Furia Azteca

suivait de près nos alliés Tecpaneca, eux-mêmes sur la piste de ses alliés Texcalteca. Ceux-ci eurent donc la mauvaise surprise de se trouver coincés entre deux armées ennemies. Pensant que quelque chose avait entravé le déroulement du plan d'ensemble de l'attaque, les Tecpaneca abandonnèrent la poursuite et regagnèrent Tlacopan. Cortés finit par rattraper ses Texcalteca et il put reconstituer son armée passablement amoindrie et très déprimée. Cependant, il fut certainement soulagé de constater que ses meilleurs combattants indigènes, les Texcalteca, avaient subi un minimum de pertes et j'imagine que cette idée lui vint alors à l'esprit : " Si je vais à Texcala, le vieux roi Xicotenca verra que je lui ai conservé la majorité des combattants qu'il m'a prêtés. Il ne devrait donc pas trop m'en vouloir, ni m'accuser d'un échec total et j'arriverai peut-être à le persuader de me donner asile dans son pays. " qu'il se soit ou non tenu "ce raisonnement, Cortés conduisit sa lamentable armée
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    par le nord de la région des lacs en direction de Texcala. Beaucoup de soldats moururent en chemin de leurs blessures et tous souffrirent beaucoup car ils évitèrent prudemment les endroits peuplés et ne purent donc pas se . procurer des vivres. Ils furent obligés de se nourrir des l- bêtes sauvages et des plantes qu'ils purent trouver et ils durent même, au moins une fois, abattre des chevaux et
    chiens pour les manger.
    Une fois seulement, ils furent attaqués au pied des inontagnes par des guerriers acolhua fidèles à la Triple JM&lliance, mais ceux-ci manquaient à
    la fois de chef et fde motif pour se battre et le combat se déroula presque comme une Guerre Fleurie. quand les Acolhua eurent fait suffisamment de prisonniers, ils quittèrent le champ de bataille et rentrèrent à Texcoco pour célébrer leur " victoire ". L'armée de Cortés arriva à Texcala douze t jours plus tard sans avoir essuyé beaucoup de pertes ' depuis la Triste Nuit. Xicotenca, le vieux chef aveugle de Texcala, nouvellement converti au christianisme, fit bon accueil à Cortés et lui permit d'installer ses troupes chez lui pour tout le temps qu'il le désirerait. * Tous ces événements qui travaillaient à notre détri-; ment étaient totalement ignorés à Tenochtitl‚n quand, Ifdans l'aube radieuse qui suivit la triste nuit, on envoya ftes premiers xochimiqui vers l'autel du sacrifice au som-.
    met de la grande pyramide.
    D'autres ennuis survinrent également au cours de Uîette nuit. L'Orateur Vénéré de Tlacopan, Totoqui-|ftuaztli, mourut dans sa ville pendant les combats et on rouva le corps de Cacama de Texcoco parmi les cada-BS qui jonchaient le Cour du Monde Unique. La popu-tion de Tlacopan désigna comme successeur à son Uey toani son frère Tetlapanquetzal, mais le choix d'un rateur Vénéré pour Texcoco souleva plus de difficultés, prince Fleur Noire était le prétendant légitime et la ajorité des Acolhua l'aurait volontiers mis sur le trône S'il ne s'était pas allié aux Blancs détestés. Le Conseil Texcoco en accord avec les Orateurs Vénérés de enochtitl‚n et de Tlacopan décida de nommer un ime assez insignifiant pour être accepté par tous les :is et qui pourrait ensuite être remplacé par le chef 1005
    de la faction qui finirait par l'emporter. Il s'appelait Cohuanacoch et je crois que c'était un neveu de Neza-hualpilli. C'est à cause de la division de ce pays et de la fragilité du pouvoir que les guerriers acolhua avaient attaqué si mollement l'armée de Cortés en déroute, alors qu'ils auraient pu l'anéantir complètement. Les Acolhua ne manifestèrent jamais plus depuis lors l'ardeur guerrière que j'avais tant admirée quand Nezahualpilli les avaient menés au combat contre les Texcalteca tant d'années auparavant.
    Pendant cette même nuit, le corps de Motecuzoma disparut de la salle du trône et on ne le revit plus jamais. On a fait bien des suppositions à ce sujet : qu'il avait été coupé en menus morceaux par nos guerriers quand ils avaient envahi le palais ; que ses femmes et ses enfants avaient enlevé le corps pour le mettre à l'abri ; que les prêtres fidèles l'avaient embaumé
    et caché pour l'exhiber miraculeusement le jour o˘ tous les Espagnols seraient partis et o˘ les Mexica seraient à nouveau les maîtres du pays.
    Pour ma part, je crois que le corps de Motecuzoma a été mêlé à ceux des guerriers texcalteca qui furent tués dans le palais et