Game Over - L’histoire d’Éric Gagné
ont appris que plusieurs joueurs du Réseau de développement midget AAA de Baseball-Québec fréquentaient ce programme sports-études. Et le programme semblait bien structuré même sâil nâen était quâà ses premiers balbutiements. Lâécole Ãdouard-Montpetit avait aussi développé une expertise en cette matière puisquâelle offrait déjà dâautres programmes sport-études, en hockey par exemple, depuis quelques années. Bref, sans être parfaite, cette école publique avait bonne réputation.
Je me suis donc retrouvé au sein du programme de baseball de lâécole secondaire Ãdouard-Montpetit, qui était située à une dizaine de coins de rue à lâest du Stade olympique.
Lâécole ne se trouvait quâà 35 kilomètres de notre banlieue. Mais parce que le transport en commun nâétait absolument pas efficace à lâépoque, on aurait dit quâelle se trouvait au bout du monde!
Je quittais la maison vers 5 h du matin et il me fallait une heure et quart pour atteindre la station de métro Henri-Bourassa. à partir de là , je devais prendre le métro jusquâà la station Cadillac. Câétait vraiment long. Le soir, le trajet inverse était encore plus ardu parce que je ratais toujours le premier autobus reliant la station Henri-Bourassa et Mascouche. Et le bus suivant ne passait quâune heure plus tardâ¦
En bout de ligne, je devais consacrer environ quatre heures par jour à mes transports. Il fallait en plus que je performe à lâentraînement et en classe. Après quelques semaines, jâétais complètement claqué.
Mes parents, ceux de Philippe Yaworski ainsi que ceux dâun troisième élève de lâécole, Ãric Fugère, ont alors découvert que notre commission scolaire dâorigine était tenue dâassumer un pourcentage de nos frais de transport parce quâelle nâoffrait pas de programme sports-études sur son territoire.
Après avoir jonglé avec toutes les possibilités que leur procuraient ces remboursements, nos parents ont jugé que la meilleure option, pour nous permettre dâavoir des horaires normaux, consistait à nous dénicher un appartement près de lâécole. Tout en assurant une certaine supervision, bien entendu.
Câest ainsi quâà lââge de 15 ans, jâai quitté le domicile familial pour aller vivre en ville!
Ãa peut sembler assez surréaliste comme situation. Mais dans les faits les choses se passaient assez bien.
à tour de rôle, nos mères préparaient les repas de la semaine pour sâassurer que lâon se nourrisse convenablement. Et quand la semaine dâécole prenait fin le vendredi, nous rentrions au bercail avec notre sac dâécole et notre sac de linge sale.
Ãtonnamment, malgré notre jeune âge et la grande latitude que cette situation nous procurait, nous ne faisions pas vraiment la fête.
Mes deux colocataires étaient des gars tranquilles qui prenaient leurs études très au sérieux. Le père de lâun dâeux était professeur et le père de lâautre était ingénieur, ou quelque chose du genre. Leurs parents nâauraient pas toléré que leurs résultats scolaires chutent après leur avoir permis dâemménager dans cet appartement. Ils sâarrangeaient donc pour livrer la marchandise.
Pour ma part, mes résultats scolaires étaient assez bons. Philippe Yaworsky et Ãric Fugère étaient plus âgés que moi dâune année. Et ils me prêtaient main-forte au besoin. Je maintenais une moyenne générale dâenviron 70%, que je considérais acceptable. Je nâétais pas un premier de classe mais jâaimais bien les mathématiques et les sciences.
Par contre, ma véritable passion était le baseball. Dans mon esprit, il était clair que je fréquentais cette école, avant toute chose, pour parfaire mes habiletés de baseballeur.
Avec le temps toutefois, la vigilance des parents sâest peu à peu attéÂnuée. Et jâai fini par prendre goût à cette liberté et à la vie de «quasi-adulte» que je menais. Cela a donné lieu à certaines expériencesâ¦
Avec une allocation de 10Â $ par semaine pour mon argent de poche, la liste des
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