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Game Over - L’histoire d’Éric Gagné

Game Over - L’histoire d’Éric Gagné

Titel: Game Over - L’histoire d’Éric Gagné Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Martin Leclerc
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ce que tu devras faire. Si jamais on te convoque comme témoin, tu iras t’asseoir à l’avant et tu diras toute la vérité, et ce sera tout. Mais en attendant, tu ne dois rien dire.
    J’étais, comme on dit, «peinturé» dans un coin. Je ne savais pas si je devais attaquer ou me défendre. Chose certaine, je voulais faire quelque chose. Mais je ne pouvais pas. Je ne pouvais pas m’expliquer ni présenter d’excuses. Compte tenu des conseils et des avis que j’avais reçus, il aurait été assez stupide d’agir autrement.
    La loi du silence l’a donc emporté. Écœuré par ce cirque et par la tournure des événements, j’ai fini par me retirer sur mes terres pour tenter, tant bien que mal, de me préparer pour le camp des Brewers.
    Je me sentais complètement à plat.
    La deuxième moitié de la saison 2004 à Los Angeles avait hypothéqué ma santé. La deuxième moitié de la saison 2007 à Boston avait détruit ma confiance. Puis le Rapport Mitchell venait de ternir ma réputation. Et dans les trois cas, il me semblait qu’il n’y avait pas grand-chose à faire pour rectifier le tir.
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chapitre 14
Les Capitales
    Le 4 octobre 2008, nous affrontions les Phillies de Philadelphie au Miller Park, à Milwaukee. Et nous étions acculés au pied du mur.
    Nous nous étions battus durant 162 matchs pour mériter la quatrième place (le «quatrième as») donnant accès aux séries éliminatoires de la Ligue nationale. Mais lors des deux premières rencontres de notre série de division, les partants Cole Hamels et Brett Myers avaient menotté notre attaque deux fois en l’espace de 24 heures et nous faisions déjà face à l’élimination.
    Dans le troisième match, par contre, les choses se passaient différemment. Nos frappeurs avaient malmené le vétéran Jamie Moyer dès le départ et nous avions pris les commandes. En huitième, nous détenions une avance de 4 à 1 quand notre gérant, Dale Sveum, m’a désigné pour faire face aux neuvième, premier et deuxième frappeurs de l’alignement des Phillies.
    Après avoir retiré les deux premiers frappeurs, j’ai accordé un double à Jason Werth, qui avait déjà été mon coéquipier chez les Dodgers. Puis Chase Utley, l’un des plus coriaces frappeurs de la ligue, s’est présenté à la plaque. J’ai rapidement pris une avance de 0-2 dans le compte et Utley a mis fin à la manche sur le troisième lancer, en soulevant un ballon dans la gauche.
    De façon on ne peut plus routinière, je suis ensuite rentré à l’abri, comme cela s’était produit des centaines et des centaines de fois.
    J’étais alors à des lieues de m’imaginer que je n’allais plus jamais remonter sur un monticule des ligues majeures.
    Nous avons bel et bien remporté ce troisième match de la série, mais les Phillies nous ont éliminés dès la rencontre suivante. Ils ont ensuite poursuivi leur irrésistible poussée jusqu’en Série mondiale, où ils ont disposé des Rays de Tampa Bay en cinq matchs.
    Dès le lendemain de leur conquête, comme le veut la coutume, la chasse aux joueurs autonomes s’est mise en branle dans le base-ball majeur. Et certaines équipes ont démontré de l’intérêt pour mes services en vue de la saison 2009. J’avais connu une saison plutôt moche en raison des blessures, mais j’avais quand même dis-puté du baseball solide en deuxième moitié de calendrier et en séries.
    La question était donc de savoir «où» j’allais jouer et non pas «si» j’allais jouer l’été suivant.
    Parmi les organisations qui tâtaient le terrain auprès de nous, les Twins du Minnesota semblaient les plus déterminés. Ils avaient proposé un contrat d’une saison comportant un salaire garanti et des bonis totalisant cinq ou six millions de dollars.
    Comme le marché n’était pas particulièrement fébrile, Scott et moi avons décidé d’attendre un peu pour voir si de meilleures offres allaient survenir. Mais nous ne voulions pas patienter trop longtemps. Je revenais d’une deuxième saison difficile en autant d’années et nous étions parfaitement

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