Furia Azteca
que de devenir idiot. "
II partit aussitôt informer Tlatli et ils durent ensuite faire passer le mot car à partir de ce jour, la file d'attente diminua et au bain de vapeur, il m'arrivait souvent de Voir mes camarades essayer de détecter des signes de pourrissement. Le nom de la femme subit une transformation et on l'appela Rebut des Dieux. Certains écoliers continuèrent pourtant, sans frémir, à frayer avec elle et notamment Pactli. Mon mépris à son égard devait être aussi visible que son aversion pour moi car un jour il vint me trouver et me dit d'un ton menaçant :
" Alors, la Taupe est trop soucieuse de sa santé pour aller se salir avec une maatitl ? Je sais que ce n'est qu'un prétexte parce que tu es impuissant, mais cela a l'air de vouloir critiquer mon comportement, fais bien attention de ne pas aller dire du mal de ton futur frère. " Je le regardai stupéfait. " Avant de pourrir, comme tu me le prédis, j'ai l'intention d'épouser ta sour. Même si je ne suis plus qu'un idiot malade et baveux, elle ne pourra pas refuser de se marier avec un noble.
J'aimerais mieux tout de même qu'elle m'accepte de son plein gré. Aussi je te préviens, futur beau-frère, ne parle jamais à Tzitzi-tlini de cette affaire avec Don des Dieux, sinon je te tuerai. "
II partit sans attendre une réponse que, de toute manière, je n'aurais pas pu lui faire tout de suite. J'étais muet de terreur. Non pas que je craignis personnellement Pactli, car j'étais un peu plus grand et probablement un
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peu plus fort que lui. Même s'il n'avait été qu'un nain sans défense, il n'en aurait pas moins été le fils de notre tecuhtli et voilà qu'il avait une dent contre moi. Depuis que les garçons avaient commencé leurs jeux solitaires, puis leurs ébats avec Don des Dieux, je vivais dans l'angoisse.
Mes minables performances et les railleries dont j'étais l'objet blessaient moins ma vanité qu'elles ne me remplissaient d'une peur profonde. Il fallait à tout prix qu'on me croie impuissant et efféminé. La bêtise de Pactli n'avait d'égale que son arrogance, mais si jamais il avait des soupçons sur la cause réelle de mon apparente faiblesse sexuelle - c'est-à-dire que je prodiguais mes forces ailleurs - il serait bien capable d'essayer de savoir qui en était l'objet et, dans notre petite île, il aurait vite fait de le découvrir.
Pactli avait remarqué Tzitzitlini alors qu'elle n'était encore qu'une toute jeune fille, le jour o˘ elle était allée au palais pour assister avec ma mère à l'exécution de la princesse adultère. Plus récemment, à la fête de printemps du Grand Réveil, Tzitzi avait conduit la danse sur la place de la pyramide et Pactli l'avait vue évoluer et avait été complètement subjugué.
Depuis ce moment, il avait essayé à plusieurs reprises de la rencontrer en public et lui avait adressé la parole, ce qui était un manque aux bonnes manières, même de la part d'un pilli. Il avait aussi inventé des excuses pour venir deux ou trois fois chez nous, soi-disant pour " parler de la carrière avec Tepetzal‚n ", et il avait bien fallu le laisser entrer.
L'accueil froid de Tzitzi et son aversion non dissimulée aurait éloigné
pour toujours n'importe qui.
Et voilà que ce méprisable individu me disait qu'il allait épouser ma sour.
Ce soir-là, alors que nous étions en train de dîner après que mon père eut remercié les dieux pour la nourriture qu'ils voulaient bien nous accorder, je déclarai brusquement :
" Aujourd'hui, Pactli m'a dit qu'il avait l'intention de prendre Tzitzi pour femme. Pas seulement si elle accepte et si la famille y consent, mais carrément, qu'il a l'intention de le faire et qu'il le fera. "
Ma sour se raidit et me regarda fixement. Elle passa sa main sur son visage, comme font toujours les femmes
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de chez nous quand il se produit une chose inattendue. Mon père avait l'air mal à l'aise. Ma mère continua à manger tranquillement et tout aussi tranquillement, elle déclara : " C'est vrai, il en a parlé, Mixtli. Pactli aura bientôt terminé l'école primaire et il doit aller à l'école calmecac pendant plusieurs années, avant de pouvoir prendre femme.
- Il ne peut pas prendre Tzitzi, dis-je. Il est stupide, -> gourmand et malsain. " Ma mère se pencha par-dessus la nappe et me donna une violente gifle.
" «a t'apprendra à parler irrespectueusement de notre futur gouverneur.
Pour qui te prends-tu pour te permettre de mépriser un noble ?
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