Game Over - L’histoire d’Éric Gagné
les Yankees de New York, où il a succédé à Jorge Posada derrière le marbre.
Au Canada, Ãdouard-Montpetit est la seule école secondaire qui puisse se vanter dâavoir contribué au développement dâun récipiendaire du trophée Cy Young et dâun receveur ayant porté les couleurs de deux des plus prestigieuses organisations du baseball majeur!
Câest assez fabuleux dâailleurs, compte tenu des conditions dans lesquelles nous nous entraînions.
Nous passions à peu près tout notre temps en gymnase, ce qui nâétait pas fameux pour développer la puissance de nos bras ou nos habiletés défensives. Les exercices au bâton se déroulaient aussi à lâintérieur, dans des cages de frappeurs. Il était très rare que lâon ait lâoccasion de sâentraîner à lâextérieur sur un vrai terrain de baseball. Câest peut-être survenu dix ou quinze fois durant les trois années que jâai passées à cette école. Et quand nous sortions, on ne jouait jamais de matchs. On ne faisait que des séances dâentraînement.
Peu importe. Câétait mieux que rien. Et il faut croire que nous sommes parvenus à tirer le maximum des installations qui étaient mises à notre disposition!
Au terme de cette première année passée à Ãdouard-Montpetit, je me suis retrouvé dans lâuniforme des Marquis de Montréal au sein du réseau de développement midget AAA.
La création de ce réseau de développement provincial, à la fin des années 1980, fut sans doute la meilleure chose qui soit survenue dans le monde du baseball québécois. Le midget AAA permet depuis ce temps aux meilleurs joueurs de 15 et 16 ans de sâaffronter dans un contexte de développement. Ainsi, les entraîneurs du réseau ne mettent pas lâaccent sur la victoire mais plutôt sur le développement des habiletés des athlètes qui leur sont confiés.
Câest à partir de la création du réseau midget AAA que le Québec est vraiment devenu une puissance en matière de baseball sur la scène canadienne. Et câest à partir de ce moment que les recruteurs du baseball majeur ont commencé à sâintéresser plus sérieusement aux plus beaux talents québécois.
Je portais dâailleurs les couleurs des Marquis quand Claude Pelletier mâa vu lancer pour la première fois. Après un match disputé à Longueuil, il était venu nous voir, mon père et moi, et il mâavait dit:
â Ãric, tu as du talent et tu lances fort. Continue à bien travailler. Qui sait, ça te permettra peut-être de gravir dâautres échelons à un moment donné.
Câétait la première fois que je rencontrais un recruteur des ligues majeures. Le visage de Claude mâest ensuite devenu très familier. Au cours des années suivantes, il a assisté à un grand nombre de matchs auxquels jâai participé.
Après mes deux saisons au niveau midget AAA, jâai été invité en 1993 à me joindre à lâAcadémie de Baseball-Canada, où les choses se sont cependant assez mal passées.
LâABC avait été créée trois ans plus tôt parce que le président de Baseball-Québec à lâépoque, Richard Bélec, voulait absolument que les Québécois et les joueurs de lâest du Canada puissent bénéficier dâun programme semblable à celui du National Baseball Institute, qui était basé à Vancouver.
Avant la création de lâABC, le NBI de Vancouver réunissait les meilleurs joueurs de baseball dââge junior au pays et ce programme leur permettait de sâentraîner toute lâannée en plus de disputer des matchs contre des formations collégiales américaines. Les meilleurs joueurs du NBI aboutissaient soit dans les rangs professionnels, soit au sein de lâéquipe nationale, qui était alors uniquement composée de joueurs amateurs.
Bélec rêvait depuis longtemps de créer une telle académie de baseball à Montréal, notamment afin de permettre aux joueurs du Québec de poursuivre leurs études en français. Et à force de cogner sur ce clou, il avait fini par réussir ce coup de force en ralliant le support de commanditaires comme les Expos, la brasserie Labatt
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