu dessous pour le faire fondre. Par conséquent, de tous les trésors que nous avions apportés, il ne subsista que des lingots d'or et d'argent aussi disgracieux que des briques d'adobe.
    Laissant mes pairs jouer leur rôle de grands seigneurs, je passai les jours suivants à me promener ça et là parmi les simples soldats. Je les comptai, eux, leurs armes, leurs chevaux, leurs chiens et toutes les choses auxquelles je ne pouvais encore attribuer aucune utilité, comme ces tas de lourdes boules de métal et ces chaises basses en cuir curieusement incurvées. Je prenais grand soin de ne pas attirer l'attention et comme les Totonaca que les Espagnols avaient mis au travail forcé, je me déplaçais toujours avec une planche ou une jarre d'eau pour faire croire que j'étais employé à quelque t‚che. Cela ne m'empêchait pas de me servir de ma topaze et de prendre des notes sur tout ce que je voyais. Parfois, j'aurais préféré porter un encensoir au lieu d'une planche, mais je dois reconnaître que ces Espagnols sentaient moins mauvais que ceux dont j'avais gardé le souvenir. Ils ne se lavaient toujours pas, mais après leur rude journée de travail, ils se déshabillaient en conservant malgré tout leurs immondes sous-vêtements et ils allaient faire trempette dans la mer. Aucun d'eux ne savait nager, mais ils s'ébrouaient suffisamment pour débarrasser leur corps de la sueur du jour. Je n'irai pas jusqu'à dire qu'ils sentaient la fleur, d'autant qu'ils enfilaient aussitôt après leurs habits raidis de crasse, mais gr‚ce à ce rinçage, ils sentaient un peu moins mauvais.
    Je passais les nuits, soit au camp, soit dans la ville de Vera Cruz, en ouvrant toujours bien grand mes yeux et mes oreilles. Je n'y appris aucune nouvelle sensationnelle, car les conversations des soldats avaient pour thème principal les mérites comparés des Indiennes et des femmes de leur pays, mais j'améliorai ainsi ma compréhension de l'espagnol. Je faisais toujours très

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    attention à ne pas être entendu quand je me répétais leurs phrases et leurs mots pour m'entraîner.
    Toujours pour ne pas risquer d'être pris pour un imposteur, j'évitais de parler avec les Totonaca et je ne pus demander à personne de m'expliquer une chose qui m'intriguait considérablement.
    Tout le long de cette côte et surtout à Zempoala, se dressent de nombreuses pyramides dédiées à Tezcatli-poca ou à d'autres divinités. Elles ont toutes un temple au sommet mais ces temples avaient incroyablement changé. Plus un seul n'abritait la statue de Tezcatlipoca,

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