Game Over - L’histoire d’Éric Gagné
conscients que cela avait eu pour effet de tiédir les ardeurs des directeurs généraux.
Après un court laps de temps, nous avons donc décidé dâaccepter la proposition des Twins. Toutefois, ces derniers ont «viré leur capot» au dernier instant et ont retiré lâoffre quâils nous avaient faite. Câétait plutôt inhabituel comme situation puisque les négociations avec les dirigeants des Twins sâétaient rendues vraiment loin.
Comme ça, sans avertissement, nous nous sommes retrouvés à la case départ alors que la plupart des formations avaient déjà complété leurs emplettes hivernales.
Dans cette situation, tant quâà devoir dénicher une équipe, je préférais nettement me retrouver dans un environnement qui mâétait familier et jâai mentionné à Scott que jâavais vraiment envie de retourner à Milwaukee, au Texas ou encore à Los Angeles.
Quand nous avons téléphoné aux Brewers, ils nous ont fait savoir que tous leurs contrats des ligues majeures étaient déjà signés et que leur limite budgétaire était atteinte.
â Ãcoutez, je comprends la situation. Si ça peut faciliter les choses, je suis prêt à signer un contrat des ligues mineures, ai-je insisté.
Cette manière de procéder sécurisait les dirigeants des Brewers. Après tout, ils étaient mieux placés que quiconque pour mesurer le risque financier que je représentais. Je mâétais blessé à lâépaule la saison précédente, jâavais reçu plusieurs injections de cortisone et subi plusieurs radiographies. Les médecins des Brewers avaient eux-mêmes rédigé mon dossier médical. Par conséquent, ils savaient quâil était possible que je me blesse à nouveau.
En signant un contrat des mineures, les Brewers nâallaient pas être obligés de me verser un salaire des majeures si je me blessais au camp ou si mes performances printanières ne sâavéraient pas suffisamment convaincantes pour décrocher un poste.
Cette situation me convenait. Ils mâavaient fort bien traité en 2008 et je comprenais parfaitement quâen raison de mes blessures, je nâavais pas été en mesure de justifier cet investissement.
Je me suis donc soumis à une imagerie par résonance magnétique et le résultat de lâexamen sâest avéré très positif. Les médecins qui ont scruté mon épaule nây ont décelé quâune usure normale pour un lanceur de 33 ans.
Nous avons ensuite signé le contrat des ligues mineures que nous avions négocié avec les Brewers, une entente qui ressemblait beaucoup à celle que nous pensions avoir conclue avec les Twins. à condition, bien sûr, que je parvienne à me tailler un poste.
Quand je me suis présenté au complexe de Maryvale, à Phoenix, à lâouverture du camp, tout sâest déroulé à merveille. Par contre, dès lâinstant où jâai tenté dâ«ouvrir la machine» au monticule, les douleurs à lâépaule sont réapparues.
Pour une raison que jâignorais, jâétais parfaitement à lâaise quand je lançais la balle à 80% de ma force maximale. Mais aussitôt que je tentais dâatteindre le plateau suivant, jâen étais tout simplement incapable. La douleur était trop vive.
Le directeur général Doug Melvin et son adjoint Gord Ash mâont alors rencontré.
â Il est clair que tu ne pourras entreprendre la saison, alors il y a deux possibilités qui sâoffrent à nous, a indiqué Melvin. Nous pouvons te libérer et signer un autre contrat ensemble quand tu auras soigné cette blessure, ou nous pouvons te garder avec nous dans les mineures pendant environ quatre ou six semaines, histoire de tâaccorder le temps nécessaire pour guérir.
Je commençais à en avoir plein mon casque dâêtre constamment blessé et jâétais découragé. à vrai dire, je me sentais coupable de me retrouver à nouveau dans cet état. Lorsque nous avions paraphé notre contrat, jâavais assuré les dirigeants des Brewers que tout était rentré dans lâordre. Ce dont jâétais dâailleurs convaincu.
â Libérez-moi, ai-je tranché. Libérez-moi et je
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