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Furia Azteca

Furia Azteca

Titel: Furia Azteca Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Gary Jennings , Robert Gleason , Junius Podrug
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    comment être s˚r que d'autres ne viendront pas ensuite, avec un armement encore plus redoutable ? "
    L'optimisme de Motecuzoma commençait à retomber. Il jetait partout des regards inquiets, comme s'il cherchait à échapper à quelque chose, aux Blancs ou à l'obligation de prendre une décision, je ne sais. Son regard finit par se poser sur moi.
    " Tu semblés impatient de prendre la parole, Mixtli. quelle est ton opinion ?
    - Il faut br˚ler leur dernier vaisseau ", répondis-je sans hésitation.
    Dans la salle du trône, s'élevèrent des " quoi ? " " quelle honte ! " "
    Attaquer les visiteurs sans provocation ! " " Entreprendre une guerre sans l'avoir déclarée ! "
    D'un geste impérieux, Motecuzoma fit taire tout le monde et il se tourna vers moi : " Pourquoi ?
    - Avant que nous ne partions, Seigneur Orateur, ils ont chargé l'or fondu et tous vos présents sur leur navire. Ils vont bientôt mettre les voiles pour Cuba ou pour l'Espagne avec sans doute un message pour leur roi Carlos. Les Blancs sont avides d'or ; vos cadeaux ne les ont pas rassasiés, ils les ont seulement mis en appétit. Si on laisse partir ce bateau avec la preuve qu'il y a de l'or chez nous, rien ne pourra plus nous sauver de l'invasion toujours plus nombreuse de ces hommes assoiffés d'or. Ce navire est en bois. Envoyez quelques vaillants guerriers, de nuit, avec des canoÎs. Ils feront semblant de pêcher avec des torches et pourront s'approcher d'assez près pour mettre le feu au bateau.
    - Et alors ? Certes et son armée seront totalement coupés de leur pays et ils viendront ici avec des intentions peu amicales après un tel acte de notre part.
    - Orateur Vénéré, repris-je d'un ton las, de toute manière ils viendront, quoi que nous fassions. Ils viendront avec les Totocana pour les guider et porter les provisions de route. Toutefois, nous pouvons les en empêcher.
    J'ai fait un relevé très précis du terrain. Les chemins qui mènent de la côte vers les hautes terres empruntent tous des défilés étroits et profonds ; dans des endroits pareils les chevaux, les arquebuses et les canons
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    des Blancs ne leur seront d'aucune utilité, pas plus que leurs armures de métal. Il suffira de quelques guerriers postés là o˘ il le faut, sans autres armes que des blocs de pierre, pour les broyer tous. "
    Ma suggestion souleva un nouveau concert d'exclamations indignées. Comment, des Mexica attaquer en traître, comme des sauvages ! Mais je poursuivis : "
    II faut arrêter cette invasion par n'importe quel moyen. A cause de sa folie, peut-être, Certes nous a rendu la t‚che l ' plus facile. Il a br˚lé
    lui-même dix de ses vaisseaux et il n'en reste qu'un seul à détruire. Si celui-ci ne revient jamais porter de message au roi Carlos, si pas un seul Blanc ne sort vivant de cette aventure pour aller lui en rendre compte, il ne saura jamais ce qu'il est advenu de cette expédition. Il pensera que ses soldats ont disparu dans un océan secoué par une perpétuelle tempête, ou qu'ils ont été massacrés par une nation extraordinaire-ment puissante.
    Alors, nous pourrons espérer qu'il ne se risquera plus à envoyer d'autre expédition. "
    Le silence s'établit. Personne ne voulait être le premier à commenter mon intervention. Finalement, ce fut Cuitlahuac qui déclara :
    " C'est une proposition astucieuse, Seigneur mon frère.
    - Elle me semble monstrueuse, grommela Motecuzoma. Détruire le vaisseau des étrangers pour les inciter à s'aventurer dans les terres et ensuite les attaquer par surprise. Cette décision demande qu'on y réfléchisse et qu'on s'entretienne longuement avec les dieux.
    - Seigneur Orateur, le pressai-je désespérément, ce navire va partir d'un moment à l'autre !
    - Cela voudra dire alors que c'est la volonté des dieux. N'agite pas tes mains comme ça. "
    En effet, mes mains auraient bien eu envie de l'étrangler, mais je les contraignis à faire un geste de soumission résignée.
    " Si le roi Carlos n'a plus de nouvelles de ses troupes et qu'il en conclut qu'elles sont en danger, il n'hésitera pas à envoyer des renforts à leur rescousse. Si l'on en juge par la désinvolture avec laquelle Certes a br˚lé
    dix navires, il est certain que le roi Carlos en a bien d'autres 923
    en réserve. Cortés n'est peut-être qu'un simple pion dans une offensive généralisée et il serait plus sage de s'entendre à l'amiable avec lui tant que nous ignorons ce qui se cache derrière tout ça.

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